
(Citations bibliques : Version Segond 21, sauf autre mention)
En préparation au Repas du Seigneur aujourd’hui, je voudrais continuer notre série dans le chapitre 2 des Romains, Romains, chapitre 2, et j’espère que vous allez prendre votre Bible ou une Bible derrière vous sur le banc pour pouvoir suivre notre étude de la Parole de Dieu. Romains, chapitre 2. En fait, les versets 1 à 16 ne font qu’une section qui nous présentent les principes du jugement divin, les principes selon lesquels Dieu juge les hommes. Inclinons-nous pour la prière avant de regarder la Parole de Dieu.
Notre Père, nous sentons bien que nous sommes ce soir dans ta sainte présence. La musique a calmé nos cœurs, nous a fait entrer dans la méditation de ta merveilleuse personne. Nous te remercions pour sa beauté et pour sa vérité, alors qu’elle a préparé nos cœurs. Et maintenant, Ô Seigneur, nous prions que, par ta Parole, tu veuilles préparer nos cœurs pour ton Repas, et nous te remercions pour ce que nous attendons. Au nom du Christ, amen.
Nous venons d’apprendre du chapitre 1, versets 18 à 32, que la colère de Dieu se révèle dans le jugement, et que Dieu a révélé sa colère en jugeant le monde païen pécheur puisque le monde païen pécheur est coupable de rejeter sa révélation, puis de tomber dans l’idolâtrie et le vice scandaleux. Nous avons vu tout cela au chapitre 1, où l’apôtre Paul nous dépeint une image frappante et vivace du caractère du système païen impie dans toute sa méchanceté et sa débauche. Il nous a également clairement montré que la colère de Dieu est déjà à l’œuvre dans le monde au travers de l’état de péché complexe des hommes qui ont été abandonnés par Dieu. Les hommes abandonnent Dieu et Dieu les abandonne aux conséquences de leur péché, et c’est ainsi que la colère de Dieu agit.
Or, quand vous arrivez à la fin du chapitre 1, si vous y avez vraiment réfléchi, une question très importante est restée sans réponse, qui est : Qu’en est-il des bons ? Qu’en est-il des personnes de morale, celles qui ne sont ni des meurtriers, ni des menteurs, ou des voleurs, ni fornicateurs, ni adultères ou homosexuels ? Que deviennent ceux qui sont bons à la base, des gens moraux, qui ne sont pas idolâtres, qui n’ont pour ainsi dire pas abandonné tout sens du bien et du mal, ni de la morale ? Qu’en est-il de ceux qui ne commettent pas ouvertement ces vices ? Où peut-on les ranger ?
Et je pense vraiment que beaucoup de ceux qui sont moraux à la base, des gens visiblement bons, seraient probablement d’accord avec la condamnation de Paul sur le monde païen impie du chapitre 1. Ils diraient probablement « Amen » à Paul. « Nous sommes d’accord avec toi. » Et il existe dans le monde et dans toute son histoire des gens moraux foncièrement. Par exemple, si on prenait un contemporain de Paul ? Quelqu’un comme Sénèque. Sénèque aurait pu entendre le chapitre 1 des Romains et dire : « D’accord avec toi, Paul, je suis d’accord avec toi. » Sénèque aurait pu dire quelque chose comme ça : « Oui, c’est parfaitement juste pour une grande partie de l’humanité, et j’abonde dans le sens du jugement que tu poses sur eux, mais il y en a d’autres, bien entendu, comme moi-même, qui déplorons ces tendances tout autant que toi,... » car Sénèque était un homme moral.
Sénèque pouvait écrire et il a écrit de telle manière au sujet de la vie chrétienne que plus tard, des chrétiens tendaient à l’appeler, je cite, « notre Sénèque à nous, » sans qu’il soit chrétien, mais il était si proche de la moralité chrétienne. Il valorisait de grandes vertus morales. Il exposait l’hypocrisie. Il prêchait l’égalité entre les hommes. Il reconnaissait le caractère contagieux du mal. Il pratiquait et inculquait l’examen personnel quotidien. Il ridiculisait l’idolâtrie grossière. Il remplissait dans la société le rôle de guide moral, et semblait extérieurement être une personne très morale. Je veux dire que tout au moins, il ne semblait pas s’impliquer dans toutes ces choses horribles et aurait donc appuyé l’accusation de Paul.
Néanmoins, il est aussi intéressant de noter que Sénèque a été lui-même mêlé à des vices personnels qu’il condamnait chez d’autres, le plus flagrant étant son implication dans un meurtre, et pourtant il aurait été d’accord avec Paul. En voilà la clé : Il y a dans le monde des gens qui n’apparaissent pas comme idolâtres. Ils pourraient même s’identifier à cette vraie religion. À l’époque de Paul, ce serait les juifs. De nos jours, ce serait, entre guillemets, « les chrétiens pratiquants » qui voudraient maintenir la norme morale de l’Écriture. Mais comme Sénèque, puisqu’ils ne sont pas de vrais croyants en Dieu, tout en voulant soutenir extérieurement un système de valeurs morales vertueux, ils ne réussissent pas à le maintenir dans leur vie car ils ne peuvent juguler leur propre péché. Donc en fait ils recouvrent leur cœur ténébreux d’un manteau de lumière.
Paul alors, se met au chapitre 2 à exposer le moralisateur, à exposer le juif, si vous voulez, qui dit, « Nous ne sommes pas devenus idolâtres, nous n’avons pas plongé aussi bas. Nous approuvons ta condamnation ; par conséquent, nous sommes différents d’eux. Nous ne sommes pas condamnés. » Et ils se trouvent avoir un faux sens de sécurité. Mais si vous regardez au chapitre 3, et au verset 19, qui est tout à la fin de toute cette section qui accuse l’homme, vous verrez que Paul a un but à l’esprit. Il dit, « Or nous savons que tout ce que dit la loi, c’est à ceux qui vivent sous la loi qu’elle le dit » - et là – « afin que toute bouche soit fermée et que le monde entier soit reconnu coupable devant Dieu. » Arrêtez-vous ici et revenez en arrière.
