
Nous tournerons maintenant dans la Parole de Dieu à Luc, chapitre 15. Notre texte ce matin est le chapitre 15 de Luc, et nous commencerons au verset 11 par la parabole très familière de notre Seigneur, probablement sa parabole la plus connue et la plus mémorable, appelée la « parabole du fils prodigue. » Charles Dickens a déclaré que c'était la plus grande histoire courte jamais écrite, tout comme Ralph Waldo Emerson, deux écrivains qui pouvaient eux-mêmes raconter une bonne histoire. C'est probablement la plus riche et la plus inépuisable des paraboles de Jésus, et pourtant en même temps un enfant peut saisir sa vérité fondamentale.
Lorsque nous arrivons à une parabole comme celle-ci, il est vraiment essentiel pour nous de nous rappeler que la Bible est un livre du Moyen-Orient. Il s'agit d'un livre ancien du Moyen-Orient. Ses vérités s'inscrivent dans une culture très éloignée de la nôtre. Nous vivons dans le monde occidental quelques milliers d'années après le partage de ce passage et nous avons peu d'expérience de première main avec la vie au Moyen-Orient, qu'elle soit ancienne ou moderne. Il est trop facile pour nous de sortir cette histoire de son contexte, de la transporter dans notre monde moderne et de créer, au mieux, des applications minimalistes.
C’est un passage qui mérite plus qu'un traitement rapide. Ce n'est pas une histoire qui peut être comprise superficiellement quant à sa richesse, et donc à son message. Il y a des nuances, il y a des subtilités, il y a des attitudes et des caractéristiques culturelles qui lui donnent tout son sens. Souvenez-vous de ce que la Bible signifiait pour les personnes à qui elle a été écrite, elle signifie la même chose pour nous aujourd'hui. Tout ce que Jésus voulait dire aux personnes à qui il parlait à l’époque est exactement ce que ses paroles signifient aujourd'hui pour nous.
L'une des tristes réalités de notre monde moderne est que nous sommes pressés de lire la Bible et d'appliquer la Bible sans jamais l'interpréter. Dans un effort qui est assez implacable, pour essayer de mettre à jour la Bible, nous ignorons son contexte d'origine, car nous sommes pressés de la pousser dans le XXIe siècle.
Mais si nous devons en tirer ce que Dieu voulait que nous sachions et ce qu'il avait l'intention de révéler pour notre édification, il est essentiel que nous comprenions et que nous l’entendions de la façon dont l'audience de Jésus l'a entendue. Il y avait dans leur esprit des idées enracinées, des attitudes culturelles enracinées, des schémas enracinés, des sentiments et des sensibilités tacites qui existaient dans la vie des villages paysans du Moyen-Orient. Ce sont ces choses qui illuminent l'histoire. Ce sont les choses qui la font vivre. Ce sont ces choses qui nous permettront d'y vivre.
Le Christ a parlé à un peuple paysan du Moyen-Orient. Les évangiles s'adressent essentiellement à ces personnes dans ce contexte. Même la plupart des personnes instruites de cette époque avaient leurs racines dans une vie de village simple et agraire. Ce qui se passait dans leur culture et leur vie sociale, et ce qui était ancré depuis des générations dans leur sensibilité, existe encore beaucoup, aujourd'hui, dans la vie paysanne du Moyen-Orient. Il y avait des choses ressenties mais jamais dites. Il y avait des attitudes profondes qui n’étaient jamais exprimées, pas même appréhendées consciemment. Elles n’existent que dans le subconscient, depuis si longtemps.
Si nous voulons maîtriser cette grande histoire et toute sa signification spirituelle, nous devons revenir en arrière et faire de notre mieux pour nous mettre à cet endroit à ce moment-là. Nous devons adopter les attitudes, les attentes d'une culture villageoise paysanne du Moyen-Orient. Ensuite, nous pourrons commencer à voir la richesse de cette histoire s’illuminer dans nos esprits.
Maintenant, avant de regarder l'histoire, un peu de contexte pour savoir où nous en sommes. Le Christ est en route pour Jérusalem durant les derniers mois de sa vie. Il a l'intention de s'offrir comme le sacrifice parfait de Dieu pour le péché, mourir sur la croix, puis le dimanche suivant ressusciter des morts, après avoir accompli notre rédemption. Il exerce son ministère depuis près de trois ans, prêche le message du royaume de Dieu et la repentance, il appelle les hommes et les femmes à entrer dans le royaume de Dieu par le repentir et la foi en lui en tant que Messie et Seigneur Dieu.
Il a quelques ennemis implacables, les pharisiens et les scribes. Ils sont essentiellement les architectes de la religion populaire du judaïsme à l'époque. Ils ont leur influence dans les synagogues qui sont les assemblées locales du peuple juif où ce dernier se réunit pour être enseigné. Ils sont la principale force d'influence. Ils sont légalistes. Ils sont corrompus intérieurement. Ils sont hypocrites. Ils sont hostiles à Jésus. Pourtant, ils ont une très grande influence, et vous avez donc fondamentalement un peuple qui, pour la plupart, est hostile ou indifférent à Jésus à cause de leur influence. Cela finit par lui tomber sur la tête lorsqu'ils réclament son sang à Jérusalem et lui ôtent la vie.
Le ressentiment des pharisiens et des scribes est dû au fait que Jésus a directement confronté leur hypocrisie. Il les a identifiés comme étant pieux mais pas vraiment justes. Il les a identifiés comme ne comprenant pas vraiment les Écritures ou la volonté de Dieu. Il leur a dit qu'ils ne connaissaient pas Dieu. Ils ne connaissaient pas la véritable voie du salut. Il leur a dit qu'ils étaient exclus du royaume de Dieu parce qu'ils étaient intérieurement corrompus et qu'ils se dirigeaient vers le jugement divin. Ce n'est pas ce qu'ils voulaient entendre.
Bien qu'Il l'ait dit avec compassion, miséricorde et grâce, et bien qu'Il l'ait répété à plusieurs reprises dans toutes sortes de situations, peu importe sa façon de le dire, ils le détestaient. Donc, voulant attaquer Jésus en retour, ils ont trouvé la pire chose possible qu'ils pouvaient dire de lui, c'est qu'il faisait ses miracles par la puissance de Satan. Contrairement au fait que Jésus disait représenter Dieu, ils disaient qu'il représentait le diable lui-même et que ce qu'il disait était démoniaque et infernal. C'était leur conviction et c'est donc le mensonge qu'ils ont répandu dans tout le pays.
