
(Citations bibliques: Version Segond 21, sauf autre mention)
Ouvrez avec moi votre Bible au dixième chapitre de Matthieu, Matthieu chapitre 10. Dans notre expérience continue de l’étude de l’évangile de Matthieu, nous sommes arrivés au chapitre 10. Ce chapitre débute avec une présentation des 12 disciples et se poursuit en parlant de leur envoi initial dans le ministère. Avant de voir comment le Seigneur les a équipés et envoyés, nous avons vu qui ils étaient. Et, seulement pour cadrer, laissez-moi lire du verset 1 jusqu’à la première partie du verset 5. En parlant du Seigneur, il est dit : « Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres : le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe et Barthélémy ; Thomas et Matthieu, le collecteur d’impôts ; Jacques, fils d’Alphée, et [Lebbée, surnommé] Thaddée ; Simon le Cananite, * et Judas l’Iscariot, celui qui trahit Jésus. Ce sont les douze que Jésus envoya… » (*ou Zélote selon les versions, NdTr)
Donc, c’est ici la 4e partie dans notre série sur les hommes du Maître et nous avons vu ces individus que notre Seigneur a choisis et envoyés pour prêcher le royaume, pour guérir, pour chasser des démons. Nous avons découvert, et je crois qu’il est fascinant de le remarquer, que malgré ce que l’on croit d’eux en général, c’étaient des hommes très ordinaires, très semblables à nous. Très différents de la sainteté qu’on supposait être la leur, presque comme d’un autre monde. Juste comme entrée en matière pour nos pensées aujourd’hui, je lisais cette semaine une citation de Henry Drummond, qui était un auteur, un prédicateur, et qui écrivit le livret The Greatest Thing in the World (La chose la plus grande au monde) sur 1 Corinthiens 13. Un jour, alors qu’il était en Angleterre, il fut invité à parler à un club très huppé, snob et sophistiqué de West-End à Londres. À son arrivée, il trouva tous les membres présents, et tout était en place pour son message. Et il débuta son discours par cette vérité très provocante: « Mesdames et Messieurs, le billet d’entrée dans le royaume des cieux ne coûte rien. En revanche, la cotisation annuelle coûte tout. » Or, ces messieurs du club connaissaient bien les cotisations annuelles et les prix d’entrée ; c’est ainsi qu’ils étaient entrés. C’était une introduction très bien tournée. Et c’est ainsi dans le royaume de Dieu : l’entrée ne coûte rien, c’est un don gratuit. La cotisation annuelle coûte tout.
Or, dans cette série de Matthieu 10, nous étudions des hommes qui étaient prêts à tout payer. Ils étaient prêts à aller jusqu’au sacrifice ultime. Ils étaient prêts à tourner le dos à leur profession, à leur train de vie, leur foyer, leurs choix de vie pour suivre Jésus-Christ. Ces 12 ont tout donné. Ils ont quitté leurs filets, leur table de taxes, leurs engagements politiques, leurs entreprises, s’étant entièrement consacrés à suivre Jésus-Christ partout où Il les conduirait. Et puis-je vous suggérer qu’ils étaient les quelques-uns parmi un grand nombre qui n’étaient pas vraiment prêts à cela.
Regardez avec moi un instant à Jean, chapitre 6, je voudrais vous montrer un contraste d’où le message d’aujourd’hui, je pense, recevra plus de sens. Donc, Jésus était suivi par beaucoup de monde. En fait, des multitudes innombrables le suivaient. Ils étaient attirés par son magnétisme personnel, ils étaient attirés par la puissance de ce qu’Il disait, par l’écho de sa vérité et de conviction dans leur cœur. Ils étaient attirés par son pouvoir de faire des miracles, des signes et des prodiges. Ils étaient fascinés par lui et les choses qu’Il disait et faisait. Alors, partout où vous voyez Jésus, vous voyez ces foules derrière lui. Or tous ces gens, dans un sens ou un autre, pouvaient être classés dans les disciples, car le mot mathētēs en grec veut simplement dire apprenti. Ils enregistraient, apprenaient de lui. Le terme ne dit rien en réalité de leur engagement. C’est pourquoi le chapitre 10 de Matthieu débute avec 12 disciples, puis un verset plus loin il dit apôtres. D’abord ils étaient des élèves; ensuite ils ont été envoyés après avoir montré qu’ils avaient appris leur leçon. Mais pas tous furent envoyés, parce que pas tous étaient prêts à apprendre toutes les leçons.
Pour illustrer cela, regardez au verset 26 de Jean 6. C’est le matin, le lendemain du jour où Jésus a nourri les 5000 hommes, plus les femmes, plus les enfants. Au point du jour, Il voit que la même foule est revenue. Je veux dire, pourquoi pas ? Ils ont eu un repas gratuit ; pourquoi ne pas avoir un petit déjeuner gratuit ? Donc ils sont tous de retour, et Jésus leur dit au verset 26, « ‘En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés.’ » En d’autres termes, Il leur dit : votre intérêt en moi n’est pas surnaturel ; ce n’est pas parce que vous avez vu la main divine de Dieu. Ce n’est pas parce que vous avez vu des miracles qui parlaient de dimension divine. C’est parce que vous avez mangé et avez été rassasiés. Autrement dit, vous vivez à un niveau purement physique, et vous êtes attirés à moi à cause de la nourriture gratuite, de la guérison physique. Au verset 27, « cessez de travailler », c’est ce qu’Il dit, « pour la nourriture qui périt, vous feriez mieux de vous mettre à travailler pour la nourriture qui subsiste pour la vie éternelle. » Autrement dit, il vaudrait mieux que vous passiez du physique au spirituel. Vous devez abandonner la dimension naturelle pour la surnaturelle. Vous devez vous soucier davantage de l’éternité que du temps, plus du ciel que de la terre.
