
Si vous voulez, ouvrez votre Bible ce matin pour étudier la dernière des quatre études dans la merveilleuse petite épître de Philémon. Nous avons intitulé ces quatre leçons, « Leçons de vie sur le pardon. » Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas été avec nous pour le début de la série, je vous donne juste un résumé rapide. L'apôtre Paul a écrit cette lettre qui n'est qu'un chapitre, 25 versets de long. Il l'a écrit à un ami du nom de Philémon. Il avait conduit Philémon au Christ. Philémon avait manifestement grandi en Christ. Il ressort de cette lettre qu'il était un homme de caractère et de conviction chrétienne. Sa femme est mentionnée dans le verset 2, Apphia, et probablement son fils est également identifié comme Archippus, qui était également impliqué dans le ministère chrétien. Apparemment, Philémon était un homme riche, au moins, il pouvait réunir l'église de Colosses chez lui. Et ainsi, il connaissait bien les chefs spirituels, les prédicateurs et les enseignants de l'époque.
Il y avait un autre membre de la famille de Philémon, un esclave qui est mentionné au verset 10, du nom d'Onésime. Onésime avait voulu sa liberté. Il n'était pas chrétien et il s'est enfui. Il était un esclave fugitif, et quand il est parti, il a dû prendre de l'argent ou quelque chose de valeur pour subvenir à ses besoins dans la ville souterraine de Rome où il est allé. Par la providence de Dieu, cet esclave fugitif dans la ville de Rome est entré en contact avec l'apôtre Paul qui était là à Rome, prisonnier dans une maison louée, mais capable de prêcher et d'enseigner la Parole de Dieu aux personnes de passage. Peut-être la détresse de la situation d'Onésime était-elle si profonde, peut-être la conviction de son fils était si grande, qu'il décida de trouver Paul qu’il devait connaître de nom au moins puisqu'il était si familier avec toutes les personnes qui venaient chez Philémon et qui se réunissaient à l'église de Colosses.
Quelles que soient les circonstances, il est venu à l'écoute de la prédication de Paul et s’est converti à Jésus-Christ. Cet esclave, Onésime, étant devenu alors un chrétien, devint un ami très cher et chéri de Paul, et aussi une aide, même dans son temps d'emprisonnement. Quand Paul a découvert, cependant, qu'il était un esclave fugitif qui avait fui Philémon, l'ami de Paul, il savait qu'il devait le renvoyer. Cette lettre, de Paul à Philémon, a donc une importance majeure : il demande à Philémon de pardonner à cet esclave fugitif, Onésime, devenu croyant. Et donc nous la considérons comme une leçon vivante sur le pardon.
Comme nous l'avons déjà appris, le pardon est une promesse. C'est vraiment ce que c'est. C'est une promesse. C'est une promesse de ne jamais se venger. C'est le contraire d'un refus de pardonner, qui est une promesse de se venger. Si vous voulez une définition simple du pardon, pensez-y comme une promesse de ne jamais se venger. C'est une promesse verbale déclarée. C'est une déclaration d'amour qui affirme : « Je ne retiens pas de colère, je ne retiens pas de haine, je ne retiens aucune amertume contre toi. » Et il a une triple perspective : je ne vous le rapporterais jamais, je ne l'apporterai jamais à personne d'autre. C'est le pardon. Peu importe ce que tu m'as fait, peu importe comment tu m'as offensé, je promets de ne jamais me venger. Je ne retiens pas de colère, je n'ai aucune haine, je ne suis pas amer, je ne t’en reparlerai jamais, je ne le rapporterai jamais à personne d'autre, et je ne m’en rappellerai jamais. C'est le pardon.
Le pardon, nous l'avons noté, est l'acte le plus semblable à Dieu et l’acte le plus chrétien qu'un chrétien puisse faire. Vous n'êtes jamais plus comme Dieu ou Christ que lorsque vous pardonnez, parce que c'est ce que Dieu fait, c'est ce que fait le Christ. Le pardon est une vertu magnifique. Sir Thomas More, Lord Chancelier d'Angleterre, après avoir été jugé à Westminster et condamné à mort sans juste cause, a parlé à ses juges. Ce sont ses mots célèbres, je cite : « Comme Saint Paul a tenu les vêtements de ceux qui ont lapidé Étienne, et comme ils sont tous les deux maintenant des saints dans les cieux et qu'ils continueront à être des amis pour toujours, alors je crois sincèrement que je prierai avec ardeur, que bien que vos seigneuries aient maintenant été sur cette terre des juges à ma condamnation, nous pouvons néanmoins nous réjouir joyeusement dans le ciel pour le salut éternel. » Fin de citation. Oh, la beauté du pardon ! La beauté du pardon d'Étienne dont parlait Thomas More, qui disait : « Seigneur, ne mets pas ce péché à leur charge », alors qu'ils lui enlevaient la vie en lançant des pierres. C’est la beauté du pardon de Jésus qui a regardé ses bourreaux et a dit : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. »
Maintenant, cette merveilleuse petite lettre qui ne mentionne même pas le mot « pardon » nous enseigne une leçon vivante de pardon. Il nous enseigne quelques éléments très essentiels du pardon de la manière la plus douce, la plus pratique et la plus subtile. Paul nous a déjà aidés à voir et à identifier le genre de personnage que l'on doit pardonner. Aux versets 4 à 7 nous avons indiqué que si vous avez le caractère de quelqu'un qui pardonne, vous aimez le Seigneur, vous aimez les autres, vous aimez la communion, la connaissance, la gloire du Christ et le service. Et tout cela sort des versets 4 à 7. Ensuite, Paul nous a également fait prendre conscience non seulement du caractère de celui qui pardonne, mais de l'action de celui qui pardonne, et nous avons noté qu'il y a trois éléments à cette action. Il y a la réception, ensuite la restauration, puis la restitution. C'est dans les versets 8 à 18. Et puis, nous arrivons maintenant aux versets qui terminent cette lettre, les versets 19 à 25. Et Paul nous ouvre une parenthèse des motifs du pardon. Pourquoi pardonner ? Quelle est la motivation interne motrice convaincante ? Maintenant, encore une fois, je vous rappelle que toutes ces caractéristiques que nous avons examinées sont subtiles dans cette lettre ; mais ils sont présents, et ils nous donnent une description complète de celui qui pardonne. Qu'est-ce qui motive quelqu'un à pardonner ? Certes, le pardon est audacieux. Certes, le pardon est courageux. Certes, le pardon est héroïque. Mais en même temps, le pardon doit être normal pour un humble chrétien.
