
(Citations bibliques: Version Segond 21, sauf autre mention)
Je vous invite aujourd’hui à ouvrir votre Bible au 10ème chapitre de Matthieu, pour notre étude de la Parole de Dieu. Matthieu, chapitre 10. Dans notre progression dans ce merveilleux, merveilleux évangile qui débute le Nouveau Testament, nous avons vu comment Jésus a formé ses 12 hommes pour être envoyés comme les représentants du Royaume. En arrivant au chapitre 10, Il est prêt à les envoyer dans leur première mission, pour leur donner du travail pratique, une expérience sur le terrain. Le chapitre inclut l’enseignement qu’Il leur donne au moment de l’envoi, et c’est un enseignement vital pour chacun de nous qui sommes envoyés pour représenter Jésus-Christ.
Mais avant d’entrer spécifiquement dans l’enseignement, nous avons noté les noms des 12, et nous nous sommes arrêtés pour prendre le temps de faire leur connaissance dans toute la mesure du possible dans la Parole de Dieu. Ce matin nous regardons le dernier nom de la liste au verset 4, le nom de Judas Iscariot. Nous avons déjà étudié les 11 autres, et ce matin nous allons terminer notre série sur les hommes du Maître en examinant cet homme, Judas Iscariot.
Laissez-moi lire du verset 1 jusqu’à la première partie du verset 5 : « Puis Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres : le premier, Simon, appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe et Barthélémy, Thomas et Matthieu, le collecteur d’impôts ; Jacques, fils d’Alphée, et [Lebbée, surnommé] Thaddée ; Simon le Cananite et Judas l’Iscariot, celui qui trahit Jésus. Ce sont les douze que Jésus envoya. »
Nous avons déjà rencontré les 11 premiers disciples. Nous nous étions fixé le but d’apprendre tout ce qui serait possible de savoir sur eux. Certains donnaient beaucoup d’informations ; d’autres très peu ou rien. Mais nous avons essayé de voir leur personnalité, leur caractère, et comment ils s’insèrent dans les objectifs et les plans de notre Seigneur, et pourquoi ils avaient été sélectionnés pour une tâche si incroyablement magnifique. Je pense que la chose principale que nous en avons conclue en général est qu’ils étaient essentiellement non qualifiés. À la base, c’étaient des hommes semblables à nous : des hommes que Dieu a dû transformer pour en faire ce que lui voulait qu’ils soient. Et nous avons vu comment notre Seigneur a vaincu ce caractère commun et les a rendus capables de prêcher, d’enseigner, de guérir et de chasser des démons en tant que représentants officiels du Royaume.
Et je pourrais ajouter qu’ils ont réussi, oh, ils ont grandement réussi. Ces 11 premiers furent en réalité la clé pour tout le reste de l’histoire humaine. Car s’ils avaient échoué, il n’y aurait jamais eu de nouvelle génération, et nous ne serions pas là aujourd’hui. Nous sommes un témoignage vivant du succès des 11. Ils l’ont fait. Ils ont réussi par l’énergie de l’Esprit de Dieu. Ils amenèrent à l’existence ce que Christ leur avait demandé : ils ont bâti son Église. C’était un groupe remarquable.
Mais l’un d’eux se distingue des autres. Il est isolé. Il est solitaire. Il est seul. Son nom est Judas Iscariot. Il est une horrible et colossale aberration. Il est le type même du désastre. C’est l’homme le plus vil et le plus méchant que la Bible connaisse, et il est notre sujet ce matin. Il est le dernier de la liste, vous l’avez remarqué, au verset 4. Et il est toujours à la fin, et accompagné d’un commentaire sur sa trahison, parce que c’était sa marque, qui restera pour la fin des temps. La sombre histoire de Judas est une tache sur la page de l’histoire humaine. Bien que nous en sachions beaucoup, il reste beaucoup de mystère et d’obscurité autour de Judas, que peut-être nous ne connaîtrons jamais. Son nom est devenu synonyme de trahison. Son nom est si méprisé qu’il n’est pas utilisé dans la société humaine, bien que sa signification soit pleine de beauté.
Il y a 40 versets dans le Nouveau Testament qui font référence à la trahison de notre Seigneur, et dans chacun il y a l’implication du péché incroyable de cet homme, Judas. En fait, dans le passage en enfer de Dante, Judas est décrit comme occupant le niveau le plus bas de l’enfer, qui ne convient qu’à Lucifer en personne, et Judas n’a même pas le droit de monter jusqu’aux grottes du reste des damnés, tant il est enfoncé dans la fosse. Après la mention de sa mort dans le premier chapitre des Actes, il disparaît de l’Écriture Sainte, pour ne plus jamais être mentionné.
Or, je crois que cet homme peut nous apprendre quelques leçons profondes, et qui nous réveilleront, alors examinons ce que la Bible nous en dit. Tout d’abord, son nom, Judas, un nom courant. Lebbée, Thaddée au verset 3, est aussi appelé Jude. C’est simplement une forme de Judée, le pays du peuple de Dieu. Certains disent que la racine signifie Dieu conduit, et d’autres pensent que la racine peut se référer à celui qui est objet de louange. Mais, quel que soit le sens, quel paradoxe ! S’il veut dire Dieu conduit, personne ne fut si clairement conduit par Satan que Judas. S’il signifie digne de louange, jamais il n’y a eu quelqu’un de plus indigne de louange que Judas. Donc, c’est un homme des plus énigmatiques n’ayant jamais vécu quant à son nom. Il est dit que son nom est non seulement Judas, mais Iscariot. Qu’est-ce que cela veut dire ? À la base, cela vient de deux mots : ish, qui veut dire homme ; et Kerioth, signifiant ville. C’était un homme qui venait de la ville de Kerioth. C’est simplement une identification géographique. Comment se fait-il que Judas soit identifié géographiquement, mais pas les 11 autres ? C’est important, parce qu’il est le seul qui ne soit pas galiléen. Il est le seul Juif venant de la région du sud. Il est le seul Juif judéen. Tous les autres venaient de Galilée. Et ceci pourrait nous indiquer que dès le début, Judas n’était pas réellement intégré aux autres garçons. Aussi, les Juifs du sud se sentaient grandement supérieurs aux Juifs de la campagne du nord, et avaient tendance à les regarder de haut. Par conséquent, il a pu régner une certaine dose d’orgueil qui a pu augmenter avec le temps.