Ils ont agi par tous les moyens et toutes les manières qu'ils pouvaient trouver pour affirmer ce mensonge. L’une des façons qu'ils ont apparemment trouvée très efficace était de dire aux personnes : « Regardez avec qui Jésus s'associe. Il ne s'associe pas avec le peuple de Dieu. Il s'associe avec le peuple du diable. Il s'associe avec les collecteurs d'impôts, les prostituées, les criminels, la catégorie généralement appelée les pécheurs. » Chaque fois qu'ils pouvaient montrer Jésus du doigt comme celui qui s’associait aux pécheurs, ils le faisaient ; c’était un moyen de le discréditer, d'affirmer qu'il était à l'aise avec le peuple de Satan et mal à l'aise avec le peuple de Dieu, qu’ils croyaient être.
C'est donc l'occasion qui précipite les histoires que Jésus raconte dans Luc 15. Au verset 1, il est dit : « Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre. » Ils sont venus parce que, comme vous l'avez noté à la fin du chapitre 14, la dernière déclaration, « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. » Ils étaient prêts à écouter et ils sont donc venus. « Et les pharisiens et les scribes » - qui étaient les experts théologiques du mouvement des pharisiens « murmuraient, disant : Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.» Bien sûr, manger avec quelqu'un montrait une affirmation et une approbation tacite.
Ils sont donc scandalisés. Ils ne s'associaient pas à ce genre de personnes. Ils ne mangeaient en aucun cas avec ces personnes. Ils se tenaient à l'écart de tous ces types de personnes dans un effort auto-conçu pour protéger leur propre pureté imaginaire.
Malgré les miracles de Jésus - qui étaient incontournables, ils n'ont jamais essayé de les nier - malgré ses nombreuses preuves de sa divinité, malgré le pouvoir, la clarté et la nature transformatrice de ses paroles, ils revenaient sans cesse au fait qu'il était satanique, et cela semblait évident à cette occasion parce qu'il s'associait avec les personnes qui appartenaient au diable.
Il avait non seulement violé les traditions du judaïsme, violé les coutumes des pharisiens et des scribes, il n'avait aucun respect pour le sabbat ou leurs autres règles, mais surtout il s’associait aux parias injustes. Donc ils ont ressorti cela de nouveau ici comme ils l'avaient fait au chapitre 5, versets 29-32, c’est la même plainte.
Maintenant, cela déclenche une réponse de la part de notre Seigneur. La réponse est une réponse assez simple. « Vous ne comprenez pas, n'est-ce pas ? La raison pour laquelle je m'associe à ces pécheurs c’est parce que je suis venu chercher et sauver ceux qui sont perdus », comme il le dit explicitement dans Luc 19 : 10. « Je fais cela parce que c'est la joie du Père. C'est la joie de Dieu de sauver les pécheurs perdus. » Il continue en racontant l'histoire d'un berger qui avait 100 brebis, il en a perdu une, est allé la chercher, pour la ramener. Il dit : « Quel est le sujet principal de l'histoire ? » Verset 7, «il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. » C'est une réprimande sarcastique pour les pharisiens eux-mêmes qui pensaient qu'ils étaient justes et n'avaient pas besoin de se repentir. Le ciel n'a aucune joie en vous. La joie du ciel réside dans le rétablissement d'un pécheur perdu qui se repent.
Puis, il a raconté une deuxième histoire au sujet d'une femme qui avait dix pièces d'argent, en a perdu une, et a continué à la rechercher jusqu'à ce qu'elle la trouve. Encore au verset 10, « De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent. »
Ce qu'il leur dit, est : « Vous êtes si loin de Dieu, vous ne comprenez même pas ce qui donne de la joie à Dieu. Vous ne comprenez pas ce qui rend Dieu satisfait, content et joyeux. C'est la récupération des pécheurs. Vous êtes tellement loin de connaître Dieu.
Cela, bien sûr, nous conduit à la troisième histoire, qui est la parabole principale. Nous avons vu la récupération d'un mouton perdu et d'une pièce perdue. Voici la récupération d'un fils perdu. Cette histoire est destinée à démontrer la même chose, la joie de Dieu pour le rétablissement d'un pécheur perdu. Mais cette histoire va encore plus loin et identifie la nature du repentir.
La repentance a été mentionnée au verset 7 et au verset 10, mais jamais définie. Dans cette histoire, elle est entièrement définie, et pour la première fois dans cette histoire, les pharisiens et les scribes apparaissent tels qu’ils sont. Ils sont un personnage de cette histoire et nous les voyons dans toute leur laideur, tout comme ils se voyaient eux-mêmes en fin de compte. C'est la fin surprenante de l'histoire.
Jusque-là, ils étaient à peu près d'accord avec les histoires. Cela a toujours été l'approche du Christ, pour les amener à adhérer à l'histoire en termes d'intérêt et de compréhension, puis pour les amener à comprendre les questions éthiques de l'histoire, car ils célébraient leur propre niveau élevé d'éthique. Puis Jésus prenait leur propre compréhension éthique pour la retourner contre eux, pour transformer la théologie de l'histoire en un couteau qui pénètre leur cœur pécheur. Tout cela se produit, et bien plus encore, dans cette histoire.
Les deux premières histoires, à propos de la brebis et de la pièce perdues, mettent l'accent sur Dieu en tant que chercheur, celui qui trouve et celui qui se réjouit. La troisième histoire ne regarde pas tellement le côté divin, mais plutôt le côté humain : le péché, le repentir, la récupération et le rejet. C’est une histoire dramatique. C’est une histoire émouvante. Tout cela est profondément intéressant et a un impact sur la pensée de quiconque est saisi par la vérité divine.
Maintenant, l'histoire ne contient pas tout ce qui doit être dit au sujet du salut. Ce n'est pas toute la théologie du salut. Mais elle nous mène à la croix, qui est encore dans le futur, parce que c'est une histoire de réconciliation, et il n'y a pas de réconciliation en dehors de la mort du Christ qui, ayant payé la pénalité entière pour le pécheur, rend possible la réconciliation. Mais la croix n'est pas dans l'histoire, elle est encore à venir. Donc ce n'est pas une théologie complète du salut mais elle traite certains éléments essentiels du péché, du rétablissement, de la joie et du rejet.
Maintenant, elle se divise en trois personnages : le fils cadet, le père et le fils aîné. Vraiment, elle devrait être divisée de cette façon. J'aimerais pouvoir la diviser si facilement en trois parties. C'est un objectif de ma vie depuis que j'ai commencé à prêcher, un objectif que je n'ai jamais atteint. Nous allons donc le prendre tel quel.