Ainsi, c'est sur le thème des motifs que Paul ferme la lettre avec des mots gracieux mais pleins de gestes destinés à exciter le cœur de Philémon à pardonner à Onésime. Et chacune de ses remarques finales dans ces derniers versets porte en elle l'embryon d'une vérité qui agit comme motivation pour que nous pardonnions aussi de la même façon.
Qu'est-ce qui motive alors une personne à pardonner ? La première motivation : la reconnaissance que je dois une dette que je ne peux pas payer. Remarquez le verset 19 : « Moi Paul, je l'écris de ma propre main, - je paierai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même à moi. » Arrêtez-vous là pour un moment. C'est une note assez intéressante. La coutume de Paul était de dicter ses lettres à une secrétaire. Quelqu'un d’autre les écrivait. Mais c'était aussi la coutume de Paul à la fin de plusieurs de ses lettres de prendre la plume et de signer son propre nom. Par exemple, à la fin de la lettre aux Colossiens qui aurait été apportée en même temps que l’épître à Philémon, vous remarquerez au chapitre 4 verset 18 que l'épître se termine par ceci : « Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Souvenez-vous de mes liens. Que la grâce soit avec vous ! » Comme vous pouvez le faire aujourd'hui, vous dictez une lettre et vous demandez à votre secrétaire d'écrire tout cela, puis de signer votre nom et d'ajouter un PS. Il était commun pour l'apôtre Paul de prendre un stylo et d'écrire quelque chose de sa propre main.
Maintenant, vous remarquerez qu'il a dit quelque chose de très significatif au verset 18. Il a dit : « Et s'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. » C'est la question de la restitution. Paul sait qu’Onésime n'a rien. Il ne peut pas rembourser ce qu'il a volé. Il ne peut pas rembourser les 500 deniers que Philémon a dû dépenser pour que quelqu'un prenne la place d'Onésime. Il n'a pas cet argent. Donc, Paul dit qu’au lieu d'essayer de le faire payer, comme il n’a pas d’argent, il suffit de le charger sur mon compte. Et puis, le plus intéressant, Paul dit : « Moi Paul, je l'écris de ma propre main, -je paierai. » Et Paul prend la plume et signe la reconnaissance de son propre nom. C'est ce qu'il fait. J'écris mon propre nom, de ma propre main, comme une garantie que si tu mets cette somme sur mon compte, je la paierai, et il garde le stylo en main du verset 19 jusqu'à la fin. Et ainsi, les derniers versets ici viennent de l'apôtre Paul lui-même.
Donc, nous avons ici non seulement ce qui vient de son esprit inspiré, mais aussi ce qui est de sa propre main. Il signe son nom et dit qu’il va faire une restitution pour Onésime qui n'a pas d'argent. Évidemment, Paul devait en avoir. Vous vous rappellerez qu'il avait reçu des cadeaux pendant son emprisonnement. Il en parle dans Philippiens chapitre 2, verset 30, et chapitre 4, versets 14 à 18 et dit à l'église de Philippes : « Merci de m'envoyer des choses, de l'argent, un soutien dans mon emprisonnement. » Donc, il avait des ressources, peut-être il en avait assez pour payer la dette. Paul est prêt à le faire. Mais alors, remarquez ce qu'il dit entre parenthèses. « Pour ne pas te dire que tu te dois toi-même à moi. » Que dit-il ici ? Il dit : « Au fait, je sais qu'Onésime te doit une dette. Mais puis-je te rappeler que tu me dois plus que lui ?
Voici le plan de Paul. Mets sa dette sur mon compte, puis annule-la parce que tu me dois beaucoup. C'est ce qu'il dit. Maintenant, il y a un principe ici. Philémon n'est pas seulement un homme qui doit payer une dette. Philémon est aussi un débiteur qui doit une dette beaucoup plus grande et impossible à payer, à Paul. Onésime doit à Philémon une dette matérielle. Philémon doit à Paul une dette spirituelle. Onésime doit à Philémon une dette temporelle. Philémon doit à Paul une dette éternelle. Pourquoi ? Paul lui avait donné l'évangile. Paul l'avait conduit à la connaissance salvatrice de Jésus-Christ. Comment va-t-il rembourser cela ? Donc, il dit que la dette d'Onésime doit être mise sur mon compte et ensuite annulée parce que tu me dois tellement, parce que Dieu m'a utilisé pour te délivrer de la mort et de l'enfer.
Maintenant, le principe est aussi simple que cela. Quelqu'un fait quelque chose contre vous, vous offense, vous doit quelque chose, alors souvenez-vous de ceci : vous devez beaucoup d’argent à d'autres qui vous ont généreusement, gracieusement, fidèlement et avec amour, fait bénéficier de la plus riche des bénédictions spirituelles. Ils ne demandent pas le paiement et vous ne pouvez pas non plus le payer s'ils le demandent, alors ne pouvez-vous pas annuler la simple dette financière temporelle ou l'obligation de celui qui ne vous a offensé que d'une manière terrestre ? C'est ce qu’il essaie de dire.
Laissez-moi personnaliser tout cela. Je suis endetté envers beaucoup de personnes. Je suis si profondément endetté envers tellement de personnes que je ne pourrais jamais me permettre de les rembourser. Je suis redevable à mes parents pieux. J'ai une dette envers ma mère et mon père qui m'ont conduit à la connaissance de Jésus-Christ. J'ai une dette envers eux car ils m’ont enseigné les Écritures. Je suis redevable envers eux car ils m’ont conduit au ministère. Je leur suis redevable de m'avoir soutenu, en répondant à mes besoins, de m'avoir éduqué. Je leur suis redevable de m'avoir tenu à une vie disciplinée et de me rendre spirituellement responsable de mon comportement. Je ne pourrais jamais rembourser ma dette envers mes parents. Je suis redevable à ma femme pour son amitié, son amour, son soutien, sa sagesse, sa contribution, sa correction, ses convictions. Je suis redevable envers elle. Je ne pourrais jamais rembourser la dette spirituelle que je dois à Patricia. Je suis redevable à mes enfants de m'avoir aimé même dans mes faiblesses. Je suis redevable à mes enfants pour leur gentillesse, leur sollicitude, leur souci de leur père, leur réponse consciencieuse aux choses que je leur demande. Je suis redevable à des amis. Je suis redevable à tout un cercle d'amis qui m'ont servi gracieusement et avec profit. Je suis redevable à mes professeurs. Je suis redevable aux hommes qui ont écrit des livres, des livres qui ont façonné ma vie, ma pensée et mon ministère. Je suis redevable à mes collègues et co-pasteurs. Je suis redevable envers vous en tant que congrégation parce que vous m'avez constamment donné vos prières, votre sagesse et votre communion, et vous avez même payé mon salaire pendant de nombreuses années.