Allez jusqu’au verset 53, même jour, même foule, même cadre. Et de nouveau Il leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez pas le corps du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-même. » Autrement dit, lorsque vous pensez à la vie, n’y pensez pas au niveau physique ; pensez-y au niveau spirituel et reconnaissez qu’à moins de manger ma chair et de boire mon sang, vous n’avez pas la vie sur le plan spirituel. Le verset 54 dit : « Celui qui mange mon corps et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai le dernier jour. En effet mon corps est vraiment une nourriture, » la nourriture réelle, alēthēs, pour de vrai, « et mon sang est vraiment une boisson. » La sorte la plus vraie, qui est spirituelle. « Celui qui mange mon corps et qui boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. » Or, c’est une déclaration stupéfiante. Que dit-Il? C’est simple vraiment. Il ne parle pas de manger physiquement son corps et de boire son sang. Ce serait du cannibalisme; chacun le sait. Il fait une analogie, et Il dit: vous ne pouvez venir à moi simplement pour assouvir des désirs physiques; vous devez me prendre tout entier. Vous devez me prendre sur cette base, tout ou rien. Il dit simplement: vous devez m’intégrer tout entier comme si vous me consommiez. Tout ce que je suis, tout ce que je dis, tout ce que je fais.
Ils voulaient de la nourriture gratuite et des miracles, mais prendre Jésus-Christ réellement pour tout ce qu’Il était ne les intéressaient pas. Regardez au verset 60, « Après l’avoir entendu », dans la synagogue, là à Capernaüm, « beaucoup de ses disciples dirent : ses apprentis dirent : « ’Cette parole est dure. Qui peut l’écouter ?’ » Or, certains disent que cela veut dire qu’ils ne comprenaient pas, mais je ne suis pas d’accord. Je pense qu’ils ont très bien compris. Le mot dur est sklēros : rigide, inflexible. Et ils disent que c’est une déclaration contestable, insultante, impossible à accepter. Ils ne disent pas qu’elle est difficile à comprendre. Elle est stricte, sans compromis, inflexible, absolue, résolue. Jésus dit, moi seul, et seulement moi, suis capable de vous donner la vie, et vous devez m’accepter, me prendre tout entier pour avoir cette vie. Et ils disent : nous ne pouvons pas, nous ne pouvons pas l’accepter. Vous voyez, les faux disciples, - et vous le verrez si ce n’est pas vrai, réfléchissez-y à fond, - les faux disciples rejettent les paroles de Christ. Ils n’acceptent que ce qui convient à leur style de vie. C’est pour cela que de nos jours, il y a tant de gens qui veulent suivre le mouvement, et désirent s’identifier avec Jésus, ils veulent dire qu’ils sont nés de nouveau, porter une croix autour du cou, mettre un poisson sur leur voiture. Ils veulent parler de Jésus, mais dès que vous commencez à leur indiquer la direction de commandements précis de la Bible, ils ne sont pas intéressés. Les faux disciples finalement n’accepteront que ce qui correspond à leurs désirs et à leur style de vie, et ils se délestent de tout le reste.
Ils n’ont pas aimé ce qu’Il a dit, et ne l’ont pas compris. Et le résultat fut que Jésus dit au verset 61, « Cela vous scandalise ? » Il ne dit pas : Êtes-vous confus ? Il dit : « Cela vous scandalise ? » Et il utilise skandalizō. Le mot skandalizō à la base, parle d’un bâton dans un piège, un appât étant fixé au bâton et l’animal arrive, et le bâton le tue. Parce que dès qu’il attrape l’appât, il tire sur le bâton, le piège se referme et il est mort. Que dit-Il ? Il dit, quand je vous ai nourris, tout allait bien, et quand je vous ai guéris, tout allait bien. Il se passait quelque chose. Mais quand j’ai dit vous me prenez tout entier ou rien, cela a-t-il détruit notre relation ? Cela a-t-il coupé un lien quelconque que nous avions ? Était-ce un piège pour vous, qui a étouffé tout espoir d’une relation entre nous ? Cela l’a-t-il terminé ?
Et en fait, c’était le cas ; continuez au verset 66 : « Dès ce moment, beaucoup de ses disciples se retirèrent, » se retirèrent où ? Ils retournèrent simplement à leur vie d’avant, « et arrêtèrent de marcher avec lui. » Pourquoi ? C’était trop, on attendait trop d’eux, trop était exigé. Ils n’étaient pas intéressés par un engagement total. Ils ont laissé tomber. À manger gratuitement ? Génial. Guérison ? Super ! Engagement ? Cela ne m’intéresse pas. Verset 67 : « Jésus dit alors aux 12. » Écoutez, après que tous sont partis, devinez qui est encore là ? 12 gars. Ce que j’essaie de vous montrer est ceci : ceux-là n’étaient pas que des accompagnateurs ; ces 12 étaient ceux qui avaient compté le prix, qui sont restés, ont payé le prix quand le reste a lâché. Et Il leur dit : « Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » Dans notre langue on ne le saisit pas, il faut voir le grec. Le grec est à une forme verbale qui s’attend à une réponse négative. Autrement dit, Jésus dit ceci, et vous verriez, si vous le lisiez en grec, que c’est : « Vous n’allez pas partir aussi, ou bien ? » Pierre parle pour le groupe en disant : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous croyons et nous savons que tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » Ensuite, Jésus leur indique que même parmi eux, l’un d’eux est un diable. Mais ce qui importe est ceci : la foule était superficielle, au niveau physique ; Pierre dit, nous avons dépassé cela, nous voyons une vérité spirituelle, nous te voyons comme le Messie, le Fils du Dieu vivant. Pierre, tu as bien compris.
Mais pourquoi vous ai-je amené à ce passage ? Revenez à Matthieu 10, parce que, mes amis, je veux que vous compreniez que ces hommes à qui nous avons affaire dans ce chapitre sont des hommes qui ont pris une décision. Ils ont passé la ligne. Ils se sont engagés totalement. Ils suivront Jésus-Christ, mangeant son corps et buvant son sang, et payant le prix qu’il faudra, quel qu’il soit. Engagement. Vous souvenez-vous du disciple qui est parti parce qu’il voulait enterrer son père ? Vous souvenez-vous du disciple qui est parti parce qu’il voulait dire adieu à sa famille ? Du disciple qui était parti parce qu’il voulait du confort ? Pas ces hommes-ci. Ils ont pris l’engagement et payé le prix. C’est la crème, le dessus du panier. Pourquoi dis-je cela ? Parce que je vais vous présenter trois hommes dont nous ne savons rien. Et au moins, si nous n’en savons rien d’autre, nous devrions savoir qu’ils s’étaient engagés, n’est-ce pas ? Car quand on prend des noms obscurs – et aujourd’hui nous allons regarder à Jacques, fils d’Alphée ; à Lebbée, surnommé Thaddée ; et à Simon le Zélote, – donc au moins si nous ne savons rien d’eux, la tendance serait de les considérer comme de second ordre, comme des retardataires venant de nulle part, alors qu’en fait ils ont pris le même engagement que Pierre et que tous les autres : ils ont passé la ligne en obéissance absolue et totale à Christ.