Mais nous commençons par le fils cadet, le fils cadet. Alors que nous ouvrons l'histoire du fils cadet, je veux vous amener à penser à deux choses. D'abord, une demande sans vergogne, puis une rébellion sans vergogne. Verset 11, « Il dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. » Nous nous arrêterons là un instant.
Le premier fils n'est pas le seul personnage. Au verset 11, vous avez l'homme et les deux fils. C’est pourquoi je l’appelle « le conte des deux fils ». Ce n'est pas vraiment l'histoire d'un fils. C'est l'histoire de deux fils, et le point culminant de toute l'histoire indique que c'est l'autre fils, celui auquel nous ne pensons pas, qui est vraiment l'objectif principal de l'histoire. Mais nous appelons ce fils cadet « le fils prodigue ». Je suppose que vous - si je vous demandais ce que signifiait « prodigue », vous seriez probablement obligé d’aller chercher un dictionnaire pour savoir exactement ce qu’il signifie. Je peux donc vous en dire un peu plus.
C'est un mot qui sort de l’anglais ancien. Nous ne l’utilisons plus beaucoup. Cela signifiait essentiellement « quelqu’un qui aime dépenser ». Vous savez ce que ce mot signifie, quelqu'un qui gaspille, une personne qui est insensée, extravagante, qui ne se refuse rien. C'est un grand mot pour ce premier fils. C’est pourquoi cela a duré si longtemps. Mais ce n'est nulle part un mot dans l'histoire. C’est juste un mot qui s’adapte bien dans les versions anglaises originales. Le jeune homme est l'illustration classique de quelqu’un qui gaspille sa vie, qui est extravagant, qui cherche ses propres intérêts. C'est pourquoi il est appelé « le fils prodigue ».
Mais regardons l'histoire et voyons que c'est vraiment l’histoire de deux fils et d'un père aimant. Jésus a dit : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. » Quand Jésus a dit cela, vous pouvez imaginer les pharisiens et les scribes qui étaient son seul public dire « Ah ! » C'est absolument un discours scandaleux. Maintenant, il n'est probablement pas marié parce qu'il veut aller vivre sa folie, probablement à l'adolescence. Il est totalement irrespectueux envers son père. Il n'a aucun amour pour son père. Il n'y a pas une once de gratitude dans son cœur pour l'héritage que des générations de sa famille ont légué à son père et un jour à lui.
En fait, la vérité c’est que pour un fils, dire cela dans la sensibilité de l'ancien Moyen-Orient dans la vie du village reviendrait à dire : « Papa, je souhaite que tu sois mort. Tu me gênes dans mes projets. Tu es une barrière. Je veux ma liberté, je veux mon épanouissement et je veux sortir de cette famille maintenant. J'ai d'autres plans. Ils ne te concernent pas. Ils n'impliquent pas cette famille. Ils n'impliquent pas cette succession. Ils n'impliquent pas ce village. Je ne veux rien avoir à faire avec toi. Je veux mon héritage maintenant. » Ce qui équivaut à dire : « J'aimerais que tu sois mort. »
Dans une culture où l'honneur était si important, dans une culture basée sur le commandement : « Honore ton père et ta mère », cela avait été embelli et amélioré au point où honorer ton père était en haut de la liste de la vie sociale. Tout fils qui faisait une telle demande - une demande à couper le souffle, une demande scandaleuse – à un père en bonne santé, probablement relativement jeune, est compris par tout le monde comme souhaitant que son père soit mort.
Vous voyez, comme cela fonctionnait, vous n’obteniez jamais votre héritage avant la mort de votre père. Mais faire cela, le demander à ce stade, c'était essentiellement non seulement affirmer que votre père était mort, mais aussi, de votre part, un suicide, parce que ce genre de demande aurait comme réponse une bonne gifle sur le visage.
C'était un geste juif typique pour montrer sa réprimande pour un tel dédain de la part d'un jeune fils qui avait profité de tout ce que la famille avait, et probablement de toutes les richesses accumulées les générations précédentes, et c'est ainsi qu'il traite son père ? Il serait giflé avec beaucoup de force, puis très probablement il serait publiquement humilié, peut-être dépossédé de tout ce qu'il avait, même considéré comme mort, et renvoyé de la famille.
C’est à quel point la violation était grave et c’est pourquoi, au verset 24, à son retour, le père dit : « Mon fils était mort ». Il le dit encore au verset 32 à son fils aîné, le frère : « Ton frère était mort ». Il était même habituel à cette époque et en ce lieu de tenir une cérémonie officielle, des funérailles, si vous voulez, pour une telle insolence. Vous étiez fini, déshonoré, chassé de la famille, mort. Le seul moyen de revenir était une restitution, un moyen de regagner votre place dans les grâces de la famille pour le déshonneur que vous aviez apporté.
Le système était très clair pour tout le monde. Le père était en tête de la liste d'honneur, puis venait le frère aîné, ensuite le cadet. C'est à son plus haut niveau, sans vergogne. Le plus bas de la famille, le plus bas de la ligne d'honneur exprimant l’exaspération, l'irritation et la haine envers son père, qui, encore en vie, fait obstacle à ce que le fils veut obtenir et ce qu'il veut atteint le plus haut degré de honte imaginable. Il n'y avait aucun moyen de décrire une plus grande honte pour une personne que cet acte. Dans la structure sociale d'Israël, c'était l'acte suprême de la honte.
Sa demande : « Père, donne-moi la part de la succession qui m'incombe. » Donne-la-moi. Il utilise le mot « succession ». C'est un mot en grec, tēs ousias, utilisé uniquement ici, nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament, et il signifie « les biens, la portion ». Il demande son héritage : la terre, les animaux, les bâtiments, quels que soient les biens familiaux qu'il a le droit d'obtenir.
Dans une famille à deux frères, selon Deutéronome 21 : 17, la succession serait divisée de manière inégale. Le fils aîné reçoit le double de ce que reçoit le fils cadet. Cela signifie que les deux tiers vont au fils aîné, un tiers au fils cadet. Donc, ce qui représentait le tiers de tout ce que cette famille avait, voilà ce qu'il voulait. Ils étaient riches. Ils avaient des domestiques, comme nous le découvrons plus loin dans l'histoire. Ils ont engagé des musiciens et des danseurs pour la fête. Ils avaient engagé des hommes qu'ils employaient en plus de leurs domestiques habituels. Ils avaient des animaux, dont un veau engraissé. Ils devaient avoir un patrimoine suffisamment important pour que ce fils pense que, s'il pouvait obtenir le tiers, il pourrait bien financer sa rébellion.