Toute la base de l’évangile chrétien n’est admise que si les gens comprennent qu’ils sont coupables devant Dieu, qu’ils soient parmi les immoraux du chapitre 1 ou les moraux du chapitre 2, qu’ils soient les non-juifs du chapitre 1 ou les juifs du chapitre 2. Mais je crois que Paul, au chapitre 2, a pu avoir à l’esprit les moralistes païens, comme Sénèque, l’homme qui pense qu’il est moral et qui veut suivre un code vertueux. Mais plus que ça, il avait à l’esprit le juif. Le juif aurait hâtivement entériné la condamnation par Paul du monde non-juif et le juif aurait ensuite affirmé qu’il savait que lui-même était exempt d’un tel jugement et ils croyaient réellement en être exempts.
Traditionnellement, les jjuifs croyaient que Dieu allait totalement supprimer les païens à cause de leur péché. Et dans le cas de Jonas, que Dieu nettoierait le monde de tous les Ninivites, comme qui dirait, sauf s’ils se repentaient. Mais ils croyaient aussi qu’aucun juif ne passerait par l’expérience de cette même condamnation que les païens. Ils croyaient que puisqu’ils étaient juifs, nés de la descendance d’Abraham, puisqu’ils étaient circoncis et puisqu’ils observaient les règles de la religion juive, ils étaient exemptés de tout jugement.
Par exemple, ils avaient quelques dictons intéressants. L’un d’eux était, « Dieu aime seulement Israël parmi toutes les nations. » Un autre : « Dieu jugera les non-Juifs selon une mesure et les Juifs d’après une autre. » Ils disaient ceci : « Abraham est assis près des portes de l’enfer et ne permet à aucun Israélite méchant d’y entrer. » Tout Israélite méchant, Abraham le gardera hors de l’enfer.
Lorsque Justin Martyr discutait avec les juifs dans le Dialogue avec Tryphon, le juif disait ceci : « Ceux qui sont de la descendance d’Abraham selon la chair auront de toutes manières, bien qu’ils soient pécheurs et incrédules, désobéissants envers Dieu, part au royaume éternel. » Voilà, c’est ce qu’ils croyaient. Ils croyaient être exempts de jugements. Ils ne croyaient pas qu’ils seraient condamnés avec le monde, condamnés avec les païens, car ils étaient justes à leurs yeux et attachés à la nations d’Israël.
Or on peut voir ceci sous deux angles. Premièrement, ils croyaient en un salut par les œuvres. Ils croyaient en ce que nous appellerions le légalisme – le salut par les œuvres. Ils pensaient que puisqu’ils faisaient partie de la nation, qu’ils observaient les traditions et grâce à leur identification physique liée à leur identification religieuse, ils étaient épargnés. Ils étaient le peuple élu. Ils s’attendaient à être vus et traités – attention ! – non comme des individus, mais ils s’attendaient à être traités en tant que nation entière, et ils pensaient que Dieu devait accorder à la nation entière, donc eux, comme part de cette nation, l’exemption de jugement. De sorte qu’il n’y avait aucune conséquence à leur péché personnel puisqu’ils bénéficiaient d’une sorte de salut national.
On pourrait aussi dire qu’ils croyaient, non seulement au salut par leurs œuvres, donc, mais au salut par leur alliance. Ils ne croyaient pas seulement au légalisme, mais ils croyaient en ce qu’on appellerait le sacramentalisme. Puisqu’ils étaient circoncis le huitième jour, puisqu’ils subissaient ce sacrement, ce rite, ils étaient par conséquent dans l’alliance.
Mais, pour que vous ne pensiez pas que c’est un peu hors sujet, c’est en réalité, fondamentalement ce qu’on croit dans beaucoup d’églises protestantes de nos jours. Si un enfant est baptisé comme nourrisson, c’est un acte sacramentel par lequel cet enfant entre dans l’alliance. L’enfant entre dans l’alliance en tant qu’enfant, cette entrée dans l’alliance étant confirmée quand l’enfant a 12 ans ; en conséquence, par le sacramentalisme, cet enfant a une place garantie dans le royaume de Dieu et ne sera pas condamné avec le monde. Ainsi, cette théologie de l’alliance que nous voyons aujourd’hui est à la base une adaptation de fausses sécurités données au travers des juifs par leurs enseignants qui sont complètement passés à côté du sujet. Alors ils croyaient qu’en observant extérieurement les traditions et en étant par sacrement attachés à l’alliance, ils étaient exempts.
Ces gens existent aujourd’hui. Ils ont été baptisés, ils vont à l’église, ils appartiennent à une église, ils suivent les règles et agissent extérieurement sur une base morale. Ils sont justes à leurs yeux, ils essaient de faire ce qui est bien et pensent simplement qu’ils ne seront pas jugés. Vraiment pas ! À la base c’est vrai. Comme un théologien l’a dit : « Il y a en chacun comme une sorte de petite voix qui les convainc constamment qu’à la fin tout ira bien. » Et c’est pour ça que vous entendez si souvent des gens dire : « Dieu ne me ferait jamais ça. C’est vrai, j’ai été une bonne personne. » Les gens moraux, justes à leurs yeux, sont honnêtement les plus durs à atteindre. Ils sont beaucoup plus difficiles à atteindre que les réprouvés qui touchent le fond et n’ont plus le choix.
Donc Paul passe des réprouvés du chapitre 1 aux gens moraux du chapitre 2, et avec une grande force et très clairement, il souligne que la personne morale, comme le juif, va se trouver dans le même enfer que l’idolâtre non-juif païen s’il continue sur le chemin où il est. En fait, - attention ! – si le païen est sans excuse, alors le juif en a encore moins car il a plus d’information et davantage de connaissance. De sorte que quand on aborde l’homme moral, quand on en vient à la personne religieuse qui n’est pas devenue idolâtre, mais qui s’est identifiée avec le judaïsme ou bien extérieurement avec le christianisme, pour parler en termes actuels, Paul veut que cette personne sache qu’elle sera également jugée – si ce n’est qu’une religion de façade.