Trente-sept kilomètres au sud de Jérusalem, à quelques 11 kilomètres d’Hébron, se trouvait un petit groupe de villages. Ils étaient construits près de fermes où les gens cultivaient le sol. Les petits villages se rapprochant en grandissant, ils devinrent une petite bourgade, et cette petite bourgade fut connue sous le nom de Kerioth. Et dans Josué, chapitre 15, au verset 25, elle est mentionnée. Et c’était cette petite ville qui donna naissance à cet homme. À 11 kilomètres d’Hébron, un petit enfant naquit, qui devait un jour devenir l’être humain le plus haï parmi les vivants.
De son nom, nous passons, deuxièmement, à son appel. Et je me hâte de d’ajouter que l’appel de Judas n’est pas rapporté dans la Bible. Nous le rencontrons pour la première fois précisément ici dans cette liste, et nous ne savons pas comment il est entré dans le groupe. C’est-à-dire, nous savons que le Seigneur l’a appelé à y entrer, mais nous ne connaissons rien des circonstances. Nous savons qu’il voulait être impliqué, mais nous ne savons pas comment il s’est attaché à Jésus. Apparemment, il a été attiré vers Jésus, c’est évident. Il l’a suivi. Il est resté avec lui. Et il est resté avec lui plus longtemps que bon nombre d’autres faux disciples qui se retirèrent bien plus tôt. En fait, en Jean 6, vous vous souvenez que j’ai dit la dernière fois qu’il y avait beaucoup de disciples qui suivaient Jésus, mais lorsqu’Il a réclamé un engagement total de leur part, il est dit que « beaucoup de ses disciples se retirèrent, et arrêtèrent de marcher avec lui. » Mais les 12, est-il dit, restèrent. Donc, même lorsque Jésus appela à l’engagement total, même quand Il a dit vous devez manger mon corps et boire mon sang, même quand Il a tout exigé d’eux, et que beaucoup sont partis, Judas a tenu bon. Il est resté. Et donc, il était décidément attiré par Jésus.
Je ne pense pas qu’il était particulièrement attiré par ce qui était spirituel, je pense qu’il était attiré à un niveau égoïste. Je ne pense pas que c’était vraiment Jésus seul qui l’attirait ; je pense que c’était ce que Jésus pouvait faire pour lui qui l’attirait. Il a vu la puissance de Jésus, et il croyait que cet homme amènerait le Royaume. Et il n’était pas intéressé par le Royaume lui-même, ni par Christ ; il était intéressé par le Royaume pour ce qu’il pouvait en tirer s’il était dans le premier cercle. Donc il est entièrement motivé par l’égoïsme. Mais malgré tout, il a suivi, un peu tièdement. Ainsi, d’un côté pour sa part, il a choisi de suivre Jésus. Mais de l’autre, de la perspective de Christ, il a été choisi pour suivre. Et là, vous avez le même paradoxe du choix humain et de la souveraineté divine que dans le salut. Nous venons à Christ, nous choisissons de croire en Christ, et pourtant nous sommes choisis depuis avant la fondation du monde par lui. C’est un paradoxe. C’est un problème théologique ultimement résolu dans l’Esprit de Dieu. Christ a choisi Judas ; Judas a choisi Christ.
Or, une chose est certaine : Jésus savait que Judas le trahirait, et c’est pour cela qu’Il l’a choisi. Jésus connaissait le plan, voyez-vous. Vous direz : « Comment connaissait-Il le plan ? » Eh bien, Il connaissait le plan, d’une part parce qu’Il était omniscient ; Il savait tout. Et tout au début, dans Jean 6, verset 70, lorsqu’il est dit : beaucoup partirent et les 12 restèrent, Jésus à ce moment du début leur dit « L’un de vous est un » - quoi ? – « diable ? » Donc, dès le début, Il savait. Et Il savait à cause de ce que l’Ancien Testament disait. L’Ancien Testament avait prédit que l’un des siens le trahirait.
Par exemple, au Psaume 41, verset 10, nous lisons ceci, et cela a un sens messianique. « Même celui avec qui j’étais en paix, en qui j’avais confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » Le Psalmiste a vu dans l’avenir le Messie être trahi par son proche ami. Le Psaume 55 également a une perspective messianique aux versets 13 et suivants : « Ce n’est pas un ennemi qui m’insulte : je le supporterais ; ce n’est pas mon adversaire qui s’attaque à moi : je me cacherais devant lui ; c’est toi, un homme de mon rang, toi, mon confident et mon ami ! Ensemble nous vivions dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu ! » Ensuite, allez au verset 22, fin du verset 21 : « Il viole son alliance. Sa bouche est plus douce que la crème, mais la guerre est dans son cœur ; ses paroles sont plus onctueuses que l’huile, mais ce sont des épées dégainées. » Traitrise, hypocrisie et trahison, de nouveau dans une perspective messianique.
Et après, si vous regardez dans la prophétie de Zacharie, au chapitre 11, lorsqu’il parle du même évènement, cela devient encore plus précis. Zacharie 11 :12 dit : « Je leur ai dit :’ Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire, sinon, ne le donnez pas.’ Alors ils ont pesé pour mon salaire 30 pièces d’argent. L’Éternel m’a dit : » - maintenant écoutez attentivement - « ‘Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé ! J’ai donc pris les 30 pièces d’argent et je les ai jetées dans la maison de l’Éternel pour le potier. » Des négociations ! Quelqu’un est vendu pour 30 pièces d’argent. Les 30 pièces d’argent sont jetées pour le potier dans la maison du Seigneur. Quelle prophéties complexe, et étrange, car qu’est-ce qu’un potier vient faire dans la maison de l’Éternel ? Nous le verrons.
Trahi par son ami proche pour 30 pièces d’argent ! Le Nouveau Testament rapporte simplement l’accomplissement de ce que l’Ancien Testament a prophétisé. Ainsi, lorsque Jésus a choisi Judas, Il savait qu’il était le traître, et Il connaissait les prophéties sur sa trahison, donc Il comprenait le plan tout entier. Et Il l’a choisi à cause de ce plan.