Je suis si profondément endetté envers tant de personnes pour des bénédictions spirituelles que je ne pourrais jamais rembourser mes dettes. Jamais ! Et j'ai tellement de dettes envers ces personnes que Dieu seul peut les rembourser. Dieu seul ! Et Dieu devra les rembourser tous en leur donnant une récompense éternelle pour tout ce qu'elles ont sacrifié pour moi parce que je ne pourrais jamais les rembourser. Puis-je donc ne pas pardonner à quelqu'un qui me doit une simple dette terrestre ? Voyez-vous le point que Paul veut accentuer ? Puisque j'ai tant de dettes spirituelles que je ne pourrais jamais rembourser, ne puis-je pas permettre volontiers à une dette matérielle de rester impayée et pardonner complètement à celui qui la doit ? Ainsi, Paul, avec son génie inspiré, cherche à nous motiver à pardonner en nous rappelant combien nous devons aux autres.
La deuxième motivation : la reconnaissance qui me permet de devenir une bénédiction pour les autres. Si je pardonne, je peux devenir une bénédiction pour les autres, verset 20 : « Oui, frère », et cette bonté bienveillante de Paul : « Oui, frère, que j'obtienne de toi cet avantage, dans le Seigneur ; tranquillise mon cœur en Christ. » Et les mots « moi et mon » sont emphatiques dans le grec. Il dit que tu as béni déjà tant de personnes, - il l’avait déjà dit dans la première partie de ce merveilleux livre, verset 7: « J'ai, en effet, éprouvé beaucoup de joie et de consolation au sujet de ta charité; car par toi, frère, le cœur des saints a été tranquillisé. » Tu as béni tant de personnes pendant si longtemps. Maintenant c'est mon tour, dit Paul. Frère, laisse-moi la bénédiction, laisse-moi profiter, laisse-moi trouver l'utilité spirituelle. Et ceci est un apparenté du nom même d’Onésime, donc il utilise toujours ce jeu de mots pour ce nom qui signifie bénéfique ou utile. C'est mon tour, dit-il, si tu lui pardonnes tu me béniras, tu profiteras de moi dans le Seigneur. Que veut-il dire par là ? Dans la dimension spirituelle, dans la sphère spirituelle ? Alors, laisse-moi profiter de toi, de ton action, de ton acte de pardon. Permets-moi de bénéficier de ta réception, de son rétablissement et de l'annulation de sa dette. Cela va me faire du bien. Comment cela va-t-il faire du bien à Paul ? Oh, donne-lui de la joie. Comme l'a dit l'apôtre Jean, il n'avait pas plus de joie que d'entendre que ses enfants marchaient dans l'amour. Paul dirait la même chose. Je n'ai pas de plus grande joie que de savoir que mes enfants marchent dans l’amour les uns des autres.
Vous vous souvenez des Philippiens dans le chapitre 2, ces mots très merveilleux, chapitre 2, verset 2 ? « Que ma joie soit complète ? » Comment pouvons-nous faire cela, Paul ? Comment pouvons-nous te donner de la joie ? « En étant du même esprit, en gardant le même amour, uni dans l'esprit, déterminé avec des objectifs, n'étant pas égoïste ou vaniteux, mais humble envers les autres comme plus important, et regardant les choses des autres et non les tiennes. » En d’autres mots, Philémon, si tu veux t’humilier et considérer Onésime comme plus important que toi, si tu recherches l'unité, l'amour et la communion, et par conséquent, pardonner à cet homme, tu m'apporteras de la joie.
Et donc, il dit que nous devrions être motivés en voulant être une bénédiction pour les autres. Nous devrions être motivés à pardonner parce que cela réjouira le cœur d'un autre. « Alors », dit-il, "laisse-moi profiter de toi dans le Seigneur. » Et puis il ajoute, « rafraîchis mon cœur en Christ », encore une fois dans cette sphère spirituelle. Bénis-moi, rafraîchis-moi. Tu as rafraîchi tout le monde, verset. Maintenant c'est mon tour. Le pardon d'Onésime par Philémon apportera de la joie spirituelle et du rafraîchissement parce que Paul aime ces deux hommes. Paul veut qu'ils soient un. Paul aime l'unité de l'église. Paul veut que Colosses, en tant qu'église, voie ce pardon comme un grand exemple, une leçon. Si Philémon refuse de pardonner à Onésime, il alourdira le cœur de Paul, il attristera le cœur de Paul, il troublera le cœur de Paul parce qu'il aime ces deux hommes, il aime cette église, et il aime l'unité de l’église. Tout échec au pardon blessera cette relation, blessera cette église. Cela gâchera son ministère et son efficacité, et il déformera la puissance de l'Évangile dans le monde non converti qui veille. Donc, il dit simplement que toi, Philémon, tu as été prêt à faire tellement de choses rafraîchissantes pour les autres, veux-tu faire cela pour moi ? Veux-tu pardonner à cet homme, me rafraîchir, me bénir et me donner de la joie ? Deux bonnes raisons de pardonner ! Tu dois plus que tu ne pourrais jamais payer et si tu pardonnes, tu béniras les saints, parce que tu poursuivras l'unité.