Alors, il y a six principes de jugement dans ces 16 premiers versets. Aujourd’hui nous ne ferons que commencer, nous verrons ce que nous pourrons couvrir. Voici les six, je vous les donne tous et nous les suivrons successivement : connaissance, vérité et culpabilité – ce sont les trois premiers – connaissance, vérité et culpabilité ; et voici les trois derniers : actes, impartialité, et motivation. Dieu juge sur la base de ces six choses. Il juge les humains selon leur connaissance, il les juge sur la base de la vérité, Il les juge sur la base de leur culpabilité, il les juge sur la base de leurs actes, Il les juge avec impartialité, et Il juge leurs motivations. Voilà les six éléments qui montrent ensemble comment Dieu juge.
Maintenant, voyons le premier, au verset 1, la connaissance. « Qui que tu sois, homme, toi qui juges, tu es donc inexcusable. En effet, en jugeant les autres tu te juges toi-même, puisque toi qui juges, tu agis comme eux. » Voyons donc ce qui est dit là – verset fascinant. Il commence par dire « tu es donc inexcusable. » Par là il nous lie avec le chapitre précédent, n’est-ce pas ? Certains ont été rendus perplexes par ce « donc » mais il n’y a aucune raison de l’être. Écoutez : Car ce qui était vrai de ceux de 1 :18-32 est aussi vrai de toi, tu es donc également sans excuse. Voilà le lien. Si vous revenez au verset 18, le voilà : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent la vérité. » Verset 19, « … car ce qu’on peut connaître de Dieu est évident pour eux. »
Autrement dit, puisqu’ils connaissent la vérité, la fin du verset 20 dit qu’ils sont sans quoi ? Sans excuse ! Maintenant allez directement au verset 1 du chapitre 2, « … Homme, tu es donc inexcusable. » Pourquoi ? Implication : parce que toi aussi, tu connais la vérité. Et sais-tu comment tu prouves que tu connais la vérité ? Tu le prouves puisque tu juges les autres et si tu as un critère pour juger les autres, tu prouves que tu dois connaître la vérité. Tu es tout aussi inexcusable.
Or ils connaissaient la vérité. Évidemment, ils connaissaient la vérité. C’était clair que tous connaissaient la vérité du chapitre 1 et ce qui était vrai de ces gens est aussi vrai du juif du chapitre 2. Ils ne la connaissaient pas seulement par révélation externe naturelle, ils la connaissaient par la conscience. Regardez au chapitre 2, verset 14. Les non-juifs font par nature ce qui est contenu dans la loi et si c’est la nature d’un non-juif, si la conscience fait partie de lui, alors la conscience fait partie aussi d’un juif. Si la conscience se trouve dans un homme immoral, la conscience est aussi présente dans un homme moral. Donc ils savaient aussi par révélation naturelle, ils savaient aussi par la conscience, mais de plus, le juif, l’homme moral, celui qui s’attache à l’adoration du vrai Dieu, a la connaissance à partir de la loi même de Dieu. Regardez au chapitre 3 verset 1. « Quel est donc l’avantage des juifs ? » Quel avantage y a-t-il à être juif et quel profit tire-t-on de faire partie de la circoncision ? « Cet avantage est grand de toute manière. Tout d’abord, c’est à eux que les paroles révélées de Dieu ont été confiées. »
Donc ils savaient, et donc ils étaient tout aussi inexcusables ou plus inexcusables encore, car non seulement ils avaient la lumière de la nature, ils avaient encore la lumière de la conscience, et ils avaient la lumière de la Parole même révélée de Dieu. Au chapitre 9, Paul accentue le même concept au verset 4 : « Les Israélites, » dit-il, « c’est à eux qu’appartiennent l’adoption, la gloire les alliances, la loi, le culte, les promesses et les patriarches ; c’est d’eux que le Christ est issu dans son humanité … ». Autrement dit, ils avaient toute les bénédictions, toute la révélation.
Alors il dit, ‘donc tu es sans excuse.’ « Homme », ça veut dire n’importe qui, et ne veut pas dire que le juif, mais ça va plus loin, passe à tout moraliste qui pense être exempt du jugement parce qu’il n’a pas plongé dans l’idolâtrie, il n’a pas plongé dans l’homosexualité, il n’a pas plongé dans la réprobation du passage précédent. À n’importe quel moraliste à l’horizon qui dit : « Regarde, je ne suis pas dans cette catégorie, » il dit : « tu es aussi inexcusable toi, homme. » Et cette petite interpellation, « toi ! » ou « homme » est aussi utilisée au verset 3, et plus loin au chapitre 9 – c’est une récurrence générale. « Tu es inexcusable. » Et vous direz : « Pourquoi ? » Parce que tu sais, tu as la connaissance. En fait, tu as une connaissance plus complète, donc tu es encore plus inexcusable.
Vous pourriez même avoir envie de savoir qu’en plus, les juifs qui rencontreraient ce chapitre auraient même reçu de la connaissance de Christ, ce qui les mettrait au sommet de la liste des inexcusables, n’est-ce pas ? Les gens de Hébreux 10 recevraient le plus sévère châtiment pour avoir « jugé sans valeur le sang de l’alliance et foulé aux pieds le sang de Christ. » Vous voyez, ils étaient à la tête de la liste des inexcusables, et ils connaissaient les normes de Dieu. Comment le savons-nous ? Regardez la phrase : « Qui que tu sois toi qui juges. » Tu trahis que tu connais les normes de Dieu quand tu les appliques à quelqu’un d’autre. Quiconque se met à la place du juge moral, quiconque se met en position de condamner les autres pour leurs péchés prouve qu’il est lui-même inexcusable. S’il peut juger le péché chez les autres, il donne la preuve qu’il connaît les règles.