Maintenant, regardez avec moi à Jean 17 :12, et poursuivons notre réflexion à ce sujet. Dans Jean 17 :12, Jésus prie le Père et Il prie au sujet des disciples. Il prie pour les 12, et Il dit : « Lorsque j’étais avec eux [dans le monde], je les gardais en ton nom. J’ai protégé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu. » Père, je les ai gardés, dit-Il, et aucun ne s’est perdu. « À part le fils de perdition, » ou le fils de la perte. Luther le traduit par le fils perdu, celui dont la nature est d’être perdu, celui qui a toujours été perdu, celui qui a toujours été damné, qui n’a jamais changé son état de perdition. Ce n’est pas celui qui a perdu son salut, mais quelqu’un dont la nature est d’être perdu. Il n’en a perdu aucun sauf le perdu, « afin que l’Écriture soit accomplie. » En d’autres termes, Jésus dit au Père : Judas est perdu parce que c’est l’accomplissement de l’Écriture. Je dis que Jésus, par conséquent, l’a choisi parce qu’Il connaissait l’Écriture, Il l’a choisi pour être l’accomplissement de cette écriture-là. C’était le plan. C’était le plan ! En fait, comme je l’ai dit dès le début, Jésus lui a dit, « l’un de vous est un diable. » Il n’a pas choisi lequel, mais Il connaissait le plan.
Maintenant, écoutez-moi, vous avez ici le paradoxe. Vous direz, si c’est le plan, alors Judas est-il responsable ? Oui. Vous direz : Alors comment Dieu peut-il déterminer ceci à l’avance, établir le plan, tout prophétiser, y arriver, y intégrer Judas, et ensuite tenir Judas pour responsable ? C’est exactement ce que Dieu fait. Comment Il peut le faire, je ne le comprends pas car la pensée infinie de Dieu dépasse la mienne. Mais je comprends très clairement ce que la Bible dit, et pour votre propre intérêt pour résoudre le problème, écoutez ce verset : Luc 22 :21 et 22. Il est dit ceci, Jésus parlant lors du dernier repas : « Cependant, celui qui me trahit est avec moi à cette table. » Il est ici. Il est présent. Ensuite, Luc 22 :22 dit ceci : « Le Fils de l’homme s’en va » écoutez ceci, « conformément à ce qui a été fixé. » Autrement dit, je serai trahi, je vais être arrêté, je vais vers la mort conformément à ce qui a été fixé. La trahison et l’homme étaient prévus. Mais voici ce qui suit, « mais malheur à l’homme par qui il est trahi ! » Vous voyez ? D’une part, c’est déterminé d’avance ; de l’autre, Judas est responsable. Il en va de même pour le salut. Si vous êtes sauvé, c’est parce que cela a été prédestiné avant la fondation du monde ; et si vous êtes perdu, vous êtes responsable. Et si vous n’arrivez pas à résoudre ces deux choses, ne vous en veuillez pas. Personne parmi les vivants n’a réussi à le faire non plus.
Regardez à Actes, chapitre 2, pour une autre illustration, verset 22. Vous n’avez pas besoin de les résoudre non plus ; laissez-les simplement telles qu’elles sont. Lorsque Pierre accusait la populace de Jérusalem d’avoir tué le Messie, écoutez comment il l’a dit. Dans Actes 2 il dit, en parlant de Jésus de Nazareth au verset 22, puis au verset 23 : « Cet homme, » C’est-à-dire Jésus de Nazareth, « vous a été livré, » c'est donc à la mort, « suivant le projet défini et la prescience de Dieu. » Autrement dit, il dit que Dieu l’a livré, Dieu l’avait décidé à l’avance, toute la prescience et le plan de Dieu a fait que c’est arrivé, pourtant, « [vous l’avez arrêté,] vous l’avez fait mourir sur une croix par l’intermédiaire d’hommes impies. » Ainsi vous voyez que la puissance souveraine, la providence souveraine de Dieu peut permettre qu’un homme comme Judas souhaite suivre Christ, choisisse de suivre Christ, et qu’il entre pourtant totalement dans l’accomplissement du plan divin, tout en ayant son propre choix. C’est là la puissance de Dieu.
Or, vu de l’extérieur, Judas ne semble pas avoir de défaut dans son caractère. J’en suis certain. En fait, il a dû avoir des qualités et aptitudes qui le recommandaient. Durant trois ans il était avec les disciples, et Jésus dit, dans la chambre haute dans Jean 13 : « L’un de vous me trahira. » Et tous les apôtres ont réagi. Vous souvenez-vous comment ils ont réagi ? Ont-ils dit : « Est-ce Judas ? » Non ! Chacun d’eux a dit : « Est-ce moi ? » Pourquoi ? Ils n’avaient aucune raison de soupçonner Judas davantage qu’ils n’avaient de raison de se soupçonner eux-mêmes. Ils en savaient plus sur eux-mêmes et supposaient des choses meilleures de Judas. C’était un parfait hypocrite. Il y excellait au point qu’ils l’ont élu trésorier du groupe. C’est cela. Ils lui ont donné l’argent. Voilà jusqu’où ils avaient confiance en lui.
Vous direz : Alors, ne savaient-ils pas qu’il devait avoir un arrière-plan pourri et pécheur s’il était un homme aussi pourri et méchant, vil au point de faire cela à Christ, qu’il devait avoir un casier judiciaire horrible ? Oui, mais il n’était pas le pire des pires, pas pire qu’un autre. C’est difficile d’être pire que Matthieu, qui était un escroc, un voleur, et qui prenait des dessous de table. Il aurait été difficile d’être pire que Simon le Zélote qui était un assassin. Ainsi, ils étaient tous une bande de minables si on les regarde sous cet angle-là. Judas a dû être le meilleur des acteurs. Je trouve intéressant qu’il n’ait jamais dit un mot avant de se plaindre à cause du gaspillage d’argent à Béthanie. Tout le récit biblique des trois ans ne le faisait pas ouvrir la bouche une seule fois autrement, et je suis sûr qu’il s’est en réalité bien gardé de parler pour maintenir la ruse. Il avait le même potentiel que n’importe lequel des autres. Il aurait pu être un Jean, ou un Pierre, qu’importe. C’est vrai, Christ aurait pu le transformer, si son cœur avait été disposé. Il était fait du même matériau brut ; il n’était pas moins qualifié que les autres. Mais le même soleil qui fait fondre la cire fait durcir l’argile, et alors que les autres hommes étaient attendris et modelés, lui s’endurcissait. Il était probablement jeune, un Juif quelque peu dévot, un Juif zélé, un Juif patriotique qui ne voulait pas que les Romains gouvernent, et il a vu l’occasion de suivre cet homme. Il croyait que cet homme était le Messie, et qu’Il établirait un royaume, que le royaume serait terrestre et qu’Il renverserait Rome. Qu’Il expulserait les conquérants, et qu’il rétablirait le royaume d’Israël. Et que des jours de prospérité et de gloire reviendraient. Et pour lui, tout était terrestre, c’était du lourd, tout était matériel et tout était quelque chose de tangible. Et il voyait la possibilité d’en profiter au maximum. Il n’a jamais été attiré par la personne de Jésus pour croire et pour aimer Jésus. Il ne voyait Jésus que comme moyen d’atteindre un but, y gagner lui-même quelque chose.