La troisième motivation : la reconnaissance que je suis appelé à obéir au Seigneur. Verset 21, Paul dit : « C'est en comptant sur ton obéissance que je t'écris, sachant que tu feras même au-delà de ce que je dis. » De nouveau, le stylo à la main, Paul dit : « Regarde, j'ai confiance en ton obéissance. » Et il touche à nouveau ce cordon de cœur dans Philémon qui est motivé par le besoin d'obéir à Dieu. Il ne parle pas d'être obéissant à Paul parce que dans la première partie du chapitre, vous vous souvenez que Paul lui a dit, verset 8 : « C'est pourquoi, bien que j'aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui est convenable, c'est de préférence au nom de la charité que je t'adresse une prière. »
Donc, Paul ne l'a jamais ordonné. Paul dit juste que je sais que tu obéiras au Seigneur dans tout cela. Paul est confiant que Philémon est un homme pieux. Il a exposé ses caractéristiques dans les versets 4 à 7. Il est confiant qu'il agira d'une manière juste pour obéir au commandement de Dieu de pardonner. Rappelez-vous, je vous ai dit que cette théologie du pardon n'est pas dans cette lettre, mais nous pouvons supposer que Philémon le savait ? Nous pouvons supposer que Philémon connaissait bien le chapitre 6 de Matthieu, avec le principe que si tu ne pardonnes pas à ton frère, Dieu ne te pardonnera pas non plus. Il était très familier avec les principes de Matthieu 18, comme le fait que tu dois pardonner, tu dois pardonner 70 fois 7 fois, ou comme Luc 17 : 3 et 4 nous dit, tu dois pardonner, si besoin, sept fois par jour. Il connaissait bien la conviction de l'apôtre Paul, 2 Corinthiens 2 : 7, que le pardon était essentiel. Il était certainement sûr de ce que Paul disait dans Éphésiens 4 : 32 et Colossiens 3 : 13, bien qu'il ne les eût pas lus, qu'il devait pardonner parce qu'il avait été tellement pardonné lui-même. Philémon savait que Dieu nous demande de pardonner. Paul est sûr qu’il savait cela. C'est pourquoi il ne l'évoque pas. Et Paul est même sûr qu'il obéira. Il dit que je suis confiant de ton obéissance. Je sais que tu vas faire ce que Dieu t’a commandé de faire, et Dieu t’a commandé de pardonner. Et ainsi, tu es motivé, non seulement parce que tu es toi aussi endetté et que tu ne peux pas payer, non seulement à cause de ce qu'il dit au verset 20, mais tu seras une bénédiction et une joie pour les autres croyants, mais aussi parce que tu sais que Dieu s’attend à ce que tu obéisses.
Et puis, il dit même ceci au verset 21, « C'est en comptant sur ton obéissance que je t'écris, sachant que tu feras même au-delà de ce que je dis. » Maintenant, certaines personnes ont fait l'hypothèse inutile que c'est un appel à Philémon pour émanciper Onésime, le libérer de son esclavage, mais cela n'est pas indiqué dans le texte. Quand il dit que je sais que tu feras encore plus que ce que je dis, peut-être qu'il veut dire que tu iras plus loin dans ton pardon que ce que j'ai demandé, tu seras plus magnanime dans ton amour envers Onésime que ce que j'ai même imaginé. Tu lui donneras peut-être un type de célébration de fils prodigue, lui mettant une bague, une robe, et tuant le veau gras pour célébrer.
Peut-être c'est ce qu'il fera en plus. Ou peut-être le plus qu'il fera, c’est de le reprendre non seulement comme un serviteur, et Paul propose qu'il revienne en tant que serviteur au verset 16 quand il dit que vous l'aurez non seulement dans la chair, mais dans le Seigneur. En d'autres termes, il te servira dans la chair ; il te servira aussi dans le Seigneur. Et c'est peut-être d'autant plus ce qu'il pense ici. Peut-être le plus c’est que tu vas non seulement le reprendre au service subalterne en tant qu'esclave, mais que tu vas lui donner la liberté de participer au ministère à cause de ses capacités spirituelles. Donc, tu feras plus que juste le ramener et le remettre au service ; tu lui donneras l'occasion de servir à côté de toi. Peut-être aussi le plus pourrait être que tu lui pardonnes, non seulement à lui mais à d'autres personnes que tu devrais pardonner, et ce serait un genre de pardon plus magnanime, vaste et large dans lequel Philémon pardonnera même d’autres personnes dont Paul n’est pas au courant. Il y a beaucoup de possibilités pour expliquer ce plus. Mais il dit que qu’il connaît son tempérament, qu’il est confiant, il sait que Philémon obéira et fera même plus que ce qui avait été demandé. Volontairement, sans coercition, non à cause de la loi, ni à cause de la peur, mais grâce à un cœur droit, Philémon obéira à Dieu qui lui a ordonné de pardonner.
Il y a une quatrième motivation convaincante pour le pardon et c'est la reconnaissance que je suis responsable envers les dirigeants pieux. La reconnaissance que je suis responsable devant les dirigeants pieux ! Ceci est très rafraîchissant, verset 22, et Paul dit : « En même temps, prépare-moi un logement, car j'espère vous être rendu, grâce à vos prières. » Vous savez ce qu'il dit ? Vous feriez mieux de le faire parce que je viens vous voir. C'est ce qu'il dit. Je serai là, prépare la salle. C'est le moins subtil de tout ce qu'il dit dans toute l'épître. Oh, au fait, j'arrive. Quand il a écrit 1 Corinthiens, il était assez préoccupé par les Corinthiens pour les avertir qu'il allait venir. Vous pouvez lire 1 Corinthiens 4 : 18 à 21, où il dit « j'arrive ». Il était toujours inquiet quand il a écrit 2 Corinthiens et vous le trouverez dans 2 Corinthiens 12 : 14 et 13 : 1 qu'il dit et je vous le répète : « j'arrive ». Et toutes les fois qu'il dit cela, à ces trois occasions, il leur dit vraiment: vous feriez mieux d'agir rapidement ensemble parce que j'arrive. Et ici, à peu près aussi transparent que pour les Corinthiens, il dit de préparer un logement car « j'arrive ». Et ce que cela veut dire, c'est que je serai là pour voir ce que vous avez fait.
Paul exerce vraiment une certaine autorité spirituelle ici. Je vais vous contrôler. C'est une compulsion douce. Ce n'est vraiment pas une menace mais une promesse. Il ne dit pas ce qu'il a dit aux Corinthiens dans 1 Corinthiens 4 : 21 : « Que j'aille chez vous avec une verge ». Il ne dit pas cela. Il dit simplement qu’il va venir. D'ailleurs, c'est optimiste, car il est toujours prisonnier dans une maison louée à Rome, enchaînée à un soldat romain. Mais il dit, regardez à nouveau, verset 22 : « car j'espère vous être rendu, grâce à vos prières. » C'est merveilleux. Il sait que la souveraineté de Dieu accomplit ses objectifs, mais il sait aussi que la souveraineté de Dieu accomplit ses objectifs par la prière. Personne ne peut étudier la prière sans remarquer ce verset. Paul dit que mon espoir est que je vous sois rendu et que ce sera à travers vos prières.