Maintenant, nous avons posé une question, et la question était : quelle sorte de gens Dieu utilise-t-Il dans son service particulier ? Lorsque le Seigneur est parti choisir des gens, quel genre a-t-Il choisi ? Et nous avons trouvé des réponses intéressantes, n’est-ce pas ? Il a choisi toutes sortes, toutes sortes de gens. C’est vrai, nous avons vu que le Seigneur peut, à la base, prendre n’importe quelle sorte de matériau brut, et l’utiliser pour l’avance de son royaume éternel et glorieux. Longfellow pouvait prendre un morceau de papier quelconque, pour écrire dessus un poème, et instantanément lui faire valoir des milliers de dollars. C’est du génie. Rockefeller pouvait signer son nom sur un bout de papier et instantanément il valait des millions de dollars. C’est la richesse. Oncle Sam peut prendre un tampon d’or, ou un timbre d’or, mettre un aigle sur une pièce, et cela vaut 20 $. Un mécanicien peut prendre du matériel pour 5 $ et lui donner instantanément une valeur de 500.00$, et on dit que c’est de l’adresse. Un artiste peut prendre pour 50 cents de tissus, peindre dessus, et cela vaut des milliers de dollars. Et Jésus-Christ peut prendre une vie sans valeur, une vie de péché, la laver dans le sang, y mettre son Esprit, et en faire une bénédiction, et cela s’appelle la sanctification, et c’est ce à quoi le Seigneur s’occupe : prendre du matériau brut, et l’utiliser.
Il y a une église à Strasbourg. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle fut bombardée, comme plusieurs autres églises. Les gens qui allaient à cette église s’y rendirent après le bombardement pour voir ce qui restait de l’église qu’ils aimaient, et ils découvrirent que tout le toit était tombé au milieu. Au centre de l’église, ils avaient une très belle statue de Christ, dont les bras étendus avaient été sculptés quelques siècles plus tôt par un grand artiste. C’était pour l’église une importante pièce d’art, et lorsqu’ils revinrent et trouvèrent que l’église s’était écroulée, à leur étonnement ils virent que la statue était encore debout.
Mais une des poutres était tombée en travers des bras, et avait sectionné les deux mains. La population se précipita chez un sculpteur qui vivait en ville en disant : voulez-vous s’il vous plaît remplacer les mains de notre statue ? Et il était prêt à le faire gratuitement. Il proposa cela aux responsables de l’église, et ils ont eu une séance du conseil. Après la rencontre, ils sortirent pour annoncer à l’artiste qu’ils devaient refuser l’offre. La raison étant qu’ils pensaient que la statue sans mains était la meilleure façon possible d’illustrer le fait que Dieu fait son œuvre au moyen de son peuple, et que les seules mains qu’Il a sont leurs mains. Ainsi, la statue demeura sans mains.
Et dans un sens très réel, c’est vrai. Jésus-Christ choisit des mains humaines, et parfois elles semblent être les mains les plus infirmes, celles qui potentiellement ont le moins de réussite. Et comme nous avons vu les apôtres, nous avons été stupéfaits, je pense, devant leur manque de qualification. En fait, aucun des organismes de recherche d’emploi du pays n’aurait choisi un seul de ces types. Ils ne faisaient simplement pas l’affaire, selon les critères du monde.
Le groupe un avait des leaders assez forts, Jacques et Pierre ; des hommes qui étaient assez solides pour aimer les humains, comme André et Jean. Et dans le groupe deux, il y avait des hommes assez bons : Philippe, Barthélémy, Thomas, et Matthieu. Mais Jacques, le fils d’Alphée, Lebbée, et Simon le Zélote ? Qui en avait entendu parler ? Voulez-vous savoir que la Bible ne dit rien d’eux ? Certains diront : alors nous pouvons partir ? Non. Parce que bien que la Bible ne dise rien d’eux, j’ai plusieurs choses à dire à leur propos. Or, c’est le groupe le moins intime. Vous vous souvenez que j’ai dit qu’ils apparaissent toujours dans les mêmes groupes ? Quatre, quatre et quatre. Partout où la liste de 12 est donnée, et elle apparaît quatre fois dans l’Écriture, chaque fois tous les noms apparaissent dans le même groupe de quatre, et ils sont de moins en moins intimes de Jésus. Mais ils sont tous merveilleusement choisis par le Seigneur, ils ont tous prêché le royaume, ils ont tous enseigné les vérités du royaume, ils ont tous guéri des malades et ont tous chassé des démons. Ils furent les premiers à prêcher le royaume après Christ lui-même, et ils règneront sur des trônes sur les 12 tribus d’Israël dans le millénium. Je veux dire, ils sont remarquables pour ce en quoi le Seigneur les a transformés.
Qu’avons-nous appris sur eux quant à la sorte de personnes que le Seigneur utilise ? Eh bien, Il utilise des chefs forts, dynamiques et audacieux comme Pierre, qui conduit, initie, orchestre des stratégies, confronte. Il utilise des gens humbles, doux, discrets comme André, qui ne cherche pas à se mettre en avant, mais amène des gens à Christ dans les coulisses. Il utilise des hommes zélés, passionnés, ambitieux, sans compromis, axés sur la tâche à faire, insensibles comme Jacques, qui finissent par tomber rapidement comme martyrs. Il utilise des chercheurs de vérité aimants, sensibles, soucieux des personnes, croyants, confiants et intimes comme Jean. Il utilise des sceptiques, des hommes analytiques, mécaniques, lents à croire, lents à réagir, sans vision, pessimistes, et peu sécurisés comme Philippe. Et Il utilise même un homme plein de préjugés dans son cœur, qui cherche la vérité, qui est honnête, ouvert, à l’esprit clair et profondément soumis comme Nathanaël. Et Il utilise un exclu, un escroc, un collecteur d’impôts, un traître, et le plus haïs des hommes dans toute sa société comme Matthieu, qui sait qu’il est un pécheur et cherche le pardon, et Il le transforme en quelqu’un de doux, de tranquille et d’humble qui aime la racaille de la société, et qui a une grande foi en Christ.