Mais tout ce qu'il voulait, c'était les tēs ousias, et c'est un mot très important parce que le mot normal pour l'héritage est klēronomia, c'est le mot habituel. Mais écoutez attentivement. Lorsque vous utilisez ce mot et que vous parlez d'héritage, vous parlez de tout ce qui accompagne la partie matérielle. Vous parlez de la gestion du domaine. Vous parlez de leadership. Vous parlez de la responsabilité de fournir les ressources à la famille. Lorsque vous recevez votre héritage de votre père, vous avez littéralement la responsabilité de gérer tous les actifs de la succession au nom de la famille présente en les faisant croître, et donc de construire la succession pour la famille future.
Avec le mot « héritage » vient la responsabilité pour l'avenir. Il ne voulait rien de tout cela, alors il n'a pas utilisé ce mot. Jésus a mis ce mot, tēs ousias, dans sa bouche : « Je veux juste ma part. Je ne veux pas de leadership. Je ne veux pas de responsabilité. Je ne veux rien faire pour l'avenir. Je n'assume aucune responsabilité pour cette famille maintenant ou jamais. Je ne veux prendre soin de personne. Je veux juste ma part. » Aucun leadership, aucune responsabilité, aucun lien avec la famille, aucun lien avec le père dans l’avenir.
Tout cela indique qu’il vit sous l’autorité du père à contrecœur. Il est malheureux. Il veut sa liberté, son indépendance. Il veut de la distance. Il veut aller loin de toute retenue, de toute responsabilité, le plus loin possible. Il ne veut pas obéir à son père. Il ne veut pas être dirigé par son père. Il ne veut rien avoir à répondre à son père. Il ne veut rien avoir à faire avec quiconque le connaît. Il veut sortir, mais il veut sortir avec tout ce qu'il peut pour financer son départ.
Maintenant, un père pouvait offrir des cadeaux à ses enfants. Tout père de la culture juive de l'époque pouvait offrir des cadeaux aux enfants comme il le souhaitait. Il pouvait également attribuer leurs portions de la succession et, à un moment donné, il pouvait dire à ses fils : « Ce sont les deux tiers que tu obtiendras en tant que fils aîné. C'est le tiers que tu obtiendras en tant que fils cadet. » Même s'il prenait cette décision, les fils ne pourraient jamais en prendre possession jusqu'à sa mort, car dans cette culture l’honneur stipulait que le père gardait la responsabilité jusqu'à sa mort. Il ne cédait pas cela à ses enfants. Donc, même s'il disait : « Ce sera à vous », il ne disait pas « C'est à vous. Prenez-le maintenant. » Le père reste toujours le seul responsable jusqu’à sa mort.
S'il répartissait ses terres en faisant un don et leur disait : « Maintenant, je veux que vous commenciez à apprendre à gérer votre terrain, à gérer cette portion », selon la coutume, il aurait accès à tout ce qui serait gagné pendant qu'ils géreraient leurs domaines. Le père garde une main forte et ferme. Mais le fils ne demande pas cela. Il ne demande pas maintenant à savoir ce qu'il va obtenir à l'avenir. Il demande maintenant à recevoir ce qu'il doit hériter après la mort de son père.
Le village en avait probablement entendu parler, les ragots circulaient autour d'un village en général. Ils s'attendraient à ce que le père soit en colère, humilié, déshonoré. Ils s'attendraient à ce qu'il soit furieux contre son fils. Ils s'attendraient à ce qu'il lui gifle le visage, le réprimande, l’humilie, le punisse, le renvoie de la famille et peut-être même organise des funérailles.
Mais c'est la première surprise de l'histoire. Revenez au verset 12. « Et le père leur partagea son bien. » Il a divisé sa richesse. Vous savez ce qu'est le mot « richesse » en grec ? « Bios », la vie, la biologie, c'est leur vie. C’est ce que la vie de famille depuis des générations a produit. C'est sa vie. C'est sa source de revenus. Il dit donc qu'il l'a divisé.
Certains pharisiens, sadducéens ou scribes ont probablement pensé : « Oui, il leur dit simplement que, vous savez, « c'est ce que vous allez obtenir après ma mort. Ce sera à vous. Vous pouvez commencer à assumer la responsabilité de ce qui va vous appartenir maintenant, et je serai là pour le superviser. » C'est peut-être ce qu'il voulait dire. Il divisait juste cela selon Deutéronome 21 : 17, un tiers, deux tiers.
Pourtant, il y a encore une surprise à ce stade. Ce serait assez choquant en raison de la façon dont cela a été demandé. Si le père l'avait fait de sa propre volonté, parce qu'il avait un tel respect pour ses fils, et qu'il avait confiance en ses fils et qu'il aimait ses fils, alors cela serait compris. Mais pour ce genre de fils avec ce genre de demande, pour un père de faire cela était une chose très choquante, et cela provoquerait une autre suffocation des Pharisiens.
Plutôt que de le frapper au visage pour son insolence, le père lui accorde ce qu'il demande. Il lui accorde cette liberté parce qu'il est prêt à endurer l'agonie de l'amour rejeté. C'est l'agonie qui est la plus douloureuse parmi toutes les agonies personnelles, l'agonie de l'amour rejeté. Plus l'amour est grand, plus la douleur est grande lorsque cet amour est rejeté. C'est Dieu ! C'est Dieu qui donne au pécheur sa liberté. Il n'y a aucune loi dans les coutumes d'Israël qui interdisait à un père de faire cela. Il ne fait pas cela parce qu'il pense que c'est mieux. Il donne au pécheur sa liberté. Le pécheur n’enfreint pas vraiment la loi, mais il démontre l’absence de relation. C'est le point que je veux accentuer.
Le pécheur n'a absolument aucune relation avec Dieu. Il n'aime pas Dieu, ne se soucie pas de Dieu, ne veut rien avoir à faire avec Dieu, n'a rien à voir avec la famille de Dieu, ne veut rien avoir à faire avec l'avenir de la famille de Dieu, ne veut aucune responsabilité envers Dieu, ne veut pas montrer un intérêt pour Dieu, ne veut pas répondre à Dieu, ne veut pas se soumettre à Dieu, ne veut aucune relation. En fait, il n'en a pas. Dieu, dans l'agonie de l'amour rejeté, laisse aller le pécheur. C’est comme Romains 1, « Il les a livrés, les a livrés, les a livrés… »
Maintenant, remarquez encore au verset 12 lorsqu'il a divisé sa richesse entre eux. Nous avons encore deux garçons dans cette histoire à ce stade, car une fois divisée, il était clair pour l'autre frère de savoir ce qui était la sienne. Donc ils ont tous deux reçu leurs parts. Bien que j'ai dit que c'était rare mais qu'aucune loi ne l'interdisait, c'était très inhabituel que cela se produise, et cela ne pouvait jamais se produire dans ces circonstances avec ce genre de fils qui faisait ce genre de demande.