Comme je l'ai dit dans les années passées, les prières poussent Dieu à agir. Les prières sont les nerfs qui déplacent les muscles de la toute-puissance. La prière n'est pas seulement un exercice de futilité parce que Dieu va faire ce qu'Il va faire ; la prière est le moyen par lequel Dieu fait ce qu'Il va faire. « La prière fervente efficace d'un homme vertueux profite beaucoup », comme nous le dit Jacques 5. Paul est très conscient du travail providentiel de Dieu. Il fait allusion au verset 15 quand il indique que peut-être Onésime s'était même enfui afin qu'il puisse revenir en tant que chrétien. Il savait que Dieu était derrière tout cela. Et il dit, mon espoir est que Dieu me laisse revenir vers toi et le moyen sera à travers tes prières. Et non seulement il dit à Philémon qu’il arrive, mais il dit à Philémon, en effet : commence à prier pour mon arrivée. Et je vais vous dire, s'il sait qu'il vient, et il prie pour l'arrivée de Paul, cela va affecter la façon dont il agit envers Onésime, c'est sûr. Parce que s'il n'a pas entièrement pardonné à Onésime, il ne va pas prier en disant : « O Seigneur Dieu, s'il te plaît ramène bientôt l'apôtre Paul. » Ce n’est pas possible s'il n'a pas pardonné Onésime.
Donc, Paul met Philémon dans une impasse. J'arrive et je m'attends à ce que ce qui me libérera soit tes prières. C'est un lourd fardeau. Philémon se dit : Si je ne prie pas, il ne sortira pas de prison. Je ne veux pas être responsable de son emprisonnement. Je dois prier pour sa libération. Je prie pour sa libération, je sais où sera son premier arrêt. Ici ! Je dois lui pardonner. C'est la responsabilité spirituelle. Vous devez rendre des comptes à ceux qui sont au-dessus de vous dans le Seigneur, qui surveille vos âmes et qui ont le droit de connaître la qualité de votre vie. C'est pourquoi nous parlons de la discipline de l'église. Quand nous parlons de faire paître les moutons, nous devons nous assurer que les moutons soient obéissants, nous assurer qu'ils font ce que le berger, le grand berger de leurs âmes, veuille qu'ils fassent. Vous devez rendre des comptes aux leaders spirituels qui sont au-dessus de vous, qui ont le droit de veiller sur vos âmes en vous tenant responsable du pardon.
Il y a une cinquième motivation, non seulement le fait que je dois plus que je ne peux payer, que je peux bénir les saints, que je suis appelé à obéir au Seigneur, et je suis responsable devant mes chefs spirituels ; mais cinquièmement, une autre motivation de pardon est la reconnaissance que je ne suis pas seul, je fais partie d'une communauté. Je ne suis pas seul ; je fais partie d'une fraternité. Les versets 23 et 24 sont une déclaration merveilleuse que Paul fait ici, encore une fois il a la plume dans sa main et il écrit : «Épaphras, mon compagnon de captivité en Jésus-Christ, te salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d'œuvre. » Il identifie Épaphras comme un compagnon de prison. Il identifie Marc, Aristarque, Démas et Luc comme compagnons de travail. Cinq hommes ! Cinq hommes précieux pour Paul, cinq hommes précieux pour Philémon, cinq hommes que Philémon connaît, cinq hommes qui connaissent Philémon. Qu'est-ce qu'il dit ? Il dit que vous ne pouvez pas agir indépendamment de la fraternité. Tu n'agis pas seul. Si tu ne pardonnes pas, tu romps le lien d'amour qui existe entre ces hommes et toi. Tu vas briser leurs attentes de toi. Tu vas donner un mauvais exemple pour eux. Tu ne peux pas faire exactement ce que tu veux faire comme si tu existais seul. Tu as non seulement un niveau de responsabilité envers celui qui est ton chef spirituel, mais tu as un niveau de responsabilité pour établir la norme pour ceux qui sont tes amis spirituels. Cinq hommes ! Ils envoient leurs salutations, Philémon. Ils ont de grandes attentes de vous.
Ces hommes sont également mentionnés dans Colossiens 4. Regardez Colossiens 4, parce que les versets dans Colossiens 4 nous donneront un aperçu de ces cinq hommes. Évidemment, Tychique, qui a porté la lettre à l'église de Colosses, pourrait donner ses propres salutations. Philémon le connaît, très probablement. Mais alors, la liste commence avec Épaphras dans Philémon. Épaphras est mentionné dans Colossiens 4 : 12. « Épaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu. Car je lui rends le témoignage qu'il a une grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée, et pour ceux d'Hiérapolis. »
Épaphras, nommé en premier, s’est probablement converti avec Paul. Il est très probablement le fondateur de l'église Colossienne. Et les deux autres églises dans la vallée de Lycos, - il y en avait trois ensembles - à savoir Laodicée et Hiérapolis. Probablement, Épaphras avait fondé ces trois églises. Il était lui-même de Colosses, et était certainement bien connu de Philémon. Lui, étant décrit ici comme l'un de tes membres, était encore associé, bien sûr, à la réunion de l'église qui se tenait dans la maison de Philémon. C’est un esclave de Jésus-Christ, qui parle de son profond engagement au service. C’est un homme de prière, travaillant avec ferveur, priant constamment pour la perfection des saints, afin qu'ils soient pleinement assurés qu'ils suivent la volonté de Dieu. Il porte un souci pastoral profond pour l'église de Colosses, l'église de Laodicée, l'église de Hiérapolis. C'est un homme divin remarquable et merveilleux. Dans le chapitre 1 de Colossiens et les versets 7 et 8, il est appelé « notre bien-aimé compagnon de service, qui est pour vous un fidèle ministre de Christ, et qui nous a appris de quelle charité l'Esprit vous anime. » Epaphras est un noble chrétien. Il est le meilleur, le plus pieux, engagé, en exercice. Et puis, dans Philémon, il est appelé « mon compagnon de prison en Christ Jésus ». Maintenant, nous ne savons pas si cela signifie qu'il était aussi prisonnier de Rome, ou s'il s'était simplement identifié à l'emprisonnement de Paul au point où il a pris un emprisonnement auto-imposé et se tenait aux côtés de Paul dans ses chaînes. Il était soit un captif, soit un prisonnier volontaire pour l'amour de Paul.