Voulez-vous savoir quelque chose d’intéressant ? Regardez au verset 32 de la fin du chapitre 1. Il dit que même les païens savent que le verdict de Dieu sur ceux qui commettent de tels actes est la mort. Même les païens savent ce qui est bien ou mal. Même les païens peuvent appliquer les normes de Dieu à leur vie selon leur choix, à combien plus forte raison ceux qui ont reçu sa révélation, et toi qui veut juger les païens tu prouves que tu sais. Ce serait comme si un juge condamnait un criminel en appliquant la loi. Il se rend donc responsable, évidemment, d’observer cette même loi, s’il doit porter un jugement sur quelqu’un d’autre.
Il passe ensuite à l’affirmation suivante – puissante - : « En effet, en jugeant les autres tu te condamnes toi-même, » Là, quand tu montres la loi de Dieu telle qu’elle s’applique à quelqu’un d’autre, tu prouves que tu connais cette loi et en connaissant cette loi, tu te condamnes toi-même. C’est une affirmation plutôt forte. Tu te condamnes toi-même ! Et c’est en fait ce que Jésus a dit. Si vous allez un instant dans Matthieu 7, vous trouverez d’où Paul a tiré tout ça : par l’inspiration du Saint-Esprit. Il redisait en réalité ce que notre Seigneur avait dit dans Matthieu 7, verset 1, « Ne jugez pas afin de n’être pas jugés. »
Or, le sens de ceci n’est pas de ne pas faire d’évaluation correcte : on est censé faire des évaluations correctes des choses. Ceci est même dit plus loin dans le même chapitre quand on arrive aux versets 15 à 20, où il est dit d’examiner et de décider selon le fruit qu’on voit dans la vie de quelqu’un. Mais ici, ça veut dire cesser les critiques, cesser de condamner, de censurer, de juger, et de chercher des fautes, d’être un propre-juste. Cessez de jouer à Dieu. Cessez de vous en prendre aux motivations des gens alors que vous ne pouvez même pas lire dans leur cœur. Cessez de pousser vos critiques jusqu’à jouer à Dieu, car au verset 2, quelle que soit votre manière de juger, elle servira à vous juger et la mesure utilisée servira contre vous.
En d’autres termes, si vous montrez que vous pouvez juger tous les autres, alors vous montrez que vous devriez être jugé selon cette même norme. Si vous savez si bien l’appliquer à d’autres, vous devriez veiller à ce qu’elle ne s’applique pas un jour à vous. C’est pour ça que Jacques 3 :1 dit de cesser d’avoir trop d’enseignants, car ils seront jugés plus sévèrement. Pourquoi le jugement d’un enseignant serait-il plus sévère ? Parce que plus il en sait, plus il se condamne lui-même. Ensuite le Seigneur continue dans le chapitre 7 pour dire qu’avant de sortir une paille de l’œil d’un autre, pourquoi ne sortirais-tu pas la poutre qui est dans le tien ? C’est une fâcheuse tendance, n’est-ce pas, d’exagérer les fautes des autres et de minimiser les nôtres. Et c’était la ligne classique que suivait le juif qui se postait pour juger tout le monde en pensant que lui-même échapperait, et Dieu dit : « Tu n’es pas exempt. Et non seulement ça, tu es même inexcusable et tu le prouves en appliquant la loi aux autres, ce qui prouve que tu la connais, et elle va aussi te condamner. »
Eh bien, pourquoi devrait-elle les condamner ? Voilà la clé, à la fin du verset : « Puisque toi qui juges, tu » - quoi ? – « agis comme eux. » Tu fais les mêmes choses. Or, immédiatement, ce juif imaginaire qui est comme en discussion avec Paul, dira, « Que veux-tu dire ? Je ne fais pas ces choses-là. Je ne commets pas ces péchés. Je suis un homme moral. J’observe la loi de Dieu. » Comme le jeune homme riche, « je fais toutes ces choses depuis ma jeunesse. » Mon vieux, quelle illusion ! « Je suis un homme moral. Comment peux-tu dire : j’ai fait ces choses ? »
Regardez dans Matthieu 5, allons voir. Écoutez comment le Seigneur a visé dans le mille sur ce problème, - au verset 21 – et Il avait dit plus tôt, « Je suis venu accomplir la loi, » et je vais répéter ce que c’est. « Vous avez entendu qu’il a été dit par les anciens » est une phrase qui signifie « vos rabbins vous ont appris ceci ». « Vos rabbins ont dit :’Tu ne commettras point de meurtre.’ » Et vous dites ‘Nous ne commettons pas de meurtres, jamais, nous ne le ferions jamais.’ « Mais moi je vous dis :’Tout homme qui se met sans raison en colère contre son frère mérite de passer en jugement ; celui qui traite son frère d’imbécile mérite d’être puni par le tribunal, et celui qui le traite de fou mérite d’être puni par le feu de l’enfer. » Et ce que le Seigneur dit c’est : « Non, tu ne tues pas concrètement, mais tu tues avec ton cœur et tu peux t’abstenir du vrai meurtre parce que tu veux si fort paraître juste et que tu veux que tous te considèrent, mais intérieurement tu es un meurtrier, mais ça ne peut pas se voir. »
Vous voyez, voilà tout ce qu’une fausse religion peut faire. Elle ne peut pas atténuer le péché du cœur, bien qu’elle puisse le masquer avec de la propre justice. Vous vous demandez comment il se fait que certaines personnes des sectes, comme les Mormons et d’autres puissent paraître si bonnes. C’est parce qu’elles sont retenues par le désir d’appartenir, elles sont retenues par le désir de gagner le ciel par leurs œuvres, elles sont retenues par le désir qu’on les considère comme justes, alors que le fait est qu’à l’intérieur, elles ne peuvent contrôler aucune de ces choses.
Et si vous allez plus loin, au verset 27 : « Vous avez appris qu’il a été dit » - « vos rabbins ont dit » - « ‘Tu ne commettras pas d’adultère,’ » alors vous dites : ‘Nous ne faisons pas ça. Oh non, nous ne commettons pas d’adultère,’ « Mais moi je vous dis :’Tout homme qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur. » Tu es capable de te retenir extérieurement pour entretenir ton hypocrisie, mais pas intérieurement.