Et maintenant, le dernier groupe, et pour ce matin nous regarderons ces trois-là : Jacques, Lebbée, et Simon. Tout d’abord, Jacques, fils d’Alphée. Il y a dans les Apocryphes une ligne célèbre qui peut être à sa place ici. Elle dit : « Louons maintenant les hommes célèbres ! » Eh bien, si nous devions le faire, Jacques, fils d’Alphée, ne figurerait pas sur notre liste. Il n’entrerait pas dans le Who is Who. Il ne serait jamais l’invité d’un plateau de télévision. On ne lui demanderait jamais décrire la préface d’un livre, ou de prier à une conférence, et il ne serait jamais interviewé pour Christianisme Aujourd’hui. Jacques, fils d’Alphée, qui est-ce ? Savez-vous ce que la Bible dit de lui ? Absolument rien ! C’est ça, rien. Que son nom. Et il avait un nom célèbre. Et je suppose qu’il devait souffrir, car il y avait Jacques, fils de Zébédée, qui était un vrai bulldozer. Un fils du tonnerre, la Bible l’appelle. Et ensuite il y avait Jacques, le frère de notre Seigneur ; et après il y avait Jacques, fils d’Alphée. Il n’a jamais rien écrit, jamais rien dit, jamais demandé quoi que ce soit, jamais fait quelque chose qui soit rapporté dans la Bible. En fait, dans Marc 15 :40, il est appelé Jacques, le micros, le jeune (Segond 21) ou le mineur (Bible à la Colombe), le petit Jacques. Devinez qui était le grand Jacques ? Le grand Jacques, fils du tonnerre. Le petit Jacques, il n’était que le petit Jacques.
À la base, micros signifie petit de taille. Cela pourrait indiquer qu’il était petit. Cela peut aussi signifier qu’il était jeune. Cela peut vouloir dire aussi qu’il était petit et jeune. Ou encore qu’il avait peu d’influence. Ainsi il était petit, jeune et pas très influent. Je pense qu’il avait probablement tous ces trois traits, et que c’est pour cela qu’on lui a donné ce surnom de Jacques le Petit, Jacques le Mineur par Marc. S’il était plus âgé que Jacques, fils de Zébédée, on ne l’aurait probablement pas appelé micros, car cela aurait embrouillé les gens. On l’aurait alors plutôt appelé Jacques l’aîné, ou le plus âgé. Donc cela indique qu’il était plus jeune. Et s’il était de grande taille, on ne l’aurait jamais surnommé le petit Jacques ; on lui aurait donné un surnom correspondant à son influence, comme Jacques l’audacieux, quelque chose dans ce genre. Donc, il se peut bien qu’il était simplement un gars petit, menu, jeune, qui n’avait pas particulièrement une personnalité imposante.
Vous savez, cela m’encourage vraiment que le Seigneur ne dépende pas de superstars, n’est-ce pas ? Certains disent : oh, si seulement tel ou tel pouvait devenir chrétien, pensez à ce que cela pourrait donner ! Vous seriez stupéfaits par ce que certains me disent. « Je prie que Bob Hope devienne chrétien, parce que s’il devenait un jour chrétien, pouvez-vous vous imaginer ce qui pourrait arriver ? » Vous voulez savoir quelque chose ? C’est important de prier. Je voudrais aussi le voir devenir chrétien, mais le royaume de Dieu n’avancera pas plus vite si c’est lui qui dirige le cortège que si c’est n’importe qui d’autre. Parce que Dieu ne dépend pas de cela. Jacques, fils d’Alphée, sera assis sur un trône pour régner sur l’une des tribus d’Israël dans le millénium, et que savez-vous de lui ? Vous n’en savez rien du tout. Alors qu’est-ce qui compte ? Que Dieu soit la puissance, pas vrai ? Pas Jacques ! La Bible ne dit rien de lui. Son travail, sa personnalité, rien ! Sa caractéristique, c’est l’obscurité, et je pense que c’est intelligent de la part du Seigneur d’avoir mis là quelqu’un qui est totalement obscur. Il est le plus obscur de tous. Il n’a posé aucune question, il n’a rien dit, nous ne savons rien de lui. Il se peut qu’il ait simplement toujours été obéissant et qu’il n’y avait pas grand-chose à en dire. Je veux dire, Pierre apparaît souvent, mais c’est en général à mauvais escient. Jacques n’apparaît jamais ; peut-être qu’il était simplement toujours dans le droit chemin.
Oh, il y a bien une vague tradition à son sujet. Les Pères de l’Église disent qu’il a prêché en Perse. La Perse est l’ancien Iran, et il aurait apporté l’évangile de Jésus-Christ dans ce pays, et là-bas ils ont refusé de l’écouter prêcher et l’ont crucifié. Je me demande ce que le monde serait aujourd’hui, si l’Iran avait entendu l’évangile, prêché par Jacques, le fils d’Alphée. Peut-être qu’ils n’auraient pas eu l’héritage de la religion musulmane. Le Seigneur utilise des gens ordinaires pour faire des choses extraordinaires, des soldats silencieux inconnus. J’ai pensé, en réfléchissant à cet homme, à Hébreux 11, où il est dit : « Et que dirais-je encore ? » verset 32, « Le temps me manquerait en effet pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel et des prophètes. » Nous connaissons tous ces noms. Et ensuite, « Par la foi, ils ont vaincu des royaumes, exercé la justice, obtenu la réalisation de promesses, fermé la gueule de lions, éteint la puissance du feu, échappé au tranchant de l’épée, repris des forces … » Plus loin il continue : « Des femmes ont retrouvé leurs morts par la résurrection. D’autres ont été torturés … ont subi les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils ont été lapidés, sciés, [mis à l’épreuve]. Ils sont morts, tués par l’épée. » Et ainsi de suite. Des gens anonymes, anonymes, sans nom, qui sont morts pour leur foi, et ensuite il est dit « eux dont le monde n’était pas » - quoi ? – « digne. » Je ne connais même pas leurs noms.