Et vous savez, il a pu y réussir en partie, car au début, il ne s’est pas joint au groupe pour l’argent puisqu’ils étaient pauvres. Mais il s’imaginait que s’il était assez longtemps avec eux, après la révolution, il aurait sa part. Il était prêt à faire l’investissement de quelques années pour un dividende dont il pensait serait énorme.
Donc, Jésus l’a choisi parce que c’était le plan. Mais il a choisi Jésus librement parce qu’il a vu la voie vers la prospérité personnelle. Ainsi nous pourrions résumer en disant ceci de son appel : Jésus a choisi Judas à cause du plan, tout en offrant à Judas toutes les occasions de ne pas l’accomplir. Jésus a donné la leçon du serviteur infidèle, d’un homme qui a laissé passer sa chance, à Judas. Il a donné la leçon du vêtement de noces à Judas. Il a donné les leçons sur l’argent et la cupidité à Judas. Il a donné des leçons sur l’orgueil à Judas. Il a dit beaucoup de choses. L’un de vous est un diable, pour avertir Judas, mais Judas n’a jamais écouté, et n’a jamais rien appliqué. Et il a maintenu sa tromperie.
La relation que les disciples avaient avec lui est plutôt intéressante. Il était dans le groupe quatre. Il est dans le dernier groupe, ce qui indique qu’il n’était pas un disciple vraiment intime de Christ. Et j’imagine qu’il se tenait aussi quelque peu en marge du groupe quatre. Il ne s’intégrait pas parce qu’il n’était pas galiléen, il se tenait vers l’extérieur, et je pense qu’il n’a jamais eu de relation significative avec le groupe. Ils lui ont donné la tâche de porter l’argent, car on n’a pas besoin d’être spirituel pour tenir un sac. Il avait probablement une aptitude à tenir des finances, il aimait marchander et s’intéressait vraiment à l’argent, et c’est assurément ce qu’il recherchait. Ils l’ont certainement choisi pour les connaissances qu’il avait dans ce domaine.
Jésus savait tout ce que les disciples ne savaient pas. Jésus savait exactement ce qu’il était. Mais Jésus l’aimait, il a essayé de l’atteindre. En Jean 13, au dernier repas, Jésus dit : « L’un de vous me trahira, » ils dirent tous : « Est-ce moi ? Est-ce moi ? » Il dit : « C’est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper. » Le morceau trempé était un morceau de pain que l’on trempait dans un bol, et dans ce bol il y avait une sorte de confiture sous forme de pâte, composée de fruits et de noix. Et l’on prenait le pain et on le trempait là-dedans, et il était habituel en Orient d’honorer un invité et le repas ; celui qui était l’invité honoré était celui à qui l’hôte donnait le morceau. L’hôte le trempait et le donnait à l’invité honoré. Et Il dit : celui à qui je donnerai le morceau trempé, c’est lui qui me trahira. Et Il a trempé le morceau et l’a donné à Judas. À ce moment précis, Il l’honorait, Il le respectait, Il lui manifestait de l’amour, Il l’élevait. C’était un acte, je pense, d’affection. C’était un acte d’amour. En plus de l’enseigner, de l’enseigner encore, et l’avertir, Il a en fait honoré cet homme. Il a toujours tendu la main à cet homme. Mais celui-ci n’a jamais réagi comme attendu.
Et ceci nous amène au troisième point : sa progression vers la trahison, sa progression. C’est dans l’évangile de Jean qu’il faut aller pour voir la progression. Nous pouvons y voir ce qui se passe. Trois ans s’écoulent, et Judas espère toujours qu’à tout moment, Jésus va établir le Royaume. Je veux dire, cela va arriver. Il voit un miracle, suivi d’un autre miracle, d’un autre miracle encore, des gens sont guéris, et les aveugles voient, les sourds entendent, les paralysés marchent, les muets peuvent parler, et des gens sont nourris, et il est en admiration devant tout cela, et il sait que la puissance est là pour le faire. Et il s’attend qu’à tout moment cela arrive. Il est si avide qu’il tient bon, qu’il s’accroche encore et encore avec ténacité, attendant que ce Royaume s’installe.
Mais je voudrais tout de suite ajouter qu’il n’est pas différent des 12 autres. Ils croyaient tous que le Messie était venu. Ils croyaient tous que le Messie amènerait un royaume terrestre. Ils croyaient tous que le Messie renverserait Rome, qu’Il établirait le Royaume, et qu’ils entreraient dans la gloire du Royaume. Ils croyaient tous qu’ils avaient rencontré le lion de la tribu de Juda. Mais le Seigneur commença à leur dire qu’avant qu’Il soit le lion de la tribu de Juda, Il devrait être l’agneau immolé depuis la fondation du monde. Et Il parlait de mourir. Et Il parlait de donner sa vie. Et Il parlait d’être élevé. Et chaque fois qu’Il parlait de cela, on ne pouvait qu’entendre Judas dire : « Qu’est-ce que c’est que ça? » Et je crois que ce qui a finalement achevé Judas, c’est l’entrée triomphale. Lorsque Jésus est entré dans la ville, qu’il y eut les « Hosanna au fils de David, » et des branches de palmiers à ses pieds, et toutes les louanges, et tout le monde le reconnaissant comme le Messie, et Il continue de chevaucher pour entrer, et Judas doit être à l’arrière, à dire : « Ça y est, ça va arriver aujourd’hui. » Quelle mise en scène ! Jésus descend de l’âne et fait un discours. Voici son discours : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. » Je vais devoir mourir. Et je crois que ceci a littéralement terrassé Judas, c’est la goutte qui a fait déborder le vase de Judas. Il ne se passerait rien. Et je pense que c’est enfin devenu clair pour lui.