Ensuite Il continue en disant qu’on commet aussi l’adultère par les divorces, verset 31 et 32. Savez-vous ce qu’ils faisaient ? Quand ils voulaient commettre un adultère, ils ne le faisaient pas directement, ils divorçaient de leur femme et épousaient celle qu’ils voulaient pour l’adultère, puis légalisaient l’union et c’est pour ça que le Seigneur dit que quand on répudie sa femme, on multiplie l’adultère partout. On contourne techniquement l’adultère, mais on divorce de sa femme pour le faire et c’est un péché.
Verset 33 : « Vous avez encore appris que vos rabbins ont dit : ‘ Tu ne violeras pas ton serment, mais tu accompliras ce que tu as promis au Seigneur.’ » Savez-vous ce qu’ils avaient fait ? Ils avaient toutes sortes de serments, et disaient : « Je le jure par ceci et par cela, « et « je le jure par ceci et par cela, » et tant qu’on jurait par autre chose que Dieu, ça ne comptait pas et quand on disait : ‘Je promets et je jure par le ciel que je ferai ceci et que je payerai ma dette, » ensuite si on ne payait pas sa dette, on pouvait dire : ‘Ha, j’ai juré par le ciel, ça ne compte pas. » Ainsi on continuait à essayer de faire des serments, on accomplissait extérieurement la lettre de la loi, mais on mentait intérieurement.
Ensuite au verset 38, Il dit : « Vos rabbins vous ont appris ‘Œil pour œil, dent pour dent. » Vous savez ce que les rabbins voulaient dire ? Venge-toi, mon gars, venge-toi, vas-y. Si quelqu’un te fait quelque chose, rends-le-lui, et tu diras que c’est biblique, œil pour œil, dent pour dent. » Mais cette phrase est pour les tribunaux, pas pour les activités individuelles. Nous avons des lois pour traiter ces cas. « Moi je vous dis : … Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre, dans tes relations inter personnelles. »Vous voyez, vous n’avez rien compris. Vous êtes des pécheurs qui veulent se venger.
Or, Il a continué dans tout le chapitre 5 avec ça, et comme je l’ai dit, ils pouvaient limiter l’extérieur, « oh ! nous ne tuons pas. » « Oh ! nous ne commettons pas d’adultères. » « Oh ! nous ne mentons pas, nous disons seulement ‘par le Roi X,’ nous croisons nos doigts derrière le dos et ne faisons que ce que la Bible dit, œil pour œil et dent pour dent,’ » ce qui n’était que pour couvrir une vengeance. Vous voyez, les personnes justes à leurs yeux font des erreurs fatales. Elles ne comprennent pas la hauteur de la loi de Dieu qui inclut même l’intérieur et elles ne comprennent pas la profondeur de leur péché. Elles passent à côté des deux.
Donc la logique de notre Seigneur est claire et convaincante. Toi qui condamnes les autres, tu prouves que tu connais la loi, et dans ta connaissance de la loi, tu te condamnes toi-même car tu fais les mêmes choses. La conscience qui te fait voir la faute dans les autres écrit ton propre verdict. Plutôt dévastateur, n’est-ce pas ? Il dit au juif propre juste et religieux comme au moraliste, ‘vous êtes tout aussi mauvais que tous les autres, vous ne faites que vous couvrir extérieurement et Dieu jugera sur la base de la connaissance.’
Alors, le type qui arrive en disant, « Moi, mon gars, je ne suis certainement pas dans Romains 1. Oh non, je ne fais pas ça ! Je suis foncièrement bon. Je ne vis pas cette vie horrible. Je suis moral, je suis religieux, je vais à l’église, j’ai été baptisé, je suis les cours. » Et peut-être, pour une raison ou une autre, il se restreint, mais à l’intérieur il y a du mal non retenu pour lequel il sera jugé, et tu n’es pas exempt non plus parce que tu es attaché à Israël, et tu n’es pas exempt parce que tu es attaché à l’église.
Le deuxième principe du jugement est le principe de la vérité. La vérité. ! Aux versets 2 et 3 : « Nous savons, » dit Paul, « que le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi est conforme à la vérité. » Les mêmes choses qu’au verset 1, et qui sont les mêmes qui sont au chapitre 1. Nous sommes sûrs – oidamen – nous savons – et le mot grec pour savoir signifie que nous savons quelque chose qui est bien connu, de notoriété publique, évident, connu par des faits extérieurs – je veux dire que c’est un principe évident, fondamental, que le jugement de Dieu se fera selon la vérité. Pourquoi ? Parce que Dieu ne peut pas quoi ? – Mentir ! Et Dieu est de la vérité, c’est sa nature. « Celui qui juge toute la terre, » dit le Pentateuque, « n’appliquera-t-il pas le droit ? » Nous serons jugés selon la vérité.
Dans Romains, chapitre 3, verset 4 : « Reconnaissons que Dieu est vrai et tout homme menteur. » Dieu est vrai. C’est dans sa nature d’être vrai, et Il jugera tout avec vérité. En Romains 9 :14, Paul dit : « Dieu serait-Il injuste ? Certainement pas ! » Dieu ne fait jamais quelque chose qui n’est pas juste. Dieu ne fait jamais d’évaluation qui n’est pas correcte, et si vous revenez à l’Ancien Testament, encore, encore et encore la vérité de la nature de Dieu est mentionnée. Au Psaume 9, il y a une phrase importante au verset 5 : « Car tu soutiens mon droit et ma cause, tu sièges sur ton trône en juste juge. » Verset 9 : « Il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. »
Il y a aussi une belle parole au Psaume 96 :13 - depuis le verset 12 : « … que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant l’Éternel, car il vient. Oui il vient pour juger la terre. Il jugera le monde avec justice et les peuples suivant sa fidélité. » Dieu jugera selon la vérité. Or il peut y avoir des déformations dans notre perception, mais il n’y a pas de déformation dans la perception de Dieu. Personne n’est exempt. Dieu examinera, Dieu verra ce qui est de la vérité et Dieu jugera sur cette base. Au Psaume 145 :17, il est dit : « L’Éternel est juste dans toutes ses voies et bon dans toutes ses œuvres. » Et ça concerne ses œuvres de jugement comme toutes ses autres œuvres.