Puis-je ajouter une note intéressante sur Jacques ? Alphée est un nom courant. Tout comme Jacques. Mais il y a un autre disciple dont le père s’appelait Alphée, et c’était Matthieu. Selon Marc 2 :14, Matthieu s’appelle Lévi, Lévi ou Matthieu, c’est le même homme, et il est dit, « Lévi, » Marc 2 :14, « fils d’Alphée. » Il y a une faible possibilité que Jacques ait été le frère de Matthieu.
Puis-je vous parler du fond de mon cœur un instant ? Les apôtres, vous le voyez, et cela me semble clair en avançant dans cette série : les apôtres nous montrent que ce n’est jamais en réalité l’ouvrier qui est important dans l’œuvre du royaume. Ce n’est jamais l’ouvrier. Je pense que jamais auparavant, je n’ai réellement compris ce que Paul voulait dire quand il disait : « Qui est donc Apollos et qui est Paul ? C’est Dieu qui a fait grandir. » 1 Corinthiens 3. L’ouvrier n’est rien. Ainsi donc, le Nouveau Testament ne se concentre jamais sur ces hommes. C’est vrai, il n’est pas dit : mais vous, vous les amis, l’important est d’étudier ces 12 hommes. Mais nous voulons que vous compreniez leur carrière, leur style, leurs méthodes, leurs moyens. La Bible ne choisit pas le meilleur prédicateur pour vous donner sa méthode homilétique. La Bible ne choisit pas celui qui sera le meilleur guérisseur, ou celui qui est le plus efficace dans ceci ou dans cela. Elle ne s’en occupe même pas. Les seules fois où les apôtres sont mentionnés dans l’Écriture, c’est lorsqu’ils interagissent avec Christ pour un objectif précis. C’est lui qui est au centre. On n’en dévie jamais. Vous n’avez aucun rapport de la carrière d’un disciple. Vous n’avez jamais de rapport de la carrière d’un apôtre, parce que ce ne sont pas eux qui sont importants. L’instrument humain, pour Dieu, est immatériel. Il peut utiliser l’âne de Balaam s’il le faut. Il peut faire crier les rochers s’Il le faut. L’instrument humain n’est pas l’important. On n’a pas besoin d’être un génie intellectuel, ni d’être dans la catégorie des surdoués, la question n’est pas là. La Bible ne s’occupe jamais de cela. Le centre est toujours Jésus-Christ, et ces gens ne font qu’entrer et sortir du tableau, et en général, ils posent des questions stupides.
Vous avez probablement lu l’histoire de l’homme qui a peint le grand tableau de la Cène. Il a appelé son ami en disant : Je voudrais que tu le regardes pour l’évaluer, je l’ai terminé. Il l’a examiné, et lui a dit : « Je vais te dire. Ces coupes que tu as peintes sur la table sont les objets les plus magnifiques que je n’aie jamais vus. » Son ami fut sur le champ ahuri alors que l’artiste prenait un pinceau et un peu de peinture, et en recouvrait chaque coupe, en disant : « J’ai échoué, parce que je voulais que tu voies le Christ. Tu as vu des coupes. » C’est une chose magnifique d’être un vase approprié pour l’usage du Maître, mais ce n’est pas là que le centre se trouve. Je pense que l’une des graves tragédies du christianisme actuel est que nous voyons les coupes ; nous ne voyons pas le Christ. Nous sommes centrés sur les personnes, étudions les méthodes et les moyens des hommes, plus que nous ne faisons l’expérience de la puissance de Dieu. Et je pense qu’une part de l’impuissance de l’Église vient de cette mentalité de superstar chrétienne. Mais l’essentiel n’est pas là ; Christ est l’essentiel.
Ainsi, le Seigneur utilise un petit gars obscur, inconnu, méconnu. Il aurait pu prétendre être un frère de Matthieu, mais il traverse tout le récit de l’évangile sans bruit et sans être remarqué. Et pourtant, il fut sans doute un prédicateur puissant, à la consécration très, très profonde, utilisé par Dieu. Et un jour vous pourrez vous-même lire le récit au ciel, et découvrir tout ce que la Bible ne dit pas.
Qu’en est-il du deuxième ? Verset 3 : « [Lebbée], surnommé Thaddée. » Et si vous regardez à Luc 6 :16, et Actes 1 :13, vous n’avez pas besoin de le chercher, vous verrez qu’il a un troisième nom, Jude, fils de Jacques. Et à un endroit, il est appelé « Jude, à distinguer de l’Iscariot » (Jean 14 :22, NdTrad). Jude était aussi un nom courant. Il veut dire Yahveh conduit, Dieu conduit. C’est Judas. C’est probablement le nom qu’on lui a donné, puis il a reçu les noms de Lebbée et de Thaddée parce que des gens ajoutent des noms un peu comme surnoms. Thaddée est un mot fascinant. Il vient d’une racine hébraïque thad qui a quelque chose à voir avec le sein d’une femme. Et, à la base, Thaddée veut dire enfant du sein, et reflète peut-être le fait que Thaddée était le bébé de sa famille. Il était fréquent d’avoir des familles nombreuses. Thaddée était le petit dernier, c’était Thaddée. Vous avez vu une maman. Elle vient vers vous en disant : « Je veux vous présenter mon bébé, », et elle lève la tête et le gars fait 1m 95, vous voyez ça ? C’est mon bébé. Donc, c’est le bébé de la famille, le dernier, d’accord ? C’est l’enfant du sein. C’est simplement un idiome, peut-être pour le bébé. Ainsi, pour sa famille il était le bébé. Il était le bébé du sein, chéri particulièrement par sa mère, sans doute. Et ensuite, il était aussi appelé Lebbée. Or, c’était peut-être également un surnom, qui vient de la racine hébraïque leb, qui veut dire cœur. Et cela signifie un enfant de cœur. Et un enfant de cœur était quelqu’un au grand cœur, et en général c’était relié au courage.