Vous voyez, les autres disciples ont débuté là où il a débuté. Mais le Seigneur les a élevés jusqu’à un plan spirituel. Judas n’y est jamais arrivé. Le Seigneur les a élevés vers un Royaume spirituel pour voir les choses dans une dimension divine, mais Judas n’a jamais quitté le niveau grossièrement terrestre. Il était le type d’un matérialisme crasse. Les autres disciples avaient de la mondanité, oui, de l’avidité et de l’égoïsme, mais ce fut vaincu par l’amour de Christ. Et ils se sont mis à l’aimer, et dans leur amour pour lui, Il les a élevés à un autre niveau. Eh bien, ceci n’est jamais arrivé dans la vie de Judas. L’avidité, l’égoïsme et le matérialisme et la mondanité ont vaincu l’amour. Les autres furent élevés et il resta en bas. Les autres n’ont plus été corrompus, mais lui devint plus corrompu encore, plus cupide. Et, à la racine de son caractère, il avait une terrible, terrible passion, qu’il n’a jamais été prêt à abandonner. Ainsi, comme le « Faust » de Goethe, il a vendu son âme à Méphistophélès. Judas a vendu son âme à l’enfer même.
Poursuivons l’enchaînement dans Jean, chapitre 12. Nous arrivons aux événements ultimes, progressant vers la croix, et Judas est complètement désillusionné. L’anticipation que quelque chose de bon arrive l’avait entièrement quitté. Il ne restait rien de bon, et il ne pouvait plus contenir son hypocrisie, il ne pouvait plus masquer l’âme vile, sale, mauvaise qui l’habitait. Alors à Béthanie se passa un incident qui le démasqua. Je ne pense pas que les disciples l’ont vraiment remarqué, puisqu’ils le soupçonnaient si peu qu’ils n’ont pas vraiment lu correctement ce qu’il disait. « Mais Marie », au verset 3, « prit un demi-litre d’un parfum de nard, très cher, et oignit les pieds de Jésus, et lui essuya les pieds avec ses cheveux, et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. » Elle déversait simplement de l’amour, répandait de l’affection. Elle donna cette chose très chère à Jésus, et c’est quelque chose qui fut utilisé une fois puis disparut, et donc, dans le sens où elle l’a gaspillé, elle l’a bien gaspillé. « Un de ses disciples », et c’est la première fois que l’homme ouvre la bouche dans l’Écriture, « Judas Iscariot, [fils de Simon,] celui qui allait le trahir, dit. » Je me demande qui est Simon. Pauvre type ! « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum 300 pièces d’argent pour les donner aux pauvres ? » À ce moment-là, il haïssait Jésus si profondément qu’il ne supportait pas qu’on lui offre un hommage. La haine a pris le dessus. Ce qui avait débuté par une attirance, de l’amour et de la fascination s’était transformé en haine. Parce que Jésus n’avait pas fait ce qu’il attendait, et il devint de plus en plus frustré, jusqu’à être animé d’un amour-haine, et finalement par la haine, gaspiller ça pour Celui-ci, en qui j’ai investi trois années perdues.
À propos, la valeur n’était peut-être pas tout à fait 300 pièces. C’était peut-être sa propre exagération à cause de l’avidité de son cœur, pour surenchérir en vue de faire de l’effet. Si c’était le cas, c’était 300 jours de travail, donc le parfum valait le salaire de près d’un an. « Il disait cela non parce qu’il se souciait des pauvres, mais parce que c’était un voleur. » Il ne l’est pas devenu à ce moment-là, il l’avait toujours été. Il volait de la bourse tout le temps, pendant les trois ans. C’était un voleur, il avait la bourse, et attention, le grec dit : « il chapardait ce qu’on y mettait. » Pouvez-vous imaginer le genre de type ? Voilà une pauvre équipe de gens faisant le bien ici et là, et il volait leurs ressources, continuellement. Il n’avait absolument aucun amour pour eux, aucune affection pour eux. Le fait qu’il n’en connaissait aucun et qu’il venait du sud faisait très bien le jeu de son mystère, ils ne savaient rien de lui. Et tout ce temps il prenait ce qui était dans la bourse. C’était un matérialiste, et il ne vivait que pour une chose, pour ce qu’il pouvait tirer de la vie, et il l’obtenait par tous les moyens possibles. Et s’il n’allait pas voir le Royaume, il allait s’en sortir avec au moins quelques deniers. C’est la motivation de base de Judas. Certains ont essayé de lui attribuer une bonne motivation ; on ne peut jamais, ni d’aucune manière, attribuer à Judas une bonne motivation pour deux raisons. Un, Jésus dit : « L’un de vous est un diable » ; deux, avant de le trahir, l’Évangile de Jean nous cite : « Et Satan entra en lui. » Il n’y a rien de bon en lui. Il était mauvais.
Cet incident eut lieu, puis immédiatement la même nuit Judas quitta Béthanie et provoqua la première entrevue avec les chefs des prêtres. Il se mit à négocier avec eux, selon Zacharie, chapitre 11, pour 30 pièces d’argent. Ainsi, le Seigneur fut oint par amour, et trahi par haine, dans la même nuit. Et puis-je tout de suite ajouter, qu’il en va de même encore, et que c’est le cas avec chaque homme. Soit on le couronne, soit on le trahit. Il n’y a pas de demi-mesure. Soit vous êtes Marie, soit vous êtes Judas. Ou bien vous répandez votre amour sur lui, ou bien vous le vendez au prix que vous estimerez convenir.
Regardez donc à Jean 13. Après avoir initié la trahison, notre Seigneur se joint à ses disciples dans la chambre haute. Ils sont arrivés à cet endroit depuis Béthanie. Judas a combiné son affaire, et maintenant il revient se joindre au groupe pour jouer le rôle de l’hypocrite encore mieux. Il revient ; il est à nouveau le bienvenu dans la compagnie. Jésus lui lave les pieds, si vous arrivez à vous l’imaginer, dans la première partie du chapitre. Ensuite, Jésus dit au verset 10 : « Et vous êtes purs, mais pas tous. » Et Il se met à montrer Judas du doigt. Pas vous tous, car il savait qui devait le trahir, c’est pourquoi il dit : « Vous n’êtes pas tous purs. » Verset 18 : « Je ne parle pas de vous tous : Je connais ceux que j’ai choisis, » je connais les 11 qui sont sauvés, « Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse. » Puis il cite le Psaume 41, verset 10 : « ‘Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi.’ Je vous le dis déjà maintenant, avant que cela n’arrive, » verset 19, « afin que, lorsque cela arrivera, vous croyiez que moi, je suis. » Il voulait qu’ils sachent qu’Il savait cela, de sorte que lorsque cela arriverait, ils disent : Ça alors, seul Dieu pouvait l’avoir su avant que cela n’arrive. Et ils ne le savaient pas lorsqu’Il dit : « L’un de vous me trahira, » ils ont dit : « Est-ce moi ? Est-ce moi ? Est-ce moi ? Est-ce moi ? » Il est évident que cela ne sautait pas aux yeux, qui c’était, et si Jésus le savait, ce devait être surnaturellement. Et je suis toujours attiré par le verset 21 : « Après avoir dit ces paroles, Jésus fut troublé en son esprit, » (Colombe) Il fut troublé en esprit. Il était accablé. Il était anxieux. Il était perturbé. L’ingratitude, le rejet de l’amour, la haine de l’hypocrisie, le caractère repoussant de l’ennemi, ce qu’il y a de haïssable dans le péché, les horreurs de savoir que l’enfer attendait Judas, et la perspective de devoir porter le péché sur la croix. Savez-vous qu’en fait Il allait mourir sur cette croix, chargé de tous les péchés du monde entier, en plus de toutes ces souffrances-là, c’était si lourd qu’Il en était intérieurement déchiré ?