Je pensais à un verset dans Ésaïe, c’est dans 45 :19 : « Je n’ai pas parlé en cachette, dans un recoin ténébreux de la terre, je n’ai pas dit à la descendance de Jacob : ’Cherchez-moi vainement !’ En effet, moi, l’Éternel, je dis ce qui est juste, je révèle ce qui est droit. » Vous voyez, Dieu ne fait rien de faux. Il ne fait aucune mauvaise évaluation. Des choses sont tordues dans le monde humain, mais rien dans celui de Dieu.
Voyez, comme je l’ai dit plus tôt, il y a en nous quelque chose qui cherche tout le temps à nous exonérer, pas vrai ? « Oh, Dieu ne ferait jamais ça. » « Oh ! en général je suis une bonne personne. » « Oh, tout ira bien à la fin, ça se passera bien. » Écoutez-moi. On est si habitués à la miséricorde qu’on essaie d’en profiter. On est si habitué que Dieu ne nous tue pas quand on pèche, qu’on s’attend à ne pas être mis à mort. Pourtant la Bible dit que le salaire du péché, c’est quoi ? La mort ! Chaque fois qu’on pèche, Dieu a tout à fait le droit d’étouffer ton souffle de vie. Mais on est si habitué à la miséricorde, qu’au lieu de la voir pour ce qu’elle est, on en abuse, voyez-vous. « Non, Il ne va pas me tuer pour ça. Ça passera comme ça. » Et Il est si rempli de grâce. Mais nous, par amour, au lieu d’être reconnaissants pour sa grâce, nous avons tendance à en profiter en tant qu’êtres humains, et à en tordre la perspective.
Regardez 1 Corinthiens, chapitre 4, je pense que Paul nous donne une bonne pensée au verset 3. J’en dirai plus à propos de ce que je viens de dire, également, soit ce soir soit la prochaine fois. Il me semble que ce sera plutôt la prochaine fois. Mais au verset 3 du chapitre 4 de 1 Corinthiens, Paul dit : « Pour ma part, il m’importe très peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain. Bien plus, je ne me juge pas non plus moi-même. » Voilà un aveu magnifique ! Paul dit : « Voyez, ce n’est même pas un problème pour moi d’être jugé par les hommes car je suis bien conscient que le jugement de l’homme est désespérément tordu, il ne peut pas faire d’évaluation correcte, il ne jugera pas justement car il lui manque la connaissance de la vérité. »
Il ne perçoit pas véritablement les autres et ne se perçoit même pas lui-même. Paul dit même : « Je ne me juge pas moi-même. » « Ma conscience il est vrai ne me reproche rien » - verset 4 – « alors que je ne trouve rien de mal en moi, ce n’est pas pour autant que je peux être considéré comme juste. » Cela ne fait que montrer mon incapacité à voir la vérité. « Celui qui me juge c’est le Seigneur. C’est pourquoi, ne portez aucun jugement avant le moment fixé, avant le retour du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions des cœurs. »
Le jugement humain ne correspond pas aux faits, mais celui de Dieu oui ; et le problème avec le moraliste, voyez-vous, c’est que le moraliste pense qu’il est en règle, comme Paul le dit plus loin aux Corinthiens, il est son propre juge. Écoutez Hébreux 4 :13 : « Aucune créature n’est cachée devant lui, » - et ceci – « tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. » Oh, les amis, à quelle place dangereuse cela nous met !! Chaque péché que vous avez commis, on pourrait aussi bien le poser en plein écran devant Dieu. Chaque mauvaise pensée qu’on a eue, chaque mot méchant qu’on a proféré, chaque mauvaise action qu’on a faite, Dieu en a pleinement conscience. Et savez-vous ce qu’Il pense du péché ? Il le hait, et on continue à le commettre juste devant ses yeux.
« Ainsi, puisque nous avons un souverain grand-prêtre qui a traversé le ciel, Jésus, le Fils de Dieu, » et il continue plus loin, « approchons-nous donc avec assurance. » Autrement dit, si on sait qu’on est découvert devant Dieu, alors on fait bien de courir vers celui qui peut être l’intermédiaire entre nous et Dieu, pas vrai ? Le Seigneur Jésus ! Le jugement de Dieu ne dépend pas de l’apparence extérieure, il ne dépend pas de ce qu’on professe, il se fonde sur la vérité réelle. Honnêtement – et ceci peut vous donner un petit aperçu, - l’espérance d’un hypocrite, l’espérance d’un hypocrite est que Dieu le jugera selon quelque chose d’autre que la vérité. C’est l’espérance de l’hypocrite. Si vous êtes assis dans cette église sans avoir jamais réellement donné votre cœur à Dieu, sans n’être jamais venu à Christ, mais si vous jouez en quelque sorte au religieux et que vous voulez faire ce qui est religieux en faisant penser aux gens que vous êtes religieux et que vous faites partie de tout le système, votre espérance de base est que vous n’allez jamais être jugé selon la vérité, mais que vous serez jugé sur le mensonge que vous êtes en train de vivre. Mais ce ne sera pas le cas.
Vous voyez, l’hypocrite ne souhaite pas être jugé sur la réalité de ce qu’il est, il veut se cacher derrière – comme dans le cas du juif – son identité nationale ou son affiliation ecclésiastique, ou son baptême, ou son observation des règles, ou sa morale, ou le fait qu’il est, entre guillemets, un « bon type ». Mais « l’homme regarde à l’apparence extérieure, » dit 1 Samuel 16 :7, et « Dieu regarde au cœur, » et Il juge selon la connaissance, et s’Il le fait, alors le verset 3 suit : Si « le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi est conforme à la vérité, penses-tu, toi qui juges les auteurs de tels actes et qui les fais aussi, que tu échapperas au jugement de Dieu ? » Penses-tu que tu échapperas ? Si Dieu juge sur la base de la vérité et sur la base de ta connaissance, et que tu montres ta connaissance en jugeant les autres, et si Dieu sait que tu fais les mêmes choses pour lesquelles tu juges les autres, penses-tu que tu échapperas si eux n’échappent pas ? Réfléchis encore.