La loi juive a dit - selon la Mishna qui est la codification de la loi juive - que si cela était fait, si un père décidait de le faire, les fils devaient détenir la propriété jusqu'à la mort du père, et alors seulement ils pouvaient en faire ce qui leur plaisait. Jusque-là, le père supervisait toujours la façon dont ils géraient cette propriété, et le père avait droit à tout ce qu'elle produisait en termes de revenus. Mais cela ne convenait certainement pas aux plans du fils cadet. Il voulait ce qu'il voulait et il le voulait maintenant.
La première étape consistait à demander au père de partager la succession. Il n'a pas fallu longtemps pour la deuxième étape, verset 13, « Peu de jours après. » Maintenant commence la deuxième chose que j’ai mentionnée tout à l’heure en vous demandant d’y réfléchir. D'abord, la demande sans vergogne, puis une rébellion sans vergogne. Quelques jours seulement, « peu de jours après ». Il n'a pas attendu longtemps. Il ne pouvait pas attendre. Il avait attendu assez longtemps. Il en avait assez d’être en présence du père. Il en avait marre des responsabilités ou des relations avec la famille. Il n'a aucun amour pour son père. Il n'a absolument aucun amour pour son frère aîné non plus, et son frère aîné n'a aucun amour pour lui.
Soit dit en passant, le frère aîné n'aime pas non plus le père. C'est vrai. Le frère aîné n'a aucun amour pour le père. En fait, lorsque le garçon rentre à la maison et que le père est heureux, le frère aîné est en colère. Il n’a aucune participation dans les affections du père. Il est tout aussi peu aimant, tout aussi ingrat, même s'il reste à la maison. Il est l'hypocrite de la maison.
Donc, le père n'a aucune relation avec ces deux fils. Ce sont deux types de personnes qui n'ont aucune relation avec Dieu. L'un est irréligieux et l'autre religieux. L’un est aussi loin de Dieu qu'il peut l'être. L'autre est aussi fermé qu’il peut l'être.
Mais que voulait le fils cadet ? « Peu de jours après » - nous lisons – « le plus jeune fils a tout ramassé. » Littéralement, cela veut dire « qu'il a tout transformé en espèces ». Il a tout transformé en espèces. « Je veux partir, je ne veux plus de relations avec toi. » Techniquement, il pouvait vendre la propriété. Une fois qu'il avait pris possession, même si le père avait encore un peu de surveillance et pouvait en retirer l'intérêt, et les acheteurs ne pouvaient pas en prendre possession jusqu'à la mort du père, il y avait une échappatoire, il y avait une sorte de vide juridique dans l'ancienne tradition et c'était cela. Il pouvait le vendre à quelqu'un qui l'achèterait, mais ne le prendrait pas avant la mort du père.
Vous dites : « C'est une vente assez difficile, n'est-ce pas ? » Pas nécessairement. Il veut de l'argent. Il doit trouver un acheteur pour son tiers de cette succession, un acheteur qui lui donnera de l'argent maintenant et n'en prendra possession que lorsque le père sera mort. Maintenant, si vous pensez que c'est inhabituel, rappelez-vous simplement que chaque jour dans le monde, les personnes achètent ce que l'on appelle des « contrats à terme », des produits de base. Pourquoi les personnes achètent-elles maintenant quelque chose qu’elles ne pourront obtenir que dans le futur ? Parce qu'elles pensent que le prix pourrait augmenter. Vous vous protégez donc contre l'avenir en payant le prix d'achat maintenant, même si vous ne pouvez en prendre possession que dans l'avenir. C'est acheter pour le futur, se protéger contre l'avenir.
Vous savez que le prix va être intéressant parce que vous avez un vendeur désespéré. Rien de plus merveilleux, n'est-ce pas, lorsque vous êtes un acheteur, qu'un vendeur désespéré. Quelqu'un qui veut partir, qui veut sortir rapidement. Peu de jours après, il veut tout transformer en espèces. Sa propriété peut être vendue, ce qui signifie des bâtiments, des terres, des animaux, n’importe quoi, et il reçoit l'argent maintenant. Seulement celui qui l'a acheté ne peut pas en prendre possession avant la mort du père.
Bien sûr, il y a des personnes qui seraient heureuses de faire cela parce que cela va être une ‘vente de feu’. L’homme veut partir, il veut partir maintenant. Il accepte un prix réduit. L’acheteur est plus qu'heureux de conserver la valeur de cette propriété et d'attendre des années que cet homme décède, puis de la prendre et de la mettre dans la succession de sa propre famille à l'avenir.
C'est la folie du pécheur. Il veut s'éloigner de Dieu. Il veut maintenant s'éloigner de Dieu. Il ne veut aucune responsabilité envers Dieu. Il vend à bon marché toutes les opportunités que Dieu lui a fournies, tous les bons cadeaux, toutes les opportunités d'évangile, tout ce qui est bon et que Dieu a mis dans son monde. Toute cette bonté et cette indulgence de Dieu qui sont censées le conduire dans une relation avec lui, il rejette tout et une fois qu'il a son argent, vous voyez ce qui se passe au verset 13, «il part pour un pays éloigné. »
« Éloigné » est le mot clé. Sortir vite et partir loin. La terre des païens serait un pays lointain. Tout pays en dehors d'Israël est un pays païen. Il est allé dans un pays païen, ce qui était une horreur, une autre horreur. Comment mesurer la méchanceté de ce gamin ? Ce gamin est aussi mauvais que n'importe qui. Vous ne pouvez rien faire de pire que de mépriser et de déshonorer votre père. Et vous ajoutez à cela cette cupidité matérialiste. Vous ajoutez à cela la vente du domaine familial qu’on passe d’une génération à l’autre. Vous ajoutez à cela le fait d'aller dans un pays païen, aussi loin de vos connaissances que possible, là où personne ne vous connait ou personne ne se soucie de ce que vous faites. Une conduite scandaleuse !
La famille a certainement eu des funérailles au village. Il est parti et il est mort. C'est fini. Il pourrait seulement être restauré maintenant s'il revenait et rachetait le domaine qu'il avait vendu. Il lui faudrait revenir pour le racheter.