Le deuxième nom de la liste est le nom de Marc. Il est mentionné dans Colossiens 4 : 10 comme le cousin de Barnabas. Et on dit à l'église de Colosses que s'il vient, ils doivent l’accueillir. Ici, nous découvrons qu'il est le cousin de Barnabas, ce qui peut expliquer quelque chose par rapport au conflit dans Actes 15. Vous vous souvenez quand Paul et Barnabas allaient en voyage, Jean-Marc étaient venu ; seulement il était faible et n'aimait pas la difficulté. Et vous vous souvenez qu'il voulait rentrer, et ainsi Paul a dit que ça suffisait, qu’il fallait se débarrasser de lui. S'il n'est pas assez fort, débarrassez-vous de lui. Barnabas a pris sa défense et vous vous souvenez que Paul et de Barnabas se sont séparés à cause de lui. Ceci explique peut-être pourquoi Barnabas avait un tel attachement à Marc ; ils étaient cousins. Marc, au fait, s’était amélioré depuis. Grâce à cette forte discipline de Paul, il avait appris une grande leçon. Probablement la très forte influence de Pierre, (1 Pierre 5 : 13) peut expliquer cela. Et puis, sous la tutelle de Barnabas lui-même, Marc avait atteint une certaine force spirituelle. Marc est devenu un homme si merveilleux qu'en 2 Timothée 4 : 11, quand Paul était à la fin de sa vie et a écrit à Timothée, il a dit : envoie-moi Marc parce qu'il est si utile. Alors, voici un homme pieux, Marc.
Le troisième homme mentionné dans Philémon est Aristarque. Il est également mentionné dans Colossiens 4 : 10. Ici, il est dit : « Aristarque, mon compagnon de captivité. » Il n'est pas appelé un compagnon de prison dans Philémon mais un compagnon de travail. Ainsi, il est peut-être encore un compagnon prisonnier par choix, pas par loi, peut-être qu'il s’était simplement volontairement attaché à l'emprisonnement de Paul pour assister et aider Paul. Aristarque était associé à la ville de Thessalonique, d'après Actes 20 v. 14. Il était avec Paul à Éphèse lors de son troisième voyage et son long séjour de plusieurs années là-bas. Il fut même capturé par les émeutiers d'Ephèse dans Actes 19 : 29, et il était avec Paul lors du voyage décrit dans Actes 27. Il est ici avec lui, partageant ce temps d'emprisonnement, se mettant peut-être volontairement en esclavage pour servir Paul. Il est connu et aimé par Paul, et évidemment connu et aimé par Philémon.
Le nom suivant est ce nom infâme de Démas. Démas est également mentionné dans Colossiens, chapitre 4, verset 14, simplement son nom, Démas. Nous ne savons pas grand-chose sur Démas. La seule chose que nous savons est triste. Dans 2 Timothée 4 : 10 Paul dit : « Démas m'a abandonné, par amour pour le siècle présent. » C’est triste ! Jean a dit : « Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui ». Démas était probablement un hypocrite. Mais ici, il faisait partie de la fraternité. Il était impliqué dans l'aide de Paul, connu de Philémon.
Le nom final dans la liste dans Philémon est Luc. Colossiens 4 : 14 dit : « Luc, le médecin bien-aimé. » C'est ainsi qu'il est connu. Un médecin chrétien et ancien païen, plein d'amour, l'auteur du troisième évangile. N'est-ce pas intéressant que sur ces cinq, deux d'entre eux ont écrit des évangiles, Marc et Luc, et ils étaient avec Paul. Luc était souvent le compagnon de voyage de Paul. Luc a aussi écrit le livre des Actes. En lisant le livre des Actes, chapitre 16 : 20, 21, 27, 28, vous verrez que l'auteur dira, « nous », « nous ». Et cela signifie que Luc est là avec tout ce qui se passe. Il est présent ! Une partie du livre lui a été soufflé par le Saint-Esprit : des expériences qu'il n'avait pas vécues mais il en avait vécu une grande partie. Il était avec Paul lors de son second voyage à Troas et à Philippes, et selon Actes 20, verset 6, il alla avec lui à Jérusalem, il faisait partie du voyage dans Actes 27. Il était seul avec Paul dans son emprisonnement final, 2 Timothée 4 : 11.
Donc, voici cinq personnalités très connues. Ils connaissent Philémon. Ils sont en communion avec lui. S'il ne pardonne pas, il détruira ce lien avec ces hommes. Tu vois, tu ne fais pas les choses isolément. Si tu gardes rancune, tu fractures ta communion. Le pardon, alors, est convaincant. C'est convaincant parce que je dois des dettes que je ne peux pas payer, parce que je peux bénir les saints si je pardonne, parce que je suis appelé à obéir, Dieu dit de pardonner, parce que je suis responsable envers mes chefs spirituels et parce que je dois me rappeler que je fais partie d'une communion qui est interrompue par le péché.
Finalement, le pardon est motivé par la reconnaissance que je dois être habilité par la grâce de Dieu. Verset 25, « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! » Ce sont les dernières paroles de Paul. Il pose la plume en disant : « Philémon, je veux juste te rappeler que pour faire cela, tu auras besoin de la grâce du Seigneur Jésus-Christ. » Tu ne peux pas le faire par toi-même. La nature humaine ne peut pas pardonner cette offense. Cette bénédiction familière est vraiment une prière, pas une prière générale mais plutôt très spécifique, que la grâce divine soit accordée à Philémon, à toute sa famille et à l'église de Colosse. A vous tous, afin que vous puissiez pardonner Onésime. Paul demande ce qui n'est pas possible dans la chair parce que la chair veut la vengeance. Ce qui n'est pas possible par la loi parce que la loi veut la justice ! Mais ce qui est possible par la grâce ! La grâce du Seigneur Jésus-Christ, travaillant avec ton esprit, ton homme intérieur ! C'est la même grâce qui a permis à Christ de pardonner. Paul dit, que tu aies la même grâce pour pardonner que celle qui a permis à Christ de pardonner !