Là, les amis, ça prêche à la conscience. Ça coupe dans le vif. C’est un coup direct, une application personnelle, car les moralistes et les juifs pensent qu’ils échapperont, et il y a des gens aujourd’hui qui vont à l’église, ils peuvent aller dans une église luthérienne, ou une église presbytérienne, ou baptiste, ou à l’église catholique, ou une église épiscopalienne, peu importe, et ils pensent qu’ils échapperont, et pourraient se trouver au jugement d’un monde immoral alors que dans leur cœur ils sont remplis des mêmes choses, ils sont comme des sépulcres blanchis à l’extérieur mais remplis des ossements d’hommes morts.
Et quand il dit « penses-tu ? » - il utilise le mot logizomai – « Estimes-tu, ou est-ce ton opinion, ou fais-tu le calcul que tu pourras échapper alors que pour Dieu c’est évident que tu dois connaître les règles puisque tu les condamnes chez les autres, et là tu fais la même chose ? » C’est assez intéressant – l’intensité de ce verset se perd dans la traduction. Le Dr. Barnhouse a fait un commentaire de ce verset, et j’ai pensé qu’il est excellent, il a dit : « Voici ma traduction : ‘Pauvre cloche, tu t’imagines avoir trouvé un moyen de t’opposer à Dieu et puis de t’en tirer à si bon compte ? Tu n’as pas l’ombre d’une chance. Personne ne s’en tire comme ça. Tu comprends ça ? Tu n’échapperas pas. C’est-à-dire toi, l’homme respectable, se posant en juge des autres, tout en restant sans t’avouer à toi-même le mal de ton propre cœur. Pauvre cloche ! »
Tu n’échapperas pas. Cette petite phrase, « tu n’échapperas pas » nous parle du moraliste. Un, il ne peut éviter d’être jugé. Deux, quand il est jugé, il ne pourra éviter la condamnation, et trois, quand il est condamné il ne pourra éviter l’exécution.
Il y a bien des années, l’un des premiers auteurs chrétiens a dit : « Il ne peut échapper d’après son propre jugement. Comment pourrait-il échapper au jugement de Dieu ? Si on est forcé de se condamner, combien plus le fera celui qui est infiniment saint ? »
En 1 Jean 3 :20 – et je terminerai avec ça. Nous ne passerons pas au troisième, bien qu’il soit extraordinaire ; mais 1 Jean 3 :20 dit ce que je viens de dire. Écoutez ça : « En effet, même si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît » - quoi ? – « tout ». Je veux dire, si notre conscience nous condamne, pouvez-vous imaginer comment Dieu peut condamner, lui qui a une connaissance infiniment sainte de tout ? Vous savez, Dieu a mis en nous une conscience. La conscience est comme la douleur. La douleur vous fait vous arrêter quand votre corps est blessé, et la conscience vous appelle au stop, quand votre âme est blessée. La conscience fait la même chose que la douleur dans la dimension spirituelle, et si notre conscience nous fait savoir que nous sommes dans le mal, si notre conscience nous condamne et que notre conscience fait partie de notre corruption, pouvez-vous imaginer combien Dieu doit nous condamner, lui qui n’est pas déchu, mais éternellement et infiniment saint ? Alors, ce qu’il dit au verset 3 c’est : « Penses-tu que toi, qui parmi tous connais la loi de Dieu et la condamnes dans les autres, tu peux impunément la transgresser et échapper au jugement ? »
Regardez dans Hébreux, chapitre 12, et je terminerai avec ce passage. Hébreux 12 :25. Et nous avons bien parlé d’hypocrisie, ce soir, n’est-ce pas ? « Faites attention ! Ne refusez pas d’écouter celui qui parle. En effet, les hommes qui ont rejeté celui qui les avertissait sur la terre n’en ont pas réchappé. Combien moins échapperons-nous si nous nous détournons de celui qui parle du haut du ciel ! Lui dont la voix avait alors ébranlé la terre, il a maintenant fait cette promesse : Une fois encore je fais trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel. Les mots ‘une fois encore’ indiquent bien que les choses qui, appartenant au monde créé, peuvent être ébranlées, disparaîtront, afin que celles qui sont inébranlables subsistent. C'est pourquoi, puisque nous recevons un royaume inébranlable, attachons-nous à la grâce qui nous permet de rendre à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec respect et avec piété. Notre Dieu est en effet un feu dévorant. »
Ici, de quoi parle-t-il ? C’est une comparaison avec Israël au Mont Sinaï, et il dit qu’ils n’ont pas échappé quand ils ont refusé d’écouter celui qui parlait sur terre, quand ils ont refusé d’écouter la voix de Dieu qui tonnait du haut du mont Sinaï. Ils n’ont pas échappé. Toute la nation est morte dans le désert, et s’ils n’ont pas échappé quand Dieu a parlé de la terre, pensez-vous que quand Dieu annonce l’évangile du ciel, vous échapperez si vous ne l’acceptez pas ? Combien plus grand est le jugement quand Dieu parle d’un trône céleste que quand Il parle d’une montagne terrestre. Notre Dieu jugera, car Il est un feu dévorant.
Au chapitre 2 des Hébreux il dit : « En effet, puisque la parole annoncée par l’intermédiaire des anges a été confirmée, » - et ça a trait à la loi mosaïque donnée au Sinaï – si la loi de Moïse donnée par les anges a été confirmée « et que toute transgression et toute désobéissance ont reçu une juste rétribution … » Autrement dit, si Dieu a jugé ces gens de l’Ancien Testament qui ont reçu la loi, « comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut ? Ce salut annoncé d’abord par le Seigneur ? … » Je veux dire, si ceux qui ont rejeté une loi annoncée par des anges ont été jugés, combien plus le seront ceux qui rejettent une loi annoncée par Christ en personne, qui est plus grand que les anges ? C’est une question très importante.