Soit dit en passant, juste comme une note de bas de page, je me suis posé la question en étudiant cela, où est le fils aîné là-dedans ? Pourquoi ne se lève-t-il jamais pour défendre l'honneur du père ? Pourquoi n’intervient-il jamais et ne protège-t-il jamais le père ? Pourquoi n'y a-t-il pas un verset disant : « Mais le fils aîné est allé voir le plus jeune et l'a réprimandé pour avoir déshonoré le père ? » La réponse, parce qu'il n'aimait pas non plus le père. Il était content d'avoir sa part, de rester à la maison. Il n’est jamais venu pour défendre le père. Il n'a aucun amour pour le père, comme nous le verrons.
La scène entière est remplie de honte. C’est une famille totalement dysfonctionnelle. Un père aimant et généreux qui a offert d’énormes cadeaux à deux fils. L'un est un pécheur flagrant, rebelle et irréligieux ; l'autre est un religieux qui est resté à la maison, mais aucun d'eux n'a de relation avec le père ou l'un avec l'autre. Ils se détestent tous les deux et n’ont pas d’amour pour le père non plus.
La rébellion est en marche. L’histoire nous dit, de retour au verset 13, que lorsqu'il est entré dans un pays lointain, «il dissipa son bien en vivant dans la débauche. » « Dissiper » signifie « disperser ». Il l'a simplement jeté par les fenêtres, d'où l’emploi du mot « prodigue », car il l'a gaspillé. Une vie lâche, une vie téméraire et dépensière, zoe asōtōs, une vie dissipée, une vie de débauche, une vie dissolue.
En fait, au verset 30, son frère aîné dit : « celui qui a mangé ton bien avec des prostituées. » Sensationnel ! Certaines personnes pensent que cela pourrait être une accusation falsifiée par le frère aîné. Mais il n'y a pas de frère aîné. Ce n'est qu'une histoire et l'auteur de tout cela est Jésus. Jésus a mis cela dans l'histoire parce que c'est un reflet fidèle de ce qu'il veut transmettre en parlant du jeune homme.
Que ferait-il d'autre ? Fuyant autant que possible toute responsabilité, gardant tout son argent intact, il se rend dans ce pays lointain en essayant de se soustraire à toute responsabilité de son père, et il dissipe sa vie d'une manière immorale. Il la gaspille. « Il a saccagé sa vie », dirait-on dans notre propre langue contemporaine.
Maintenant, évidemment, ce jeune fils représente les pécheurs reconnus, les rebelles, les dissolus, les débauchés, les dissipés, les immoraux, ceux qui ne font aucune prétention de foi en Dieu, aucune prétention d'amour pour Dieu. Ce sont ceux du verset 1, ce sont les collecteurs d'impôts et les pécheurs, les parias, les irréligieux. Ils fuient le plus loin possible de Dieu parce qu'ils n'ont aucun amour pour lui et aucune relation avec lui. Ils ne veulent rien avoir à faire avec sa loi ou ses préceptes. Ils ne veulent aucune responsabilité envers lui. Ils n'assombrissent pas la porte de l'église. Ils ne sont pas intéressés à s'exposer aux attentes de qui que ce soit.
Mais quand on vit dans le péché, on est quelquefois surpris par le résultat qui n’est pas toujours ce qu’on attend. Verset 14, « Lorsqu’il eut tout dépensé... » Quand il est arrivé dans le pays lointain, il était quelqu’un d’important, un V.I.P., le nouveau venu en ville avec une grosse liasse de billets. Il vient en ville. Il fait la fête tous les soirs. Assurément, il rassemblait autour de lui toutes sortes de personnes qui voulaient profiter de sa générosité stupide. Il s'entoure de la racaille, des bons à rien, des désœuvrés, et il commence à manquer d'argent. Il a tout dépensé, dit le verset 14, et c'est sa faute.
Mais « une grande famine survint dans ce pays ». Ce n'est pas de sa faute, mais c'est la vie. Certaines choses sont de votre faute et d'autres non. Mais le résultat peut être dévastateur. La vie est comme cela. Une grande famine s'est produite dans le pays. Maintenant, vous ne savez pas ce que c’est une grande famine, et moi non plus. Qu'est-ce qu'une grande famine ? Comment les personnes agissent-ils lors d’une grande famine? Pas une famine sans conséquence, mais « une grande famine », dit notre Seigneur.
Je voulais voir si je pouvais comprendre ce qu'est une grande famine. J'ai trouvé une description. Cette famine s'est produite dans les années 1800 et un homme a écrit à ce sujet, c'est assez caractéristique de ce qui se passe dans une famine. Ce serait ce qui se passerait dans un village. C'est ce que la sensibilité des personnes qui écoutent Jésus comprendrait. Qu'est-ce qu'une famine ? Ils se souviendraient, par exemple, des moments où Israël était en état de siège et où les femmes mangeaient leur placenta et même mangeaient leurs propres enfants. C'est dans l'Ancien Testament. C’était une grande famine.
Mais voici la description d’une famine des années 1800. L'auteur raconte que des enfants sont vendus comme esclaves pour les empêcher de mourir de faim. Il parle d'hommes retrouvés morts chaque matin dans les rues. Quand le nombre a augmenté, le chef du village a déclaré que chaque homme devait jeter les cadavres devant sa maison dans la rivière. Ne voulant pas avoir de cadavres devant leur maison, les habitants de la ville traînaient les morts et les déposaient devant les maisons des autres.
Chaque matin, des querelles retentissaient à travers la ville alors que des hommes se disputaient là où les cadavres étaient réellement morts. Les petits marchands devaient garder des fouets fabriqués avec la peau des hippopotames à proximité pour chasser les mendiants fous qui les attaquaient physiquement afin de ravir le peu qu'ils avaient dans leurs magasins. Les petits marchands avec leurs marchandises dans la rue se jetaient sur ce qu’ils vendaient alors que les misérables passaient pour voler quelque chose à manger. Des hommes qui s'aventuraient dans la rue, la nuit, sans armes, étaient attaqués et mangés. Des animaux errants étaient tués et mangés crus.
Le cuir des chaussures, la chair pourrie et les déchets étaient tous dévorés. Ils mangeaient des palmiers. Les familles du village, voyant la mort arriver sur eux, ont muré les portes de leurs maisons et ont attendu la mort dans une pièce pour empêcher que leur propre corps ne soit dévoré par les hyènes. Des villages entiers ont été anéantis de cette manière. C'est une grande famine !
Quelque chose comme cela serait l'image dans l'esprit des auditeurs de Jésus quand Il a raconté l'histoire. Vous parlez d'un niveau de désespoir qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Il avait pris lui-même de mauvaises décisions, les pires possibles et les circonstances les ont rendues encore plus graves. C'est la vie à son plus bas niveau. Les pharisiens et les scribes qui écoutent l'histoire ressentent maintenant le poids et l'horreur de la vie de ce jeune homme.