Donc sa famille le considérait comme son bébé, et il se peut bien que les disciples l’ont surnommé, ou d’autres qui le connaissaient l’on surnommé Lebbée parce que cela reflétait son courage. Il peut avoir été un homme courageux. Or, nous ne pouvons pas être certains de ces choses, mais il se peut bien que du point de vue de sa mère, il était le tendre bébé, mais de celui de ses amis, il était un homme de grand courage. Lui aussi est enveloppé d’obscurité. Il n’aurait pas été non plus dans l’annuaire de Who is Who ? Mais il a posé une question très importante, et c’est la seule fois où nous le rencontrons dans l’Écriture. Jean 14. Regardez avec moi rapidement, et nous verrons ceci brièvement. Jésus parle, la nuit avant son procès, et il dit au verset 21 : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime ; celui qui m’aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui. » C’est une déclaration incroyable. Vous pourriez être assis à regarder cela, à y réfléchir, et rester dessus pour des heures. Vous gardez mes commandements, vous montrez que vous m’aimez. C’est à la base tout ce qui est dit. Je peux dire qui m’aime : ils m’obéissent. Vous pouvez prétendre aimer Dieu et aimer Christ, si vous n’obéissez pas, c’est un mensonge. C’est celui qui garde mes commandements qui m’aime. « Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l’aimerai et je me ferai connaître à lui. » C’est une déclaration incroyablement importante. Dieu ne peut se faire connaître qu’à un cœur qui l’aime. C’est la raison pour laquelle les gens du monde ne connaissent pas Dieu. C’est la raison pour laquelle ils ne peuvent saisir la vérité, c’est parce qu’ils n’aiment pas Dieu. Il faut qu’il y ait un amour envers Dieu, un désir d’obéir, alors Dieu se manifeste. Voici donc l’essentiel, le résumé : Dieu ne se fait connaître qu’à un cœur aimant. Avez-vous saisi ceci ? C’est tout. Uniquement à ceux qui l’aiment Il est rendu manifeste.
Or, le mot manifeste déclenche cette idée, et Jude, Lebbée, Thaddée répond au verset 22 : « Jude – à distinguer de l’Iscariot » donc un différent, Jude fils de Jacques, « lui dit, ‘ Seigneur comment se fait-il que tu te feras connaître à nous et non au monde ? » Tu dis que seuls ceux qui t’aiment te verront et te connaîtront, et que tu ne te manifesteras qu’à ceux qui t’aiment. Comment peux-tu te manifester à nous et non au monde ? Que veut-il dire ? Eh bien, il pense à la manifestation en tant que manifestation extérieure. Vous voyez, il est entré dans l’apostolat comme tant d’autres l’ont fait, pensant à un royaume terrestre, un règne terrestre, un renversement de Rome, une grande attente d’établir le royaume terrestre. Et il dit à Jésus : Comment pourrais-tu accomplir l’espérance messianique, comment pourrais-tu établir le royaume sur terre, comment pourrais-tu régner sur le trône de David, comment pourrais-tu démontrer qui tu es, sans que le monde le voie ? Je veux dire, comment pourrais-tu faire cela ? Comment pourrait-ce être fait de manière qu’ils ne s’aperçoivent de rien ?
Et il peut y avoir une autre allusion à cette déclaration. Il peut aussi vouloir dire : pourquoi penserais-tu à te manifester uniquement à nous ? C’est vrai, ce groupe disparate de gens de rien ; après tout, si tu es le Messie, et que c’est le moment, pourquoi ne voudrais-tu te montrer qu’à nous ? C’est vrai ; c’est le monde que le Messie doit diriger. C’est une bonne question. Pourquoi tout le monde ne te verrait-il pas ? Si le moment est venu pour le royaume, mets-le en route, et on verrait un peu de ce courage pour lequel il était peut-être connu. Allons-y, Seigneur. Le monde entier doit savoir. Pourquoi veux-tu seulement te montrer à nous ? Mais, voyez-vous, il ne comprenait pas, alors le Seigneur dit encore une fois : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera ; nous viendrons vers lui et nous établirons domicile chez lui. » Et Il répète le même principe. En fait, Jude, Lebbée, Thaddée : les seuls qui me comprendront sont ceux qui m’aiment, c’est tout. Et au verset 24, « Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles, et la parole que vous entendez ne vient pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé. » Autrement dit, celui qui ne m’aime pas ne sait pas de quoi je parle, et ne sait pas que cela vient de Dieu. Il dit que la manifestation se borne à la réception. C’est comme un poste de radio. Vous pouvez émettre un signal, mais vous ne le recevrez pas avant d’avoir allumé la radio.
Robert Louis Stevenson a cité un jour Thoreau, et dans une citation intéressante, il dit que Thoreau dit à une occasion : « Il faut deux personnes pour dire la vérité, celle qui la dit, et celle qui l’entend. » C’est vrai. « Christ (La Parole dans Jean 1, NdTrad) est venu chez les siens, mais les siens » quoi ? « Ne l’ont pas reçu. Il était dans le monde et le monde a été fait par lui, pourtant le monde ne l’a pas reconnu. » Le dieu de ce monde a aveuglé leur esprit, la lumière est venue dans le monde mais les hommes ont aimé les ténèbres. Vous voyez, les récepteurs ne sont pas branchés, et Jésus dit : je ne peux me manifester qu’à ceux qui reçoivent. Je suis si heureux qu’il ait posé cette question, c’est une immense vérité à connaître, n’est-ce pas ? Je suis si heureux que Jésus ait dû y répondre. C’était une question pleine de sens. Ce type avait profondément réfléchi. Il reflète une vue typiquement juive du royaume, qui était un royaume terrestre, littéral, réel. C’est exactement ce que les Juifs croyaient, et il ne pouvait s’imaginer comment il pourrait être institué sans que tout le monde le sache. Il reflète également, je pense, de l’humilité. Pourquoi le dire à nous, et pas au monde entier ? Pourquoi voudrais-tu te limiter à nous ? Ainsi, vous voyez en lui des choses admirables.