Dieu ne connaît que tout ce qui est vrai de nous. Les gens qui nous entourent ne les connaissent pas. Ils en connaissent une partie mais pas tout. Vous ne connaissez même pas toutes vos motivations les plus profondes. Nous sommes si fortement de parti pris pour nous-mêmes que nous avons tendance à voir d’un bon œil le mauvais, mais Dieu sait tout, et vous serez jugés selon la vérité sur vous-mêmes, et sur la base de votre connaissance. Dieu jugera le moraliste sur ces deux bases. Ce n’en sont que deux sur six, les amis. On ne vous a pas encore cernés ? C’est sûr qu’on l’aura fait avant de finir.
On dira : « Bon, John, que faites-vous ? Si je regarde dans mon cœur, et que j’y vois que je ne suis pas en règle avec Dieu, que je connais la vérité, que je joue au religieux, qu’il m’arrive de condamner le péché des autres en sachant que c’est flagrant en moi, que je l’ai restreint pour paraître juste, et que je sais que Dieu le sait bien et que quand Il verra tout ça, Il m’enverra en enfer, qu’est-ce que je vais faire ? Comment y échapper ? » Il n’y a qu’un moyen, et c’est de courir à Jésus-Christ, parce que le Seigneur Jésus-Christ a déjà payé le prix, n’est-ce pas ? Il a déjà pris sur lui le jugement de Dieu.
Fred Barshaw m’a passé une histoire. Je voudrais vous en faire part pendant que nous nous préparons à la communion. Quand des tribus parcouraient la Russie, tout comme les tribus indiennes parcouraient les Amériques, les tribus qui contrôlaient les meilleures ressources naturelles et de chasse étaient celles qui avaient les chefs les plus forts et les plus sages. La seule tribu qui contrôlait le meilleur du territoire était celle dont le chef était le plus puissant et le plus sage. Une tribu en particulier gardait le contrôle du meilleur du pays parce que son chef n’était pas seulement le plus fort physiquement mais le plus sage de tous, et le succès de la tribu était dû à la justice, à l’équité et à la sagesse des lois que ce grand chef donnait et faisait respecter par son peuple. Sa parole faisait loi, et parmi ses plus grandes lois figurait celle qui disait que les parents doivent être aimés et honorés. Il disait aussi que le meurtre serait puni de mort, et le vol devait être sévèrement puni.
La tribu prospéra bien quand subitement des troubles apparaissent. Quelqu’un dans la tribu vole. On rapporte ce fait au grand chef, et il fait proclamer que si on attrape le voleur, il subira ce châtiment sévère, dix coups de fouet du bourreau en chef de la tribu. Les vols continuent malgré l’avertissement, alors il monte à 20 coups de fouets. Ça continue, alors il monte à 30 coups, et finalement il va jusqu’à 40 coups, et il sait qu’il n’y a qu’une personne dans toute la tribu qui survivra à une telle flagellation, et c’est lui, car il a une force supérieure.
Pour finir le voleur est attrapé. À l’horreur de tous, c’est sa propre mère ! La tribu est sous le choc. Que va faire le chef ? Sa loi est qu’en tout, les parents doivent être aimés et honorés. Mais les voleurs doivent être fouettés. De grandes discussions ont cours sur le jour du jugement qui approche. Va-t-il suivre son amour et sauver sa mère, ou va-t-il accomplir sa loi et devra-t-elle mourir sous le fouet ? Car jamais elle ne supportera ça. Rapidement les membres du tribunal se divisent et font même des paris sur ce qu’il va faire, et finalement le jour du jugement arrive. La tribu se rassemble autour du grand terrain au centre duquel on a planté un grand poteau dans le sol. Bien en évidence on a placé le trône du grand chef, et en grande pompe et cérémonie le chef arrive, prend place sur le trône et un silence assourdissant s’établit.
Bientôt on amène sa frêle petite maman entre deux guerriers imposants. On l’attache au poteau. La foule discute en murmurant. Satisfera-t-il son amour au prix de la loi, ou sa loi au prix de son amour ? Le bourreau du tribunal entre, homme puissant aux muscles saillants, un long fouet de cuir à la main, et comme il s’approche de la petite femme, les guerriers lui arrachent sa chemise, exposant son maigre dos à la cruauté du fouet. Tout le monde retient son souffle. Le chef va-t-il vraiment la faire mourir ?
Il reste assis sans bouger. Tous les regards font des aller-retours entre le bourreau et le chef. Le bourreau prend position, son puissant bras fait claquer le fouet en l’air en se préparant à faire s’abattre le premier coup sur elle. Chaque cœur se pose la question : permettra-t-il à son amour d’être violé ou à sa loi ?
Au moment où le bourreau avance son bras puissant pour le premier coup sur ce frêle petit dos, le chef lève sa main pour arrêter le châtiment. Un immense soupir s’élève de la tribu. Son amour sera satisfait. Mais sa loi, alors ? Ils le voient se lever de son trône et s’avancer vers sa mère. Et en marchant, il retire sa propre chemise. Il la jette de côté et se met à envelopper de ses grand bras sa petite maman exposant ce dos énorme au chef des bourreaux au fouet, puis, rompant le lourd silence il ordonne : « Procédez au châtiment. » Ainsi sa loi et son amour sont les deux respectés.
La Bible dit que le salaire du péché c’est quoi ? La mort ! Et la Bible dit que Jésus est mort pour nos péchés. Il a accompli son amour, Il est mort à notre place ; Il a satisfait la loi, Il est mort pour le péché. Et si vous venez à Christ, le jugement que vous devriez recevoir, c’est Christ qui le prend pour vous. Quel cadeau immense !
FIN

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