« Et il déclara solennellement :’En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me trahira.’ » Ils ne pouvaient pas le croire. Ils se regardaient en se demandant de qui Il pouvait parler. Ils n’avaient aucune raison de croire que c’était l’un ou l’autre. « Un des disciples, celui que Jésus aimait, était à table à côté de Jésus. Simon Pierre lui fit donc signe de demander qui était celui dont parlait Jésus. » Il dit, Jean, demande-lui, demande-lui, de qui parle-t-Il ? Or, je pense que Pierre a demandé parce que Pierre et Judas se ressemblaient de bien des manières. Ils agissaient hypocritement. Pierre savait qu’il était un pécheur de première ligne, et je pense qu’il ne faisait que vérifier, pour voir si cela allait être lui, vu qu’il avait tant d’autres faiblesses. « Jésus répondit : ‘C’est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper.’ » Et je pense que c’est ce qu’Il a dit à Jean. Et je ne pense pas que les autres l’ont entendu, parce que si les autres l’avaient entendu, il y aurait eu une émeute. Jean, dans son calme l’a accepté comme le plan, parce que Jésus avait dit, « Je vous le dis déjà maintenant, afin que, lorsque cela arrivera, vous croyiez que moi, je suis. » Jean suivait le plan. Jésus donna le morceau trempé.
Ensuite, verset 27, ce verset horrible : « Dès que Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui. Jésus lui dit : ‘Ce que tu fais, fais-le rapidement.’ Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. » Personne ne sut pourquoi Il le renvoyait. Peut-être qu’ils pensèrent qu’Il l’envoyait chercher plus de nourriture. « Dehors », dit-Il. C’était fini. La porte était fermée. Satan est entré en Judas. On ne peut imaginer quelque chose de plus horrible. C’est une chose d’être possédé d’un démon ; c’est autre chose d’avoir le diable en personne pénétrer ainsi en soi. Je veux dire, pour quel genre d’actions, le diable en personne entre-t-il dans un individu? Ce doit être pour les plus importantes, exact ?
Et avant que vous ne soyez trop choqués, vous devriez être intéressés de savoir que le diable est aussi entré dans Ananias et Sapphira, deux chrétiens de la première Église de Jérusalem, parce qu’ils n’ont pas donné à Dieu l’argent qu’ils avaient promis de lui donner. Et ils mentirent au Saint-Esprit. Cela ne semble pas aussi grave que de trahir Jésus-Christ. Ou bien ? Mais Satan est entré dans Judas, et Judas est parti. Jésus est resté avec les siens. Judas sortit pour accomplir la trahison jusqu’au bout.
Matthieu 26 :16 dit qu’il chercha une occasion pour trahir Jésus. Marc 14 :11 dit qu’il se mit à chercher une occasion favorable pour le trahir. Et en Luc 22 :6, il est dit qu’il chercha une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l’insu de la foule. Il avait peur de la foule. Il voulait le faire en cachette, il voulait le faire correctement, il voulait le faire le plus facilement possible. Il craignait la populace parce qu’il était présent lors de l’entrée triomphale, il vit la foule. Il en avait peur. Et il voulait le faire de manière que Jésus ne soupçonne rien. Il voulait le faire discrètement, alors il a rencontré à nouveau les chefs des prêtres, et entamèrent une négociation. Et Jésus fut vendu pour 30 pièces d’argent. Aujourd’hui cela vaudrait quelque chose entre 10 et 20 dollars. Cela me dit trois choses. Un, que les gens cupides vont s’entendre pour n’importe quel prix. Deux, que ces chefs des prêtres dédaignaient absolument Judas. Ils n’ont pas voulu lui donner plus que ça. Et trois, qu’ils haïssaient Jésus parce que c’est là toute la valeur à laquelle ils l’estimaient. Donc, il a négocié de leur désigner Jésus dans un lieu secret, un lieu tranquille. Et au plus profond de la nuit, il leur fallait un signe, donc il leur dit que le signe serait ‘celui à qui je donnerai un baiser.’ Autrement ils n’auraient pas su qui c’était dans l’obscurité.
Et ceci nous amène à Jean 18, là où nous voyons Judas la fois suivante. Quelques soirs plus tard, Jésus est dans le jardin, verset 2 : « Judas, celui qui le trahissait, connaissait aussi l’endroit parce que Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. » Non seulement Judas profanait la Pâques avec l’argent du sang, il profanait aussi le lieu secret et privé de recueillement de notre cher Seigneur. Il profanait l’amitié. Il connaissait l’endroit. « Judas prit donc la troupe de soldats romains ainsi que des gardes envoyés par les chefs des prêtres et les pharisiens, et il s’y rendit avec des lanternes, des torches et des armes. Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s’avança alors et leur dit : ‘Qui cherchez-vous ?’ »
Vous voyez, Jésus savait que Judas allait arriver, qu’il allait s’approcher de Lui, et qu’il allait l’embrasser. Ensuite, les soldats attaqueraient et Judas aurait dit « Oh », sous le choc comme s’il ne savait rien. Judas l’embrasserait pour le mettre à l’aise, afin qu’Il ne pense pas que quelque chose de mauvais se passait. Jésus savait tout cela. Alors, savez-vous ce qu’Il a fait ? Il a écarté la nécessité du baiser. Il s’avança en disant : « Qui cherchez-vous ? » et ils dirent : « Jésus de Nazareth. » Puis Il dit : « C’est moi. » Il éliminait ainsi la nécessité d’un baiser. Mais, juste pour vous montrer l’abîme de noirceur du cœur de Judas, il l’embrassa quand même. Le cœur diabolique le força dans ce baiser superflu, bien que ce ne soit plus un baiser qui doive le désigner. C’était un baiser pour simuler son innocence, un acte suprême d’hypocrisie.