Un écrivain a dit qu’on pourrait prendre un cantique de Charles Wesley, l’arracher d’un livre de chants, le jeter dans la rue, simplement le laisser là. Un chien viendrait le flairer, il ne signifierait rien pour ce chien. Et peut-être qu’un éboueur viendrait le ramasser, et le jetterait dans la poubelle. Un quelqu’un d’enthousiaste qui s’inquiéterait de la propreté de la rue viendrait en disant : « oh, quel vilain déchet, et l’ôterait délicatement de là. Ou quelqu’un du monde, très matérialiste, viendrait en pensant : je ferais bien de le ramasser. Ce pourrait être un titre de propriété ou quelque chose du genre. Un littéraire le ramasserait en disant : ‘ah, ah, Charles Wesley ! C’était un homme de lettres. Magnifique expression poétique que voilà.’ Ensuite il pourrait y avoir une personne spirituelle, qui le ramasserait, et son âme serait bénie. Le papier est une chose, mais c’est la manière dont vous le recevez qui compte. C’est la même chose dans le monde. Seuls ceux dont les cœurs sont purifiés par l’amour, et qui marchent dans l’obéissance connaîtront la manifestation de Dieu. Je pense que c’est ce genre de personne qu’était Thaddée. Ainsi, nous voyons le Seigneur utiliser des gens obscurs comme Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée, Lebbée, Jude. Ils n’auraient pas intégré le Who’s Who, mais ils règneront dans le millénium.
A propos, la tradition de l’Église primitive nous dit de Thaddée qu’il était très doué par la puissance de Dieu pour guérir les malades. Un certain roi de Syrie du nom d’Abgar en a entendu parler, il était malade et a fait appel à Thaddée pour qu’il vienne le guérir. Et en route, il a guéri plusieurs centaines de personnes en Syrie, et lorsqu’il a finalement atteint le roi, il l’a guéri, a présenté l’évangile au roi, et une légende dit que ce roi est devenu chrétien. Cela a provoqué un tel bouleversement dans le pays qu’un neveu apostat du roi a saisi Thaddée, l’a emprisonné et en a fait un martyr, et il fut tué en Syrie. Si jamais vous trouvez un livre d’histoire de l’Église ancienne sur Thaddée, vous verrez que chacun des disciples avaient un symbole, et celui de Thaddée était un gros gourdin, parce que la légende dit qu’on l’a battu à mort avec un gourdin. Fidèle à son Seigneur !
Finalement, le dernier nom pour aujourd’hui : Simon le Zélote. Maintenant écoutez attentivement parce que je vais le passer en revue vraiment rapidement. Dans votre Bible vous avez peut-être le mot Cananite, qui est une translitération malheureuse du mot Canaan. Kananaios, réellement, et on suppose qu’il se réfère au Canaan géographique. Mais c’est inexact. Il vient d’une racine quanna, qui veut dire être jaloux, ou être zélé pour la loi. Dans Luc, il est appelé Simon le Zélote, zēlōtēs, et ce n’est qu’un autre mot pour dire la même chose: Simon, l’homme plein de zèle, Simon le zélote. Et cela peut signifier qu’il était en fait identifié avec un parti du Judaïsme connu comme les Zélotes. Il y avait essentiellement quatre groupes dominants dans le Judaïsme : Les Pharisiens, qui étaient les plus à droite, c’était les fondamentalistes, légalistes. Ensuite il y avait les Sadducéens, c’était les libéraux. Puis venaient les Esséniens, qui étaient les mystiques, les ascètes, les monastiques vivant dans les grottes. Et puis il y avait les Zélotes. C’était le groupe orienté politiquement, les terroristes, les guérilleros, les brigands. Ils sortaient piller, brûler, et assassiner. Un groupe interne des Zélotes étaient connus comme les Sicaires, de sicae, épée. C’était des assassins. Ils s’étaient révoltés contre la domination romaine. En fait, ils étaient issus de la période des Maccabées. Par leur nom ou pas, nous ne pouvons en être certains. Mais de la période des Maccabées, lorsque les Juifs avaient été conduits par Judas Maccabée à se révolter contre la puissance grecque, des déclarations ont été faites sur eux comme étant des révolutionnaires, et prenant position pour défendre l’alliance de Dieu, et l’on trouve des informations particulièrement dans 1 Maccabées à ce sujet.
Et il semble que c’est de cela qu’est issu une sorte d’approche terroriste orientée politiquement qui fut connue plus tard sous le nom de Zélote. Ils ont trouvé un chef, à l’époque du Nouveau Testament, qui s’appelait Judas, un autre nom courant, comme je l’ai dit. Et sous ce Judas de Galilée, ils se mirent à commettre des actes séditieux, qui s’étendirent à tout le pays. En fait, si vous pouviez voir le reste de l’histoire, en lisant le Nouveau Testament, il devait y avoir de petits intermèdes, un peu partout, conduits par les Zélotes, que les Romains étouffaient comme de petits incendies. Ils assassinaient ici, tuaient là, pillaient, brûlaient, tout ce qu’ils pouvaient faire. Tout à fait comme on peut le voir au Moyen Orient actuellement, avec des actes de type guérilla.
Or, depuis de nombreuses années le pays était contrôlé par un roi édomite, non juif, appelé Hérode le Grand. Et quand Hérode le Grand est mort, il a divisé le territoire entre trois de ses fils : Philippe, qui prit les régions du Nord-Est ; puis il y a Antipas, qui prit la Galilée ; ensuite il y a Archélaüs, qui prit la Judée-Samarie. Archélaüs s’avéra être un perdant, qui fut alors remplacé par un gouverneur romain, et c’est ainsi que Pilate entra dans le tableau. Mais dans toute cette espèce de remue-ménage politique, de changements, de mutations et luttes de pouvoir, la flamme des Zélotes se mit à brûler sous la conduite de Judas. Finalement les Romains tuèrent Judas, mais ils n’arrivèrent pas à supprimer les Zélotes, alors ils ont continué dans leurs actions habituelles. Ils engagèrent ce qu’ils appelaient une guerre sainte. Josèphe dit qu’ils croyaient que c’était une sainte guerre. Et ils ne faisaient que voler, brûler, piller, tuer, ce genre de choses. Il est très possible que Simon faisait partie des Zélotes. Il est appelé Simon le Zélote. C’était un terroriste engagé dans un combat de guérilla.