D'un endroit merveilleux avec un père aimant dans un environnement généreux, il est arrivé à cela. C'est la vie au plus bas dans le fossé du plus désespéré. Il n'a pas de famille. Il n'a plus personne, il est dans un pays étranger. Il est destitué. Il vit dans les ghettos. Il est sans le sou. Il est tout seul. La fête est finie, c'est sûr.
Mais il n'est toujours pas prêt à rentrer chez lui. C’est un gros problème. Il n’est toujours pas prêt à s'humilier pleinement, à faire amende honorable, à repartir, à avoir honte, à être humilié, à affronter son père et le ressentiment de son frère aîné pour avoir gaspillé sa succession. Le frère aîné savait qu'une fois l’héritage divisée, il ne pouvait plus tirer de ressources de l’autre tiers, et donc cela diminuerait ses ressources, ce qui fait monter sa haine. Le jeune homme ne veut faire face à rien de tout cela. Il ne veut pas affronter la ville. Il ne veut pas être obligé de revenir en arrière.
Il fait donc ce que les personnes ont tendance à faire lorsqu'ils touchent le fond. Il est dit à la fin du verset 14 : « il commença à se trouver dans le besoin. » Pour la première fois, il ne peut pas acheter ce dont il a besoin. C'est le début. Comme les pécheurs typiques, il propose le premier plan. Voici son plan A. « Il est allé, s'est attaché à l'un des citoyens de ce pays. » La première chose qu'il ait dite est : « Je dois trouver un emploi. Je dois me reprendre. »
C'est typique du pécheur. Il fuit loin de Dieu, sort, vit une vie dissolue et rebelle, vit à fond dans le péché, se trouve dans une fosse, se retrouve avec absolument rien, est complètement en faillite, nu. Il est dans les ghettos. Il marche dans la rue. Il n'a rien, mais il va se reprendre. Je dois trouver un emploi et pour la première fois je dois travailler.
Il n'a pas obtenu ce qu'il voulait de sa petite entreprise. Il n’a pas obtenu ce qu’il voulait de son escapade. Il a rejeté la vie facile. Il a abandonné un père aimant. Il s'est retrouvé avec une vie très dure. Il voulait du plaisir sans retenue. Il voulait que ses convoitises se réalisent sans interruption et sans reproche. Ce qu'il a obtenu, c'est de la douleur, de l'insatisfaction, de la solitude. Il risquait en fait la mort.
Ainsi, « il est allé s’attacher à l’un des citoyens de ce pays ». « Citoyen » est un mot qui désigne une personne privilégiée. Tout le monde n'était pas citoyen. Cela signifie que vous avez été privilégié et honoré par la société, compte tenu de sa place sur la liste des villes. Il a trouvé quelqu'un qui avait des moyens, un citoyen, et il s'y est attaché. C’est un grand mot en grec, kollaō, « coller ». Il s'est collé à ce type.
Je suis presque sûr que l'implication ici est que ce n'était pas l'idée de l’homme. Si vous avez déjà voyagé dans le tiers monde, si vous voyagez en Inde, secouer les mendiants est l'un des plus grands efforts que vous faîte chaque fois que vous sortez dans la rue car il ne faut pas longtemps avant qu’ils se suspendent à votre manteau, tirent sur votre bras, attrapent vos poches, et vous avez besoin d’être protégé, car vous pouvez être totalement dépassé. Le niveau de désespoir pousse les personnes à faire cela. L'image ici est d'un homme qui est maintenant un mendiant. Donc il trouve un citoyen qui a des moyens, il se colle à cet homme au point que l’homme ne peut pas se débarrasser de lui. Enfin, il est dit au verset 15, que l’homme « l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. »
Ce n'est pas vraiment un travail. Je veux dire, c'est la chose la plus dégradante possible que quiconque puisse faire et en fin de compte, cela ne paie pas. Mais pour se débarrasser de l’homme, il dit : « Allez au champ et nourrissez mes porcs. » Il est si désespéré, qu’il le fait.
À ce point le halètement est plus fort que jamais. Il s'agit d'un garçon juif nourrissant des porcs dans un pays païen, servant un païen. Lévitique 11 : 7, Deutéronome 14 : 8, et d'autres passages de l'Ancien Testament indiquent que les Juifs ne pouvaient pas manger de porc, des animaux impurs. Il finit par nourrir des cochons. « Va nourrir mes cochons. » On ne peut pas descendre plus bas.
Mais ce n’est pas tout. Regardez le verset 16. Alors il y va, que peut-il faire d'autre ? Il y arrive et il dit qu'il « avait envie de se remplir l'estomac avec les gousses que les porcs mangeaient ». Hé, avez-vous déjà essayé de vous rapprocher des cochons pour obtenir la bouillie ? C'est ce que cela dit. Il avait tellement faim qu'il ne faisait pas que nourrir des cochons et gagner un salaire, il essayait de manger leur nourriture. C’était une bataille perdue. Il avait envie de se remplir l'estomac avec les cosses - les cosses de caroube étaient une baie noire amère que les porcs mangeaient parfois sur un buisson. Mais elle était également ramassée - collectée - puis la mélasse était extraite des cosses de caroube, et la pulpe qui en restait était jetée aux porcs. Donc ce qu'il mange très probablement est la pulpe des caroubes avec les cochons.
Quand j'étais au lycée, je travaillais l’été pour des personnes qui élevaient des porcs dans la partie est de notre ville. C'était un travail étrange, mais le père d’un de mes amis de lycée avait une entreprise ; ils étaient les ramasseurs d'ordures de la ville de Los Angeles à cette époque. Ils ramassaient toutes les ordures, les emportaient à l'est de la ville pour les faire bouillir dans des chaudières massives. Les ordures bouillies étaient sorties, et elles étaient jetées sur des sols en béton où il y avait des cochons. Toutes les ordures bouillies ont été mangées par les porcs. Ensuite ils ont vendu les porcs, les porcs ont été tués pour faire du bacon. Le bacon était vendu à l'épicerie et les personnes qui ont envoyé les ordures ont acheté le bacon et ont recommencé le cycle. C’est comme cela que cela fonctionne.