Et, à propos, dans Matthieu 26, il est dit dans la forme grecque : « Il l’embrassa à plusieurs reprises. » Oh, là-là, il faut vraiment être un personnage vil pour réussir cela. Je ne peux imaginer le cœur de notre Seigneur. Je ne peux simplement pas l’imaginer. C’est vrai, je peux comprendre qu’Il puisse supporter la haine des prêtres, le tumulte bruyant de la foule. Je peux comprendre comment Il a pu supporter la lâcheté de Pilate, la brutalité des soldats. Je peux comprendre comment Il a pu, en quelque sorte, subir le reniement de Pierre, mais comment, peut-on supporter ceci ? Et après, savez-vous ce que Jésus a répondu ? Dans Matthieu 26, il est dit que Judas continuait de l’embrasser et Jésus lui dit : « Mon ami, que fais-tu ? Trahir le Fils de l’homme par un baiser. » Il lui dit « ami ». Toujours celui qui aime, toujours celui qui pardonne, et Il fut donc trahi par un homme qui vivait de cupidité. Il savait que la partie était finie et s’il ne pouvait en tirer que 10 dollars, c’était mieux que rien.
Laissez-moi vous poser une question. L’acte de Judas est-il isolé ? Est-ce le seul acte de cette espèce ? Eh bien, non ! Car vous lirez dans l’Ancien Testament, dans le livre d’Ézéchiel, comment Dieu fut blasphémé parmi le peuple pour des poignées d’orge et du pain. Et si vous lisez le prophète Amos, vous trouverez ceux qui vendaient les justes pour de l’argent. Puis-je même suggérer aujourd’hui que des hommes ont vendu et vendront toujours Christ pour ce qu’ils pensent vaut le plus. Écoutez ceci, « Peut-être pas pour de l’argent, peut-être pas pour de l’or. Mais pour des dizaines de milliers, le Prince de la vie est vendu. Vendu pour une amitié sans dieu. Vendu dans un but égoïste. Vendu pour une bricole passagère. Vendu pour se faire vainement un nom. Vendu au marché de la science. Vendu au siège du pouvoir. Vendu au sanctuaire de fortunes. Vendu aux heures de plaisir. Vendu pour vos horribles marchandages, que personne ne peut voir sauf Dieu. Mon âme, réfléchis à la question, pour combien vas-tu Le vendre ? Vendu, Ô Dieu, quel moment a fait taire la voix de sa conscience. Vendu à l’ange qui pleure et qui enregistre le choix fatal. Vendu mais le prix accepté pour un charbon vivant doit tourner, avec les remous d'un repentir tardif au plus profond d'une âme à brûler."
Judas vendit Jésus par cupidité. Des gens le font encore pour un gain sordide, pour améliorer leur confort ou pour tout autre motif. Pourquoi l’a-t-il fait, lui ? Pourquoi ? Assurément il y avait de la méchanceté, assurément il y avait une ambition profane, de la vengeance, de la haine pour ce qui était bien, un rejet de ce qui était pur, de l’orgueil, de l’ingratitude, de la colère. Mais ce qui dominait, c’était la cupidité : un matérialisme mondain grossier. Je vous lance l’idée que personne ne ressemble davantage au diable qu’un disciple perverti. Je suppose que c’est pour cela que je hais tant les faux enseignants.
Puis-je parler un instant de sa mort ? Jacques dit que la convoitise, lorsqu’elle a conçu, enfante le péché dans Jacques 1 ; et lorsque le péché a conçu, il enfante quoi ? La mort ! Et Proverbes 10 :7 dit : « Le nom du méchant tombe en pourriture. » Pauvre Judas. Il a vendu le Christ, il a vendu ses amis apôtres, il a vendu son âme, et il a acheté l’enfer. Et le prix fut trop élevé. Savez-vous ce qu’il a fait ? Il le savait, puisque son cœur était rempli d’une telle douleur et de remords qu’il est dit ceci en Matthieu 27, verset 3 : « Alors Juda, celui qui l’avait trahi, voyant qu’il était condamné, » et comment fut-il condamné ? Par sa conscience ! La conviction a dû s’abattre sur lui de sorte qu’il avait des coups dans la tête, il « fut pris de remords », est-il dit. Cela peut vous sembler une bonne chose, mais ce n’est pas un mot grec qui veut dire repentance ; c’est le mot qui indique un changement de sentiments. Il s’est senti mal. Il regretta.
Or, un homme à l’esprit spirituel s’occupe de sa conscience de manière spirituelle. Il va vers Dieu pour être pardonné. Mais un matérialiste, un homme grossièrement terre à terre, traite ses problèmes sur une base terrestre, alors, au lieu d’aller à Dieu avec son problème sur le plan spirituel, il retourna vers les chefs des prêtres au sens physique, et il leur rendit l’argent en le jetant, pensant que par l’acte physique de rendre l’argent il pourrait soulager la conviction spirituelle. Mais il n’y réussit pas. Son cœur non pardonné criait à la vengeance contre lui-même, alors il se vengea sur lui-même. Et la Bible dit : « Il jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira et alla se pendre. » Dans Actes 1 il est dit qu’il mourut éventré, ses entrailles répandues. Certains pensent que ces choses se contredisent. Mais ce n’est pas vrai. Il ne pouvait se pendre efficacement, pas plus qu’il ne pouvait faire quoi que ce soit d’autre. Et soit le nœud n’était pas solide, soit la branche s’est rompue, et s’étant pendu au-dessus d’un précipice, il a dégringolé, ce qui a explosé ses entrailles sur les rochers au-dessous. Et à propos, qu’a-t-on fait de l’argent qu’il a jeté dans la maison du Seigneur ? Ils ont dit : « Il n’est pas permis de le mettre dans le trésor sacré. » Alors, tout à coup, ils respectent la loi ? « Puisque c’est le prix du sang, nous ne pouvons pas utiliser l’argent du sang dans le trésor. Après avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour y ensevelir les étrangers. » C’est exactement ce que l’Ancien Testament avait dit, que les 30 pièces seraient données au potier dans la maison du Seigneur. Et le plan est accompli.