Cela peut vous intéresser de savoir qu’ils étaient si dressés contre les Romains qu’ils n’étaient pas gênés du tout d’assassiner un Romain, mais aussi, si dressés contre les Romains que si un quelconque parmi leurs concitoyens, même si c’était un concitoyen juif, s’il se mettait un tant soit peu du côté des Romains, ils l’assassinaient aussi. Finalement, en 70 de notre ère, les Romains durent faire cesser tout cela, alors ils vinrent détruire Jérusalem. Et Josèphe raconte dans ses Antiquités Juives que la raison clé de la destruction de Jérusalem était l’activité des Zélotes. Les Romains étaient si fatigués de combattre ces groupuscules séditieux un peu partout, qu’ils décidèrent de venir simplement détruire toute l’organisation. Et s’ils arrivaient à détruire ne serait-ce que Jérusalem, ils avanceraient alors depuis là. C’est ce qu’ils firent. Ils détruisirent Jérusalem en 70 après JC, et en partirent, massacrant les populations de 985 bourgs de Galilée. Ils anéantirent simplement la nation, et les Zélotes furent l’épine dans la chair qui provoqua cela.
Or, après 70 après JC, les Zélotes eurent un autre leader du nom d’Éléazar, qui conduisit les Zélotes dans des pillages continuels. Il n’en restait que quelques-uns, mais ils allaient partout, agissant comme ils l’avaient toujours fait. Ils trouvèrent finalement un lieu pour se retirer et se cacher. L’endroit était Massada, et les Zélotes s’y mirent. De là, ils sortaient pour leurs actions de type guérilla. Ceci, bien sûr, se passe plus tard qu’au temps de Simon. Vous souvenez-vous comment tout s’est finalement terminé ? Les Romains prirent Massada, et les Zélotes, ne voulant pas perdre la vie par la main de leurs pires ennemis les Romains, se suicidèrent. Et Josèphe, dans La guerre des Juifs, écrit qu’Éléazar rassembla tout le peuple, et fit un discours enflammé dans lequel il les enjoignit de tuer leurs femmes et leurs enfants, et d’ensuite se suicider. Ils l’ont pris au mot ; ils embrassèrent tendrement leur femme, embrassèrent leurs enfants, puis commencèrent leur sanglante besogne. 960 personnes périrent. Deux femmes seulement et cinq enfants en réchappèrent en se cachant dans un creux de rocher. Mais récemment, une tendance montre Massada sous un jour un peu plus glorieux. Ces gens n’étaient pas des Juifs ordinaires. Ils étaient des terroristes politiques, qui ont préféré se tuer plutôt que laisser les Romains leur ôter la vie. Leur haine était si profonde.
Or, un homme comme Simon, pour se lier à eux, a dû être un homme de grande passion, a dû avoir un zèle immense. Et vous pouvez imaginer qu’il a dû être un vrai bolide quand il s’agissait de l’œuvre du Seigneur. Il a trouvé un meilleur chef, et une plus grande cause. Il est placé, l’avez-vous remarqué ? dans la liste, il vient juste avant quel nom ? Judas Iscariot. Je trouve cela intéressant, mais probablement qu’ils allaient ensemble. Ils faisaient peut-être la paire. Lorsqu’ils allaient deux à deux, c’était lui et Judas, parce que Judas avait la même orientation politique, n’est-ce pas ? Et il se peut bien qu’ils avaient cela en commun, qu’ils étaient sur le même niveau, pensant que, eh bien, ce Jésus pourrait vraiment aider notre cause. Et Simon aurait pu être le traître, et vous auriez appelé vos enfants Judas et non Simon. Mais Simon a cru, et fut transformé. Pas Judas, donc personne ne donne le nom de Judas.
Simon est devenu un homme de Christ. Pensez combien cela a dû être merveilleux pour lui d’être en compagnie de Matthieu, qui collectait des impôts pour le gouvernement romain. Je me demande s’il a eu une fois quelques inquiétudes au sujet de Matthieu. Voilà, le Seigneur utilise toutes sortes de gens non qualifiés, n’est-ce pas ? Il peut nous utiliser, vous et moi.
Je vais terminer avec cette illustration. Il y avait une fois un violoniste de concert qui voulait faire la démonstration de quelque chose d’important qu’il avait à cœur. Il loua une immense salle dans une ville, et annonça qu’il donnerait un concert sur un violon d’une valeur de 20 000.00$. La salle fut remplie d’amateurs de violon, il arriva sur scène et joua merveilleusement, le public applaudit à tout rompre. Il salua, apprécia les applaudissements, jeta le violon à terre et le piétina en mille morceaux. Le public fut horrifié. Puis il sortit de scène. Le régisseur vint et dit : « Mesdames et Messieurs, pour vous mettre à l’aise, celui-ci était un violon de 20.00 $. Maintenant il va revenir jouer sur le violon de 20 000.00 $ », peu importe la valeur. Et vous savez quoi ? Personne ne put voir la différence. Il avait fait sa démonstration. L’important n’est pas l’instrument, c’est l’artiste, exact ?
Maintenant, les amis, admettons-le, la plupart d’entre nous sommes des violons de 20.00 dollars, au mieux, pas vrai ? Au mieux. Mais, oh, quelle belle musique le Maître peut faire avec nous ! Prions :
Merci, Père, pour ta parole pour nous au travers des vies de ces hommes obscurs. Merci parce qu’ils ont une place spéciale pour toujours. Parce qu’ils règneront dans ton royaume, que nous passerons l’éternité avec eux, nous apprendrons tout de ces vérités non dites de leurs ministères merveilleux et puissants. Seigneur aide-nous à savoir que le centre n’est jamais l’instrument humain mais seulement toi, et oh combien cela met l’accent sur le fait que nous devrions agir par la puissance de Dieu, non par nos propres forces. Épargne-nous la stupidité de voir les coupes au lieu de voir le Christ. Père, ramène-nous ce soir, où nous ouvrirons ton Livre et regarderons le service spirituel, et ce que tu nous as appelés à faire. Fais pénétrer profondément ces vérités dans notre cœur, que nous puissions voir ce que tu peux faire pour ta gloire avec une simple vie. Merci pour ce moment ensemble. Au nom du Christ, amen.
FIN

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