Ce sont les motivations. Vous devez pardonner. Pourquoi ? parce que vous avez une dette que vous ne pourriez jamais rembourser. Vous pouvez bénir les saints. Vous pouvez obéir à Dieu. Vous pouvez remplir votre responsabilité envers vos chefs spirituels. Vous pouvez garder la communauté intacte. Et, vous pouvez le faire avec la puissance de la grâce du Christ qui vous a pardonné…
C'est la fin du livre, ce n'est pas la fin de l'histoire. Comment cela s'est terminé ? Sans doute, Philémon a pardonné Onésime. Paul a été libéré de cet emprisonnement. Il a fait de nombreux voyages. Sûrement, l'un d'eux était à Colosses et dans la maison de Philémon. Il est allé vers l'est, même, si à l'origine, il pensait qu'il voulait aller vers l'ouest. Vous vous rappelez environ six ans avant d'écrire cette lettre, il a écrit aux Romains et il a dit : « J'arrive, et après mon arrivée, je vais vous quitter et aller vers l'ouest en Espagne », Romains 15 : 22 à 24. Durant les années intermédiaires, ses plans avaient changé. Il était à Rome, mais il a décidé : « Je ne vais pas en Espagne. Je ne vais pas conquérir de nouveaux territoires. Je dois revenir en arrière et reprendre un ancien territoire. » Quand il est sorti de cette première prison, il ne pouvait pas aller vers l'ouest parce qu'il devait aller reprendre certaines églises qui étaient tombées dans le péché. Et l'un de ces endroits était Colosses, et l'une des maisons qu'il devait visiter, bien sûr, parce que c'est là que l'église se rencontrait, était celle de Philémon. Et donc, il a dû découvrir la réponse.
Les savants bibliques vous diront qu'il est peu probable que ce livre ait trouvé sa place dans le canon du Nouveau Testament si Philémon n'avait pas pardonné à Onésime, car Philémon apparait, pour toute l'histoire humaine, comme un homme merveilleux et vertueux. Et si ce n'était pas le cas, l'Esprit de Dieu n’aurait pas laissé ce livre dans le texte sacré pour donner une fausse impression à propos de cet homme. Ainsi, le fait que Dieu ait inclus Philémon dans le canon signifie aussi que Dieu a merveilleusement agi pour accomplir ce miracle dans la vie de Philémon et d'Onésime.
Toute l'église a dû connaître la lettre. Je veux dire, toute l'Église, pas seulement à Colosses. Parce que c'était un livre inspiré et donc il a circulé de partout. Et c'était l'une des grandes histoires de l'âge apostolique, alors nous pouvons être sûrs qu'il y aurait quelque part quelque chose d’écrit si cela ne s'était jamais produit. Mais il se présente comme un témoignage du pardon, et il a dû recevoir une réponse.
En tant que petite parenthèse, l'histoire rapporte que quelque temps après cette histoire, un homme est devenu le pasteur de l'église à Ephèse et son nom était Onésime. Serait-ce le même homme ? Si oui, nous connaissons certainement la puissance merveilleuse du pardon. Le pardon est puissant. C'est en partie pourquoi cette histoire est ici. Le pardon a un impact sur les personnes.
Laissez-moi mettre à jour l'histoire. Nous venons de célébrer le 50ème anniversaire de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor. Le 7 décembre 1941 à 7h55 par un dimanche sans nuages, les Japonais ont frappé Pearl Harbor. En deux heures, 2 403 Américains sont morts, 1 178 blessés, 169 avions américains totalement détruits, trois énormes navires coulés et 18 autres endommagés. Cette attaque incroyable a été menée par un commandant japonais de 39 ans, le commandant Mitsuo Fuchida dont le héros de la vie était Adolf Hitler. Fuchida a conduit 183 avions japonais dans le port d'Honolulu et a dévasté des milliers d'hommes, une nation entière et a déclenché, comme vous le savez, la mort massive provoquée par les représailles atomiques américaines et les armes conventionnelles. Mitsuo Fuchida, un nom que vous avez lu, encore et encore, dans tout ce que vous avez lu sur la Seconde Guerre mondiale ! Son avion a été touché à plusieurs reprises alors qu'il allait et venait de Pearl Harbor, mais il a survécu.
Après la fin de la guerre, il fut assiégé par des souvenirs de mort. Il a décidé de devenir un reclus et donc il a acheté une ferme près d'Osaka. Cela lui a donné le temps de réfléchir. Il se concentrait de plus en plus sur le problème de la paix, et il a décidé, suite à sa culpabilité et à son inquiétude pour tout ce qui avait été fait pendant la guerre, d'écrire un livre. Il a déterminé que le titre du livre serait « Plus de Pearl Harbors. » Il exhorte le monde à se consacrer à la poursuite de la paix. Cependant, Mitsuo Fuchida a lutté en vain pour trouver un principe par lequel la paix pourrait fonctionner. Pendant des années, il a essayé de trouver le principe qui le laisserait écrire le livre. Impossible de le trouver. Il ne pouvait rien trouver dans les religions du Japon, dans les philosophies du monde.