Et vous savez ce que cela nous dit à tous ? C’est que Dieu contrôle la stupidité et le mal des hommes pour accomplir sa propre parole. Écoutez, certains ont dit : voilà, les gens du Nouveau Testament connaissaient l’Ancien Testament, donc ils ont essayé de l’accomplir, pour faire bonne impression en ce qui concerne Christ. Ah oui ? Alors, comment se fait-il que les Pharisiens l’accomplissent toujours également lorsque qu’ils le haïssent ? Cela montre simplement qui tient les rênes. Si, en s’ôtant la vie, Judas pensait pouvoir mettre un terme à la misère de sa conscience, il faisait une terrible erreur, car sa conscience est misérable maintenant et pour l’éternité en enfer.
Finalement, nous avons traité quelques points importants : son nom, son appel, sa progression, sa trahison, et sa mort. Puis-je terminer, et je voudrais que vous écoutiez très attentivement ces quelques leçons apprises de la vie de Judas ? Très rapidement, écoutez. Un, Judas est le plus clair exemple d’une occasion ratée. Personne ne s’est jamais trouvé, et ce de tout temps, dans une tragédie aussi profonde que cet homme. Douze hommes de l’histoire humaine ont le privilège de marcher trois ans en présence du Dieu vivant incarné, et il est passé à côté. Les 11 autres en ont profité. Incroyable ! Et il y a des gens qui sont assis en présence de chrétiens, et donc en présence de Christ ; il y a des pères de famille, et des mères de familles et des gens d’Église qui vont et viennent, en vivant leur vie. Autour d’eux il y a ces gens en qui habite le Christ vivant, et ils manquent cette occasion et partent pour l’éternité sans lui. Mais Judas est le pire. Et ceux qui continuent à manquer l’occasion sont du même acabit que Judas. Il se trouvait dans le plus bel environnement que le monde ait jamais connu et il est damné à jamais. Il s’est contenté de s’associer, sans plus.
Deuxièmement, il est le plus clair exemple d’un privilège gaspillé, le plus clair exemple d’un privilège gaspillé. Il voulait de l’argent, il voulait les richesses, il voulait les possessions, il aurait pu posséder l’univers entier pour toujours mais il l’a vendu pour 10 ou 20 dollars. Dieu vous offre, comme à toute âme, les richesses de l’éternité. Quelle sorte d’affaire stupide faites-vous en répondant non ? En disant oui à une misère qui va brûler à la fin de cette terre ?
Troisièmement, Judas est la plus claire image de l’amour de l’argent comme racine de tous les maux. Il aimait l’argent au point de vendre en fait le Dieu vivant. C’est jusque là que la cupidité peut porter un homme. Il est un monument au caractère destructeur et condamnant de la cupidité.
Quatrièmement, et nous passons à l’autre aspect : Je crois que Judas est la plus grande leçon, dans toute l’histoire du monde, de l’amour persistant et patient de Dieu. Seul Dieu pouvait savoir ce qu’Il savait et tolérer la présence de cet homme aussi longtemps. C’est l’endurante patience de Dieu. Et ensuite, lui avoir tendu la main avec affection et lui offrir le morceau trempé, et même, après le baiser, lui dire « ami ». Quel incroyable aperçu de la patience de Dieu.
Et pour finir, je crois que Judas fournit une qualification essentielle à la préparation de Christ pour son rôle de grand prêtre. Il a servi à un but. La Bible nous dit que Christ fut qualifié parfaitement par les souffrances, qu’Il est devenu un souverain sacrificateur qui peut compatir. Des hommes nombreux sont trahis, beaucoup sont blessés dans la maison de leurs amis. Des gens en mettent d’autres en pièces, et chacun de nous a connu la douleur et la peine de ce genre de chose. Et lorsque nous allons au Seigneur Jésus en disant : « Tu sais, j’ai souffert ceci dans ma vie, tu comprends ? » Oh, oui et combien Il comprend. Une partie de la perfection de son œuvre de grand prêtre se fit en devant supporter ceci de la part de cet homme. Alors, quelles que soient les leçons qui devraient s’appliquer à votre vie, je prie que le Saint-Esprit fasse cette œuvre. Cet homme est l’hypocrite accompli de tous les temps, et il est pour nous une illustration des gens qui peuvent se cacher en présence de Christ, et être rempli de Satan. Cela peut être vrai de quelqu’un ici même. Vous êtes venus à l’église, mais vous êtes un hypocrite.
Actes 1 :25 nous dit : « Judas est allé à la place qui est la sienne. » Juste là où est sa place. La tragédie de la vie de cet homme peut être résumée dans les paroles de notre Seigneur qui dit, en Matthieu 26 :24 : « Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne soit pas né. » Et il en sera ainsi pour ceux qui rejettent Christ. Je termine avec ceci. Quelqu’un l’a écrit, et je pense que cela résume tout : « Aujourd’hui comme autrefois, l’homme s’évalue lui-même. Pour 30 pièces Judas s’est vendu, pas Christ. » Inclinons-nous pour prier.
Pendant que vos têtes sont inclinées dans ces quelques secondes finales, si vous ne connaissez pas le Christ, vous l’avez vendu pour le prix de ce qui vous retient de venir à lui, que vous avez estimé valoir plus que lui. C’est votre prix. Peut-être que c’est par cupidité, par des gains sordides, peut-être quelque péché, un acte d’orgueil, de l’entêtement, une sagesse imaginaire, une philosophie humaine, une liaison immorale. Quoi que ce soit, c’est votre prix, et c’est votre âme que vous avez vendue dans cette affaire. J’espère qu’il n’y a personne de l’acabit de Judas ici. S’il y a quelqu’un, Jésus vous tend la main comme Il l’a fait pour lui. Et j’espère qu’aujourd’hui, vous ouvrirez votre cœur et recevrez Christ. Demandez son pardon là où vous êtes assis, dans le silence de ce moment, et invitez-le à être votre Seigneur et Sauveur, et entrez dans le bonheur de son Royaume éternel. Père, nous avons eu une merveilleuse matinée dans l’adoration et la réflexion de ta Parole. Ramène-nous ce soir pour la considération de l’évangile, le merveilleux message du livre des Romains. Aide-nous à mettre nos priorités dans le bon ordre. Seigneur, peut-être que tu nous conduiras vers quelques personnes non sauvées que nous pourrions même amener ce soir. Ô Dieu, aide-nous à avoir les bonnes priorités, à nous centrer sur les choses justes. Fais de ce jour un jour spécial, un jour de gloire pour ton nom, comme nous le vivons pour ta cause et pour ton Royaume. Merci Seigneur, pour notre communion fraternelle aujourd’hui. Au nom du Christ, amen.
FIN

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