Mais dans les premières années à Los Angeles, ce sont les mêmes personnes qui ramassaient les ordures et élevaient les cochons, car c'est ainsi que le système fonctionnait. Je peux vous dire que se battre contre les porcs pour quelque chose à manger était une bataille perdue. Ils sont méchants. Voici cet homme juif là-bas et la réalité incrédule est qu'il est un cochon. Il n'est pas avec eux. Il est l'un d'entre eux, souhaitant seulement être meilleur qu’eux pour obtenir de la nourriture. C’est le mot epithumeō, de la nostalgie, un « fort désir ». Il est dans la lutte avec les cochons. C'est tout simplement impensable. Il est si bas qu'il ne peut pas descendre plus bas.
Malgré la promesse d'emploi et d'argent, le verset 16 dit à la fin : « mais personne ne lui en donnait. » Il n'a rien obtenu. C’est ce qui me fait penser qu’il s’est attaché à cet homme et l’homme lui a dit : « Sortez d’ici, allez nourrir mes cochons », et il n’avait pas d’autres choix. Il a couru là-bas. Il ne recevait rien, il a fini par se comporter comme un porc, essayant de manger de la bouillie destinée aux porcs pour remplir son estomac.
Vous ne pouvez même pas commencer à comprendre les sensibilités élitistes de haut niveau des pharisiens et des scribes imaginant tout jeune homme juif faisant cela. C’est impensable ! À la fin, personne ne lui a rien donné. C'est la plus grande tragédie qu'ils aient pu imaginer. C'est la plus grande rébellion, la plus grande brèche, le plus grand gaspillage d'une vie, le gaspillage d'une occasion. C'est le type de conduite le plus méprisable qu'ils pourraient concevoir. C'était là le but. Maintenant, il meurt de faim. C'est le désespoir. Voici le pécheur : Pauvre, affamé, sans espoir, essayant de se faire un petit morceau de bouillie. Il n’avait personne pour l’aider ! Il n’avait personne pour le plaindre !
Quelle est la leçon ici ? La leçon est que le péché est une rébellion contre Dieu le Père. Ce n'est pas tant une rébellion contre sa loi, c'est davantage une rébellion contre sa relation. C'est la violation de sa paternité, de son amour. Le péché est dédaigné, bien sûr, pour la loi de Dieu, mais avant cela, il montre le mépris pour la personne de Dieu, pour l'autorité de Dieu, la volonté de Dieu. Le péché fuit toute responsabilité. C'est refuser à Dieu sa place. C'est détester Dieu. C'est souhaiter que Dieu soit mort. C'est ne pas l'aimer du tout, le déshonorer. C'est prendre tous les dons dont il vous entoure dans la vie et de les gaspiller comme s'ils n'étaient rien.
C'est courir aussi loin de Dieu que possible, ne lui donner aucune pensée, aucune considération, aucune préoccupation. C'est pour gâcher votre vie dans la poursuite des plaisirs pour soi, la dissipation et la luxure sans retenue. C'est de tout fuir sauf ce que vous voulez, et c'est à cause du mal insouciant et de l'indulgence égoïste que vous aboutissez dans la paille des porcs, en faillite spirituelle, vide, sans ressources, personne pour aider, nulle part où se tourner, face à la mort, à la mort éternelle.
Puis le pécheur stupide a épuisé le plan A. Je vais gérer ma propre vie. Je consulterai un psychologue. Je prendrai de la drogue. Je boirai de l'alcool. Je me joindrai à un groupe d'entraide. Je déménagerai dans un nouveau quartier. J’épouserai une nouvelle personne. Lorsque toutes ces choses sont épuisées, le pécheur se réveille au fond de la fosse. C'est là où se trouve le jeune homme. Une demande sans vergogne, une rébellion sans vergogne, mais elle mène à un repentir honteux. C'est pour la prochaine fois. Et c’est étonnant ! Prions.
L'histoire n'est pas isolée, notre Père, elle est très proche de nous. C’est l’histoire de chaque pécheur irréligieux, l’histoire de chaque fils cadet, ou de chaque fille cadette, qui a couru aussi loin de Dieu que possible. Extérieurement c’est l’histoire de la dissolution, de la débauche. C’est l’histoire avilie, immorale, indulgente, charnelle de tous les pécheurs qui en arrivent au point où c’est fini, tout est perdu. Rien n'a de sens, rien ne satisfait. Ils se battent juste pour survivre.
C'est comme cela avec ces collecteurs d'impôts et les pécheurs, et c'est pourquoi ils sont venus. Ils voulaient entendre celui qui avait le pain de vie. Ils voulaient entendre celui qui offrait le pardon. Ils voulaient entendre celui qui disait : « Dieu vous restaurera. Dieu veut vous réconcilier. Dieu veut que vous reveniez à la maison. »
Comme le mouton qui a été ramené, comme la pièce de monnaie qui a été récupérée, Dieu est en train de récupérer les pécheurs démunis, épuisés, seuls et désespérés. C'est là qu'il trouve sa joie. C'est là que le ciel se réjouit. Père, nous te remercions pour le grand message qui se trouve dans cette partie de l'histoire, face à la réalité du péché, du désespoir. Parce que c'est là que le pécheur doit venir.
Tant qu'il y a un plan A et que cela fonctionne, les pécheurs ne viennent pas. C'est lorsque le Plan A, B, C, tous les autres plans échouent, et il n'y a nulle part où aller que le pécheur se souvient d'un Père aimant dont on peut faire confiance et que le pécheur est prêt à se repentir. Nous sommes prêts pour cette partie de l'histoire. Nous l'avons vécue. Nous te prions, Seigneur, de confirmer à nos cœurs cette compréhension de ce que fait le péché, combien il est horrible.
Nous comprenons les pharisiens. Ils sont d'accord. Ils disent que c'est absolument horrible, c'est terrible. Mais en fait, ils étaient pires. Le fils cadet sera pardonné. L’aîné n'en voulait pas, ne pensait pas qu'il en avait besoin.
Père, nous te prions de nous aider à nous réjouir de la grâce qui nous est donnée, quelle que soit la gravité de nos vies. Jésus dépeint ici une image qui ne peut pas être pire pour nous montrer que peu importe le niveau du pécheur, que s’il a un cœur repentant, il peut venir à Dieu, un Père aimant, et ce Dieu en qui on peut avoir confiance lui accordera le pardon. Nous nous en réjouissons.
Père, renvoie-nous maintenant avec la bénédiction. Ramène-nous avec beaucoup d'espoir dimanche prochain pour entendre l'histoire qui se déroule dans son prochain chapitre. Rassemble-nous ce soir à 18h00 alors que nous entrons dans la gloire de Romains 7 et les merveilles de la transformation spirituelle. Donne-nous une belle journée, nous prions au nom de ton fils. Amen.
FIN

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