Ensuite, l'histoire a pris un changement dramatique. L'histoire va comme ceci. Le premier rapport provenait d'un ami, un lieutenant qui avait été capturé par les Américains et incarcéré dans un camp de prisonniers de guerre en Amérique. Fuchida a vu son nom dans un journal sur une liste de prisonniers de guerre qui retournaient au Japon. Il a décidé de lui rendre visite. Quand ils se sont rencontrés, ils ont parlé de beaucoup de choses. Ensuite, Fuchida a posé la question la plus élevée dans son esprit : comment les Américains vous ont-ils traité dans le camp de prisonniers de guerre ? Son ami a répondu : « Ils nous ont bien traités. »
Puis, il a raconté à Fuchida une histoire qui, selon lui, a fait une immense impression sur lui et sur tous les prisonniers du camp américain. « Il s'est passé quelque chose au camp où j'étais emprisonné », a-t-il dit, « ce qui a permis à nous qui étions dans ce camp de renoncer à tout notre rancœur, notre haine et de r un esprit de pardon et un sentiment de légèreté. » Fuchida a dit, « Qu'est-ce que c'est ? » L'ancien prisonnier lui a dit, « Il y avait une jeune fille américaine nommée Margaret 'Peggy' Covell », qui avait environ 20 ans, « qui est venue au camp régulièrement, faisant tout ce qu'elle pouvait pour les prisonniers. Elle leur a apporté des choses dont ils pourraient profiter, comme des magazines et des journaux. Elle s'occupait de leurs malades et elle était constamment soucieuse de les aider de toutes les façons possibles. Ils reçurent un choc immense quand ils lui demandèrent pourquoi elle était si soucieuse d'aider ces prisonniers japonais. Elle a répondu : « Parce que mes parents ont été tués par l'armée japonaise.' »
Une telle déclaration pourrait choquer une personne de n’importe quelle culture mais elle était incompréhensible pour les Japonais. Dans leur société, aucune offense ne peut être plus grande que le meurtre de ses parents. Peggy a essayé d'expliquer sa motivation. Elle a dit que ses parents avaient été missionnaires. Lorsque les Japonais ont envahi les îles, les Philippines, ses parents se sont enfuis dans les montagnes de North Luzon pour être en sécurité. En temps voulu, cependant, ils ont été découverts. Les Japonais les ont accusés d'être des espions et leur ont dit qu'ils allaient être mis à mort. Ils ont sérieusement nié qu'ils étaient des espions, mais les Japonais n’étaient pas convaincus et ils ont été exécutés.
Peggy n'a pas entendu parler du sort de ses parents jusqu'à la fin de la guerre. Au début, elle était furieuse de chagrin et d'indignation, les pensées des dernières heures de la vie de ses parents la remplissaient d'un grand chagrin. Elle les imaginait pris au piège, totalement à la merci de leurs ravisseurs sans issue. Elle a vu la brutalité impitoyable des soldats. Elle les a vu faire face à leurs bourreaux japonais et tomber sans vie sur cette montagne lointaine des Philippines. Ensuite, Peggy a commencé à considérer l'amour altruiste de ses parents pour le peuple japonais. Graduellement, elle devint convaincue qu'ils avaient pardonné aux personnes que Dieu les avait appelés à aimer et à servir. Puis, il lui vint à l'esprit que si ses parents étaient morts sans amertume ni rancœur envers leurs bourreaux, pourquoi son attitude serait-elle différente ? Devait-elle être remplie de sentiments de haine et de vengeance quand ses propres parents avaient été remplis d'amour et de pardon?
Par conséquent, Peggy a choisi le chemin de l'amour et du pardon. Elle a décidé de servir les prisonniers japonais dans le camp de prisonniers de guerre à proximité comme une preuve de sa sincérité. Fuchida a été touché par l'histoire, mais il a été particulièrement impressionné par la possibilité que c'était exactement ce qu'il cherchait, un principe suffisant pour être une base pour la paix : le principe d’un amour qui pardonne. Serait-ce le principe sur lequel le message projeté de son livre, « Plus de Pearl Harbors ! », pourrait être basé ?
Peu de temps après, Fuchida a été convoqué par le général Douglas MacArthur à Tokyo. En descendant du train à la gare de Shibuya, on lui a remis un traité intitulé « J'étais un prisonnier du Japon». Il parlait d'un sergent américain, Jacob DeShazer, qui avait passé 40 mois dans une cellule de prison japonaise et qui, après la guerre, était revenue au Japon pour aimer et servir le peuple japonais en les aidant à connaître Jésus-Christ.
Pour rendre l'histoire courte, DeShazer a raconté comment il était un bombardier sur l'un des 16 avions B-25 de l'armée sous le général Jimmy Doolittle, lancé le 18 avril 1942 depuis le pont de l'USS Hornet pour bombarder Tokyo. Aucun des avions n'a été abattu, mais ils ont manqué de carburant. DeShazer a été capturé et incarcéré pendant 40 mois, c’est-à-dire la durée de la guerre. DeShazer a noté que tous les prisonniers ont été mal traités. Il a dit qu'à un moment donné, il était presque devenu fou à cause de la haine violente des gardes japonais.
Puis, un jour, un gardien leur a apporté une Bible. Ils étaient à l'isolement et ils l'ont lue à tour de rôle. Quand ce fut le tour de DeShazer, il l'a eu pendant trois semaines. Il l'a lu avidement et intensément, Ancien et Nouveau Testament. Finalement, il écrit : « Le miracle de la conversion a eu lieu le 8 juin 1944. » DeShazer s’est converti.
Il a déterminé que s'il vivait jusqu'à la fin de la guerre et s'il était libéré, il retournerait aux États-Unis, étudierait la Bible pendant un certain temps, retournerait au Japon pour partager le message du Christ avec le peuple japonais, et c'est exactement ce qu'il a fait. De grandes foules sont venues l'entendre. Beaucoup ont répondu et ont été sauvés. Voici une seconde personne qui a pardonné aux Japonais et qui est venue prouver ce pardon en leur montrant l'amour du Christ.
Fuchida a été profondément impressionné. Il a acheté un Nouveau Testament. Il a commencé à le lire. En septembre 1949, huit ans après Pearl Harbour, il lisait Luc 23, et il entendit Jésus dire : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. » Et il s'inclina et reçut Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur. Mitsuo Fuchida, dévoué d'Adolf Hitler, est devenu chrétien. Il a écrit son livre. Vous pouvez le regarder dans la bibliothèque aujourd'hui. Le titre de celui-ci : « De Pearl Harbor à Golgotha. » Vous seriez également intéressé de savoir que Fuchida est au paradis maintenant, mais avant qu'il y aille, il a parlé à Grace Community Church. Le pouvoir du pardon peut affecter le monde. Le Saint-Esprit le savait, Dieu le savait, Paul le savait, Philémon avait besoin de le savoir et c'est pourquoi ce livre est ici. Et c'est pourquoi cette leçon vous a été enseignée. Prions.
Merci, Père, pour la grande joie que Tu nous as donnée par Ta Parole, pour le grand rappel de la vertu du pardon. Puissions-nous être fidèles à pardonner afin de pouvoir jouir de la bénédiction, de la communion fraternelle pour avoir un témoignage puissant devant le monde qui nous regarde. Que le monde voie un peuple qui pardonne et même si Tu nous as pardonnés, puissions-nous être comme Toi et Te manifester à ceux qui nous observent en pardonnant aux autres. Et que tout soit pour la gloire de Christ. Amen !

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